Sommaire de ce numéro
- Notre agenda.
- Prochaines sorties avec le CREPAN.
- Visites et ateliers à la bibliothèque Alexis de Tocqueville.
- Programmation des visites descriptives saison 2019-2020 au musée des Beaux-Arts de Caen.
- Compte-rendu de nos repérages au centre-ville de Caen.
- Cluzel, Trump, même combat.
- La SNCF sur une mauvaise voie.
- Violences conjugales : les femmes handicapées en 1ère ligne.
- Trottinettes électriques : en attendant les règles.
- Des chercheurs conçoivent un boîtier capable de détecter les obstacles pour les personnes aveugles.
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Notre agenda
- Lundi 9 septembre à 14h : réunion au CCAS pour préparer les ateliers des états généraux du handicap.
- Mercredi 11 septembre à 14h : réunion de préparation pour une table ronde organisée sur le thème de la citoyenneté.
- Samedi 28 septembre à 14h : Plage Bar Zoom à Lion-surMer avec le CREPAN.
- Mardi 8 octobre de 14h à 18h : ateliers sur l’application mobile Twisto
- Samedi 12 octobre :
- A 11h15 : Rubens et son atelier – collections permanentes.
- A 14h30 : Escapade Nature au jardin des plantes de Caen.
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Prochaines sorties avec le CREPAN
La première sortie avec le CREPAN sera le Plage Bar Zoom n°49, à Lion sur Mer le samedi 28 septembre 2019.
Rendez-vous à 14h30 sur la digue devant le restaurant La Fabrique, proche du cinéma Trianon
Zoom sur le sable de la plage, grain par grain et entre les grains
En partenariat avec l’association Géo Paléo Archéo
1h sur la plage, 1h au Bar pour un bilan sur le Zoom.
Informations : annicknoel (chez) wanadoo.fr ou 02 31 84 11 18.
La seconde sortie est organisée par le CREPAN en partenariat avec l'association Cécitix et le jardin des plantes dans le cadre des Escapades Nature du Calvados. Elle se tiendra le samedi 12 octobre à 14h30 au jardin des plantes de Caen place Blot, entrée principale.
Les graines, un avenir au bout des doigts.
Infos et réservation ; 02 31 30 48 38
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Visites et ateliers à la bibliothèque Alexis de Tocqueville
dans le cadre d’un temps fort 100% BIB, plusieurs visites sont organisées
Samedi 07 septembre, 16h : découverte des services spécifiques pour les personnes en situation de handicap. Visites d’une heure, 25 personnes maximum.
samedi 14 septembre, 16h : découverte des services spécifiques pour les personnes en situation de handicap. Visites d’une heure, 25 personnes maximum.
Vendredi 13 septembre nous proposons deux ateliers numériques, à 10h30 et à 13h, pour vous présenter tout ce matériel. Ces ateliers d’une heure et demi sont limités à six personnes, gratuits mais sur inscriptions.
Dimanche 15 septembre, 16h : découverte des services spécifiques pour les personnes en situation de handicap. Visites d’une heure, 25 personnes maximum.
Vous pouvez vous inscrire au Tél. 02 31 30 47 00
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Programmation des visites descriptives saison 2019-2020 au musée des Beaux-Arts de Caen
« Le Musée des Beaux-Arts de Caen propose, le samedi à 11h15, des visites adaptées aux personnes aveugles ou malvoyantes, pouvant être suivie par un public voyant.
Nous revenons donc pour cette année au visites du samedi matin avec une programmation riche de 8 séquences.
Durée : 1h environ
Tarif : 4 €
Les réservations sont ouvertent deux mois avant l’activité par mail à :
mba-reservation (chez) caen.fr
Le programme des visites 2019 – 2020 est le suivant :
- Samedi 12 octobre : Rubens et son atelier (avec support en thermogonflage) : collections permanentes du Musée
- Samedi 16 novembre : La Joueuse de carte, de Metzinger (avec support en thermogonflage) – collections permanentes du Musée
- Samedi 14 décembre : Passages, de Anna Eva Bergman
- Samedi 18 janvier : L’Huître et les plaideurs, de Ribot (avec support en thermogonflage) - collections permanentes du Musée
- Samedi 15 février : Tintoret et Véronèse, intrigues et instabilités picturales - collections permanentes du Musée
- Samedi 14 mars : Le Vœu de Louis XIII, de Philippe de Champaigne (avec upport en thermogonflage) - collections permanentes du Musée
- Samedi 11 avril : Les sons dans Les villes ardentes
- Samedi 13 juin : Corps, villes et planètes en couleur - Gérard Fromanger
Programme transmit par Pascale Caret, Responsable du service des publics
Musée des Beaux-Arts de Caen
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Compte-rendu de nos repérages au centre-ville de Caen
Lors du dernier conseil d'administration de Cécitix, nous avions décidé de nous rendre en centre-ville de Caen pour repérer la nouvelle configuration de la place des Galeries Lafayette et des quais de tramway. Nous étions donc six ce mercredi 17 juillet au rendez-vous devant les Galeries. Nous avons exploré la partie gauche de la place, complètement transformée depuis la suppression du passage du boulevard Maréchal Leclerc. Désormais, des parterres de fleurs entourés de petites barrières de bois et des rangées de bancs longent la voie de circulation des piétons. Quelques passages permettent de passer d'un côté à l'autre de la place, notamment de la rue du Moulin à la rue Bélivet. Mais avec une canne blanche, il faut suivre les bancs, au risque de donner des coups dans les jambes des personnes assises. Nous souhaiterions donc solliciter l'installation de bandes de guidage afin de faciliter les déplacements des aveugles et malvoyants dans ce vaste espace sans repère et jonché de nombreux obstacles. Afin de ne pas gêner la circulation des engins à roulettes, nous avons pensé à l'installation d'une bande de guidage en parallèle des bancs ou espaces verts, à environ un mètre, et interrompues au niveau des passages d'un côté à l'autre.
Il nous restera à explorer l'autre côté de la place qui pour l'heure fait encore l'objet de quelques travaux.
Ensuite, nous nous sommes rendus sur les quais du nouveau tramway.
La station Saint-Pierre étant en travaux, nous sommes allés à celle des Quatrans. C'est une station un peu particulière car elle est dotée de 3 voies. Il nous a été difficile de déterminer quelle ligne arrive sur quel quai. Il semble toutefois que, le long de la rue de Geôle, un premier quai desserve les lignes T1 et T2 dans le sens Nord-Sud, c'est-à-dire dans le sens Hérouville - Ifs (T1) ou Campus 2 - Presqu'île (T2). Le second quai dessert d'un côté le terminus de la ligne T3 (Quatrans - Fleury et inversement). Et ce même quai, de l'autre côté, dessert les lignes T1 et T2 dans le sens Sud-Nord.
L'une des voies permet au tram T3 de changer de sens pour repartir de l'autre côté avant de reprendre la voie commune.
Sur les quais, des bandes d'éveil de vigilance sont positionnées à 50 cm du bord. Au niveau des portes centrales adaptées aux PMR, le quai est traversé d'une bande de guidage. Malheureusement celle-ci s'interrompt assez loin du bord, de sorte que pour la repérer, il faut marcher bien au milieu du quai.
Un repérage ultérieur sur d'autres quais (Université, Bernières, Hérouville) m'a permis de constater qu'il pouvait parfois y avoir deux bandes de guidage, en face des portes de deux rames différentes.
Sur les véhicules, l'affichage des lignes et des destinations est très haut, sur la paroi du wagon. Chaque ligne est identifiée par une couleur différente:
T1 : vert
T2 : rouge
T3 : bleu
Le bouton d'ouverture des portes à l'extérieur est un rond bien marqué à portée de main. A l'intérieur, un bouton d'ouverture spécial PMR permet d'alerter le conducteur qui, dès lors, peut prendre la main sur l'ouverture et la fermeture des portes. En utilisant ce bouton, on peut prendre son temps pour sortir car le conducteur attendra qu'on soit descendu pour commander la fermeture. Je n'ai pas encore repéré l'emplacement de ce bouton d'ouverture spécifique.
En principe les conducteurs sont formés pour s'arrêter de façon à ce que la porte se cale bien en face de la bande de guidage et pour commander la fermeture de la porte quand ils voient une personne handicapée sur le quai.
Mon dernier repérage ce 4 septembre a cependant fait apparaître de nombreuses complications. En particulier, aucune annonce sonore ne permet de savoir quelle ligne s'arrête devant soi : ni sur le quai, ni par haut-parleur à l'extérieur du véhicule ni par la synthèse vocale à l'intérieur au moment de l'ouverture des portes. La synthèse intérieure est d'ailleurs très insuffisante. Placée loin des portes, elle est d'un volume si faible que lorsque 5 ou 6 lycéens discutent à proximité, on ne l'entend plus du tout. Donc, pour l'instant, retour à la case départ : il nous faut demander à la fois sur le quai quel tram arrive et à l'intérieur à quel arrêt on se trouve.
Dans le wagon, les composteurs sont situés juste à gauche des portes par où on entre, et à l'opposé, à droite de la porte d'en face.
Nous espérons que les quelques lacunes dans les aménagements de ce nouveau tramway seront vite résolues. En attendant, si à votre tour vous avez des remarques à propos de l'accessibilité du tram, n'hésitez pas à nous en faire part.
Rédigé par Emmanuelle Gousset.
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Cluzel, Trump, même combat
Le Gouvernement a mis le paquet pour imposer l'idée que la rentrée scolaire serait la meilleure que la France ait connue depuis longtemps, et l'école inclusive devenue une réalité. Plusieurs ministres sont mobilisés pour porter cette parole, en complément de ceux chargés de l'Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, et des Personnes handicapées, Sophie Cluzel. Ces derniers ont multiplié les visites de terrain pour vanter leur action pour une école accueillant tous les enfants handicapés dans un grand service public de l'école inclusive. "Tous les enfants de la République vont être scolarisés", a même clamé Sophie Cluzel sur RMC le 28 août. Tous ?
La voilà démentie dès le lendemain par les multiples témoignages de parents recueillis par des journalistes dont ceux de France Info, et surtout du président de l' ADAPEI de la Drôme, Jean-Luc Chorier : il annonce dans la presse locale l'organisation à Valence d'une pyramide de cartables pour mettre en lumière la situation de 240 enfants et adolescents laissés sans solution éducative, information largement reprise dans les médias nationaux. Sophie Cluzel réagit violemment le vendredi soir en adoptant le style du président des États-Unis d'Amérique du Nord, Donald Trump : "C'est une fake news complète ! a-t-elle asséné sur BFM TV. Pas un seul enfant n'a pas une solution [sic]." Et d'ajouter : "Je voudrais dire qu'il faut arrêter d'instrumentaliser l'inquiétude des parents. C'est scandaleux. Ces enfants sont à l'école pour la plupart, certains sont en IME, d'autres ont déménagé, d'autres ne sont absolument pas connus". Bref, tout va bien dans la Drôme et le président de son ADAPEI n'est qu'un menteur manipulateur.
Sauf que le préfet de la Drôme a publié un communiqué qui se termine par une confirmation de la situation locale : "Un groupe de travail, comprenant l'ensemble des parties prenantes, présidé par le préfet, se tiendra prochainement avec l'objectif de faire un point individualisé sur les situations en cours. Il est rappelé que dans l'attente d'une prise en charge en établissements spécialisés, des solutions temporaires d'accompagnement en milieu scolaire ordinaire continuent d'être systématiquement proposées aux familles." Les difficultés sont en cours d'étude "individualisée". Cela veut dire, comme l' expliquent des parents (dont le fils n'a passé que trois mois à l'école sur ses neuf ans d'existence), que des enfants vont aller à l'école ordinaire avec quelques heures d'accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH). Ça passera ou ça cassera, une solution tem-po-rai-re au pays du provisoire définitif...
Alors, ces 240 enfants et jeunes Drômois handicapés sans solution : fake news ? Et les 850 jeunes adultes maintenus en établissements pour mineurs : fake
news ? Vérifiez dans l'actualité du
29 mai 2019.
Les 750 enfants, jeunes et adultes de la région Grand Est placés en Belgique : fake news ? L'Agence Régionale de Santé tente pourtant d'en ramener une
cinquantaine en France (lire les Ratés du
17 mai 2019).
Et les 1.800 enfants, jeunes et adultes handicapés sur liste d'attente pour une place en établissement ou service médico-social dans le Finistère (lire
les Ratés du
3 mai 2019)
: fake news ? L'État condamné pour carence éducative dans le Nord : fake news ? Lisez l'actualité du
24 avril 2019.
Ce ne sont que quelques informations publiées ces derniers mois (vous en trouverez bien d'autres dans les Ratés de la compensation publiés en Actualité
au fil des semaines), qui témoignent de l'insuffisance des moyens mis en regard des besoins. Insuffisances récurrentes que l'actuelle secrétaire d'État
aux Personnes handicapées ne veut pas voir et qu'elle préfère aujourd'hui "disqualifier" à la manière du président Trump.
Laurent Lejard,
septembre 2019,
Yanous ! Editorial. Cluzel, Trump, même combat.
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La SNCF sur une mauvaise voie
Entre la SNCF et ses usagers, ça déraille
(le monde, CECITROC-INFOS, repéré par Vincent HOEFMAN)
Auteur Éric Béziat
Date 9 juillet 2019
La disparition des guichets et la complexité des nouveaux tarifs provoquent la colère des voyageurs
Vendredi 5 juillet après-midi, premier jour des grands départs de l'été, Françoise (le prénom a été modifié) tombe en arrêt devant le panonceau placé devant la boutique SNCF de la gare Saint-Lazare, à Paris : « Les personnes sans rendez-vous ont actuellement un temps d'attente de cent vingt minutes. » Françoise est venue à Paris changer son billet plein tarif contre un ticket à prix réduit et l'achat d'une carte senior parce que, dans sa gare de banlieue, il n'y a plus de guichet. « Voilà maintenant qu'il faut prendre rendez-vous pour les billets de train, s'indigne-t-elle. Je ne peux pas attendre deux heures et le prochain rendez-vous est le 13 juillet ! Où est le service public ? ».
Quelques jours plus tôt, c'est Charlotte qui a subi une mésaventure impliquant la SNCF. Elle raconte : « En changeant un Biarritz-Paris pour le décaler à l'après-midi, je ne fais pas attention et c'est le nom de mon mari qui apparaît sur le ticket. Dans le train, le contrôleur exige que j'achète un nouveau billet. Hors de question : j'ai déjà payé et cela m'a même coûté 15 euros de faire le changement. Ayant refusé de donner ma carte d'identité au contrôleur, je suis, à mon arrivée gare Montparnasse, arrêtée par cinq vigiles de la SNCF et embarquée au poste de police. Là, on va contrôler mon identité, fouiller mes valises et me donner un avis d'infraction de 250 euros, presque le double du prix de mon billet. Le comble, c'est que cet avis stipule que je n'ai pas de titre de transport, ce qui est absolument faux. ».
Transformation.
Voici deux exemples emblématiques d'une montée des griefs d'une partie des voyageurs envers la SNCF. D'interminables files d'attente ces derniers jours aux guichets des gares parisiennes à l'approche des grandes vacances d'été ont mis en évidence l'un des principaux reproches faits par les usagers à la SNCF : la raréfaction des points de vente physiques.
Difficile de savoir précisément combien de guichets ont été fermés dans les gares et les boutiques SNCF, mais l'entreprise reconnaît qu'il s'agit d'un mouvement en cours, notamment lié à la digitalisation de la société. « Il y a bien une réalité du développement de l'achat sur Internet : aujourd'hui, plus de 90 % des billets sont achetés en ligne », explique Jérôme LAFFON, directeur marketing de Voyages SNCF.
De son côté, la CFDT estime qu'environ 5000 postes ont disparu dans les gares françaises, les plus petites étant parfois complètement privées de tout point de vente. La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) a fait une recension précise de ces disparitions dans la région Grand-Est. Résultat : 119 gares et haltes sur 353 sont dépourvues de guichet. Avec des situations kafkaïennes à la clé, comme l'histoire récente de ce prêtre malvoyant, monté en train à Dôle (Jura), mais qui n'a pas pu prendre de billet à 3,50 euros pour cause de guichet fermé et a écopé d'une amende (retirée depuis) de 100 euros.
"La SNCF fait une mauvaise analyse du niveau de maturité numérique des Français, juge Bruno GAZEAU, président de la FNAUT Ile-de-France. Elle va trop vite dans sa politique de suppression des guichets, d'autant que certaines opérations comme l'utilisation des billets de congé annuel ou des -Chèques-Vacances imposent une intervention humaine. ».
" C'est évident que des temps d'attente aussi long, ce n'est pas ce que nous souhaitons pour nos clients », répond M. LAFFON. Vendredi, la SNCF a d'ailleurs indiqué des renforts aux guichets, un accès non surtaxé au 3635 pour l'achat de billets par téléphone, de nouveaux écrans de libre-service permettant de payer en espèces. Et, lundi, la SNCF devait annoncer une accélération de sa collaboration avec les buralistes pour la commercialisation de billets.
Mais les difficultés accrues pour prendre son billet ne sont pas les seuls problèmes pointés par la FNAUT. Elle fait état de remontées négatives des usagers sur les nouveaux tarifs, en particulier liés aux cartes de réduction mises en place le 9 mai. Parmi ces vices cachés, les clients signalent des obligations ou des interdictions qui n'existaient pas auparavant, des hausses de prix dans certaines situations et des conditions d'échange et de remboursement dégradées.
Et il y a plus ubuesque encore. Du fait de la liberté tarifaire nouvelle des régions, ces cartes de réduction s'appliquent de manière aléatoire dans les T E R. Ainsi la carte -Liberté pour les voyageurs fréquents ne fonctionne pas en Pays de la Loire, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté. Les cartes Week-End et Famille ne sont pas acceptées dans les T E R de -Nouvelle-Aquitaine, d'Occitanie, de Centre-Val-de-Loire et de Bourgogne-Franche-Comté.
Et puis il y a toujours ce reproche de TGV de plus en plus cher. « Globalement, les prix des TGV baissent depuis plusieurs années », a déclaré la ministre des transports, Elisabeth Borne, le 5 juillet sur France-INFO. Une affirmation qui lui a valu une volée de bois vert sur les réseaux sociaux, car le ressenti des clients est souvent autre, la baisse claironnée étant avant tout due à la montée en puissance des TGV LOW COST, les OUIGO.
Au fond, tous ces sujets de friction ont une racine commune : le malaise de nombreux Français face aux transformations de l'entreprise ferroviaire et ce que l'on pourrait appeler son « AVIONISATION », La SNCF d'aujourd'hui a bien plus de points communs avec une compagnie aérienne moderne qu'avec la société des chemins de fer de grand-papa, où l'on prenait son ticket au guichet sans avoir à donner son identité.
L'anonymat du voyageur, justement, est devenu impossible pour tous les trajets grandes lignes, y compris les trains Intercités, et, -depuis le 9 mai, pour tous les billets achetés sur Internet. Le contrôleur a ainsi vocation à se transformer en vérificateur d'identité.
A la SNCF, on se retranche derrière la loi Savary de 2016, qui autorise pour des raisons de sûreté les opérateurs à exiger un billet nominatif. Et puis l'anonymat n'a pas entièrement disparu. « En prenant un billet de T E R au guichet, vous pouvez encore faire un Paris-Lyon sans donner votre nom », rappelle M. LAFFON. Oui, mais pour combien de temps ?
Vincent Hoefman
pour une information francophone, plurielle et indépendante du handicap visuel
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Violences conjugales : les femmes handicapées en 1ère ligne
Quelle place pour les femmes handicapées dans le Grenelle des violences
conjugales qui a lieu le 3 septembre 2019 à Matignon ? Des victimes toutes
désignées qui peinent à dénoncer et à se faire entendre. 4 sur 5 seraient
concernées !
3 septembre 2019 • Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco
Une dame de 92 ans vient de mourir ; son mari de 94 ans est soupçonné de l'avoir rouée de coups de canne. Elle est la 101e victime de féminicide depuis le 1er janvier 2019. En 2018, le ministère de l'Intérieur en a recensé 121. Dans ce contexte, le gouvernement lance, le 3 septembre, à Matignon, en présence des familles de victimes, un Grenelle des violences conjugales. Un véritable « fléau » qui n'épargne pas les femmes en situation de handicap. Bien au contraire, leur vulnérabilité ne fait souvent que renforcer les risques.
Des chiffres éloquents
D'après un rapport de l'ONU, quatre femmes en situation de handicap sur cinq
seraient victimes de tous types de violences, et notamment sexuelles et
conjugales. De son côté, une étude de l'Observatoire national de la délinquance
et des réponses pénales (ONDRP) de 2016 montre que les femmes qui courent le
plus de risques d'être victimes de violences conjugales sont celles de moins de
25 ans qui se trouvent en situation de handicap. Selon les statistiques du 114,
le numéro d'urgence dédié aux personnes sourdes ou malentendantes, la moitié
des appels de femmes handicapées caractérisés comme situations d'urgence sont
en lien avec des violences conjugales : les conjoints à 40 %, les ex-conjoints
à 10 %, les enfants à 14 %, les parents à 9 % et des inconnus à 18 %.
Même
constat pour l'association FDFA (Femmes pour le dire Femmes pour agir) qui a
mis en place un numéro non surtaxé d'écoute pour répondre à la détresse des
femmes handicapées (01 40 47 06 06) : 35 % des violences signalées ont lieu
dans le couple et sont commises par le conjoint. FDFA constate que ce service «
n'a jamais été aussi sollicité », même si « de nombreuses femmes n'appellent
tout simplement pas, notamment en cas de handicap mental ». Celles touchées par
des handicaps psychiques représentent plus d'un tiers des appelantes (36 %).
Par ailleurs, il s'agit de violences psychologiques à 71 %. Enfin, les
agressions ont lieu à 60 % au domicile de la victime, ce qui signifie que ces
femmes ne sont pas protégées, même lorsqu'elles se trouvent chez elles.
Difficultés à dénoncer
Durant une année, le 3919 (Violences Femmes Info) a mené une enquête qui révèle que 115 femmes déclarent qu'une invalidité ou un handicap est à l'origine de l'apparition ou de l'aggravation des violences subies. Les données issues du Collectif féministe contre le viol (CFCV) vont dans le même sens : dans un tiers des cas, l'invalidité ou le handicap est une résultante du viol, notamment en cas de handicap mental. « La vulnérabilité liée au handicap place bien souvent les femmes dans des situations de dépendance économique et émotionnelle vis-à-vis de leur agresseur. Elles peuvent avoir plus de difficultés à dénoncer les violences du fait de situations spécifiques », explique un paragraphe dans les guides publiés par la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains). Trois de ses kits sont traduits en Langue des signes française (LSF), sous-titrés et disponibles en audiodescription.
Le Sénat se mobilise
Une table-ronde était consacrée à ce thème le 6 décembre 2018, au Sénat, dans un contexte où la violence faite aux femmes a connu une ampleur sans précédent via le mouvement MeToo. Son objectif ? Mettre en lumière les difficultés spécifiques de celles touchées par un handicap. Le bilan est sans appel ! C'est l'« angle mort » de cette politique publique. Mais un article spécifique dans la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, adoptée en août 2018, témoigne d'une sensibilisation croissante à la nécessité de mieux prendre en compte la situation de ces victimes méconnues. Son article 4 inclut des actions de sensibilisation, de prévention et de formation sur les violences sexuelles, à destination des femmes concernées mais aussi des professionnels, tandis qu'un groupe de travail sur ce thème est constitué au sein du Sénat. De son côté, Sophie Cluzel précise que le dernier plan interministériel comprend un axe dédié au repérage et à la prise en charge des femmes en situation de handicap victimes de violences, déclinant un ensemble de mesures : former les professionnels qui travaillent au contact des femmes handicapées, renforcer la collaboration entre l'État et les associations dédiées et favoriser l'éducation à la vie sexuelle et affective dans les établissements médico-sociaux. Un outil pédagogique devait voir le jour en 2019 afin de toucher tous les professionnels oeuvrant dans le champ du handicap.
Sophie Cluzel sur le terrain
Le 3 septembre, Sophie Cluzel, secrétaire d'État au Handicap, est l'un des dix ministres qui répond à l'appel de ce Grenelle. Le matin, elle va à la rencontre des équipes de FDFA puis dans le FAM (foyer d'accueil médicalisé) Le Moulin à Carrières-sur-Seine (Yvelines), qui propose l'intervention de sages-femmes pour des actions de prévention/dépistages, d'information et de formation des femmes et des professionnels sur la nécessité d'un suivi gynécologique tout au long de la vie, sur la vie affective et sexuelle et sur la problématique de la violence. « En 2019, être une femme et être en situation de handicap reste une double discrimination, le Grenelle doit être enfin l'occasion de mettre fin à l'intolérable face aux violences qu'elles subissent », assure Sophie Cluzel.
Un plan Marshall ?
Plus globalement, les associations féministes mobilisées sur le sujet souhaitent que l'événement débouche sur un « plan Marshall » doté d'« au moins » 500 millions d'euros, voire d'un milliard. Une somme bien loin des 79 millions spécifiquement alloués à cette lutte. Pour faire entendre la contestation, le collectif Nous Toutes milite via le hashtag #amp;1milliardpas1milli on tandis que des familles marcheront vers Matignon. Le premier ministre, Edouard Philippe, doit annoncer, dans l'après-midi, « des premières mesures d'urgence visant à renforcer la protection des victimes », ont fait savoir ses services. D'autres dispositions « concertées de manière collective arriveront plus tard », a ajouté son entourage. Les conclusions de la concertation sont promises le 25 novembre, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
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Trottinettes électriques : en attendant les règles
(le monde, @cecitroc-infos, repéré par Vincent Hoefman)
Auteur Clara Gilles
Date 26 août 2019
Le décret annoncé est prévu pour « septembre ». Les incidents sont légion
Aux alentours du Trocadéro, à Paris, les touristes profitent en ce mois d'août de la circulation estivale plus fluide pour arpenter la capitale à trottinette. Pistes cyclables, trottoirs ou chaussées, tous les terrains sont bons pour s'encanailler. On peut voir des couples enlacés, ou même trois amis sur un même engin, en équilibre souvent précaire, prêts à s'arrêter pour prendre un « selfie ».
Depuis qu'elles sont apparues sur les trottoirs, en masse à partir de juin 2018, ces trottinettes ont fait couler beaucoup de salive et d'encre. Les engins disponibles en libre-service (en « free floating ») par Internet, accessibles en quelques clics sur les applications d'une dizaine d'opérateurs, fédèrent à peu près contre eux tous ceux qui ne les utilisent pas, se retrouvant accusés de nombreux maux : stationnement anarchique, danger pour les piétons....
Impression d'incivilité
Un décret censé encadrer l'usage de ces moyens de transport, promis depuis plusieurs mois par le gouvernement, est désormais annoncé « en septembre ». En attendant, le sujet reste sur la table des maires concernés, avant les municipales de mars 2020. Emmanuel Grégoire, premier adjoint à Paris, où circulent 20 000 trottinettes, selon la ville, évoque une situation « chaotique » : « Les opérateurs de trottinettes utilisent Paris comme un terrain de jeu. La fréquentation touristique est un marché intéressant. » Plusieurs milliers d'engins circulent aussi dans d'autres villes comme Lyon ou Toulouse. « Rapide », « pratique », « écologique », les avantages vantés par les opérateurs sont nombreux... tout comme les incidents.
Au-delà de l'insécurité ressentie par les piétons, aucun chiffre officiel - et récent - ne permet cependant de donner une idée précise des accidents et incidents, pour nourrir le débat entre « pro » et « anti ». En 2017, alors que l'usage des trottinettes était embryonnaire, la Sécurité routière faisait état de cinq morts et de 277 blessés en France pour tous les « engins de déplacement personnels motorisés et non motorisés ». Une nouvelle catégorie comptabilise, depuis le 1er janvier 2018, le nombre de blessés et de morts en « engin de déplacement personnel motorisé ». Une personne aurait perdu la vie en trottinette électrique, cette année-là. Mais le nombre de blessés n'est pas encore connu.
Il faut donc faire, faute de mieux, avec les cas publics et les décomptes artisanaux des professionnels. A l'hôpital Saint-Antoine, dans le 12e arrondissement de Paris, le service de chirurgie orthopédique du professeur Alain Sautet « opère chaque semaine deux ou trois personnes » victimes d'accidents. Surtout des utilisateurs. Mais seulement 20 % des patients consultant pour ce type d'accidents finissent dans son service.
« Beaucoup arrivent avec des blessures légères qui sont traitées directement aux urgences », poursuit le médecin. « 40 % des blessures sont des traumatismes de la face », ajoute Olivier Migault, membre de la fédération française d'orthodontie. Des parents font parfois monter leurs enfants devant eux, face au guidon. « Les petits arrivent avec des incisives cassées qu'on est obligé de remplacer. A 12 ans ils se retrouvent avec des couronnes qu'ils devront changer tout au long de leur vie », poursuit M. Migault.
Jean-René Albertin, président de l'Association philanthropique d'action contre l'anarchie urbaine vecteur d'incivilité, qui fait campagne contre les trottinettes, évoque de son côté « 200 accidents par semaine en région parisienne ». Sa femme, renversée par un engin en mai, se remet d'une double fracture du bras droit. Cette pianiste des petits rats de l'Opéra affirme ne pas savoir si elle retrouvera un jour toutes ses capacités. L'épouse du vice-président de l'association, Arnaud Kielbasa, a elle aussi été percutée alors qu'elle portait leur nourrisson. Le bébé a dû rester plusieurs jours en observation pour un traumatisme crânien. Ces deux affaires sont devenues les emblèmes de ceux qui exigent plus de régulation.
Au-delà des incidents, c'est l'impression d'incivilité qui s'enracine, alors que le partage de l'espace public entre les différentes personnes (piétons, voitures, motos, scooters, vélo, trottinettes, etc.) est plus que jamais un enjeu. Ainsi, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Emmanuelle Schaedelle Giroire raconte une scène que d'autres ont vécue. « Un camion s'est arrêté pour me laisser passer mais la trottinette s'est faufilée entre lui et un véhicule garé contre le trottoir », se souvient la jeune femme, qui avançait avec une poussette. Elle a réussi à éviter la collision.
Amende de 35 euros
Des faits divers beaucoup plus graves ont été répertoriés depuis le début de l'année. Le 11 juin, à Paris, un homme de 25 ans est mort dans un choc avec une camionnette. En août, le conducteur d'une trottinette a percuté une moto sur une autoroute, où il n'avait pas le droit de rouler, dans les Yvelines. Certains engins privés sont très puissants et permettent d'atteindre les 90 km/h, encourageant toutes les imprudences.
Annoncé en mai par les ministères de l'intérieur et des transports, le décret doit intégrer au code de la route les trottinettes électriques, mais aussi des gyropodes, monoroues et autres hoverboards, avec une nouvelle catégorie de véhicules qui correspond à celle en vigueur dans les statistiques : les « engins de déplacement personnels motorisés ».
Tout utilisateur ne respectant pas les règles de circulation devra s'acquitter d'une amende de 35 euros. Des mesures spécifiques s'ajoutent : interdiction de monter à plusieurs, obligation de rouler sur les pistes cyclables ou à défaut sur les routes limitées à 50 km/h, interdiction aux enfants de moins de 12 ans, limitation de vitesse à 20 km/h... Certains utilisateurs contestent, déjà, ce dernier point : « On doit pouvoir rouler à la même vitesse que les autres véhicules, sinon ils ont tendance à s'impatienter et c'est là que les comportements à risque se multiplient », assure Thierry Leriche, propriétaire d'une trottinette électrique depuis un an.
Autre souci récurrent, le flou juridique qui entoure les trottinettes complique les indemnisations, en cas d'accident. « Impossible d'avoir une réponse claire. Les assureurs ne savent pas comment procéder », assure Elodie Saux, l'une des victimes. Les entreprises de location ont chacune leurs pratiques. Bolt prend ainsi en charge les blessures de ses usagers mais pas celles causées à des tiers, contrairement, par exemple, à l'application Uber.
La reconnaissance des trottinettes électriques dans le code de la route devrait faciliter ces démarches. « Les véhicules seront soumis à l'obligation d'assurance responsabilité civile par son propriétaire. C'est-à-dire le particulier qui possède sa propre trottinette ou l'entreprise qui la met en location », explique Aymeric Chassaing, conseiller de la ministre des transports, Elisabeth Borne.
Autre point soulevé par les opposants aux trottinettes : l'identification. « Ces véhicules en libre-service doivent être identifiés plus facilement pour pouvoir verbaliser les utilisateurs.
Pourquoi ne pas les immatriculer ? », interroge Arnaud Kielbasa. Lors d'accidents, des conducteurs de trottinettes prennent la fuite. « Les loueurs ne demandent même pas de carte d'identité, n'importe qui peut s'inscrire », pointe le vice-président de l'association. Des critiques qui peuvent aussi bien s'adresser aux vélos.
Vincent Hoefman
pour une information francophone, plurielle et indépendante du handicap visuel.
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Des chercheurs conçoivent un boîtier capable de détecter les obstacles pour les personnes aveugles
ALICE VITARD RECHERCHE , ELECTRONIQUE , INTERNET DES OBJETS PUBLIÉ LE 25/08/2019 À 11H30
BONNE NOUVELLE Un consortium européen, mené par le CEA, a mis au point un boîtier capable de détecter des obstacles. Pour l'instant, ce prototype, baptisé "Inspex", ne s'applique qu'aux personnes malvoyantes. Une fois l'outil installé sur la canne, des capteurs mesurent sa distance aux obstacles et transmettent ces informations à son utilisateur. Fin juin 2019, des sujets ont pu le tester avec succès. Ce système de détection pourrait trouver de nombreuses applications pour les drones, les robots mais aussi pour les industries du futur.
Selon la Fédération française des aveugles et des amblyopes de France, il y a 36 millions de personnes aveugles dans le monde. Et ce chiffre ne risque pas de baisser vu les prévisions établies par une étude publiée dans la revue The Lancet, en 2015. L'équipe de scientifiques estime que les personnes atteintes de trouble de la vision pourraient tripler d'ici à 35 ans. En cause : l'augmentation démographique et le vieillissement de la population. Les solutions pouvant améliorer la vie quotidienne de ces personnes sont donc source d'espoir.
Des capteurs mesurent la distance entre la canne et les obstacles
Un consortium de différents instituts, dont le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), a mis au point un boîtier capable de détecter des obstacles. Ce prototype, baptisé "Inspex", est muni de capteurs qui mesurent sa distance aux obstacles. "Nous avons aussi décidé de mettre au point un boîtier et non une canne spécifique, de manière à ce que l’utilisateur puisse équiper un objet qui lui est familier", raconte Suzanne Lesecq, membre de l'équipe, sur le site du CEA.
La "réalité augmentée sonore"
Concrètement, "Inspex" est connecté à un téléphone et à des écouteurs extra-auriculaires qui communiquent à l'utilisateur les données sur la position des objets qui l'entourent en 3D dans l'espace. Le CEA parle de "réalité augmentée sonore". Le bénéficiaire repère le signal sonore dans l'espace, contourne le son et donc l'obstacle. "Inspex crée une bulle de sécurité visuelle autour de la personne", promet l'équipe de chercheurs. En effet, il n'a plus à craindre de se cogner dans des objets et peut donc se mouvoir sereinement dans son environnement.
Reste un défi à relever : intégrer tous les capteurs en conservant une consommation énergétique raisonnable et un poids relativement léger pour le confort de son bénéficiaire. Par exemple, le boîtier de détection d'obstacles installé sur les voitures autonomes est généralement gros et lourd.
Intégré aux drones, robots et usines du futur ?
Pour l'instant, Inspex n'est qu'un prototype. Fin juin 2019, des personnes aveugles ont pu le tester avec succès. Mais ce système s'insère dans un projet beaucoup plus large d'aide au déplacement dans des conditions de visibilité difficile. Il pourrait donc être intégré à des drones ou robots, et pourquoi pas aux usines du futur.
Vincent Hoefman
pour une information francophone, plurielle et indépendante du handicap visuel
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