Sommaire de ce numéro
- Notre agenda.
- Prochaines visites descriptives au musée des Beaux-Arts de Caen.
- Compte-rendu de la visite descriptive au musée des beaux arts de Caen du 28 avril 2019.
- Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen du 24 mars 2019.
- Il crée des tableaux avec une imprimante 3D pour permettre aux aveugles de voir les peintures du bout des doigts.
- Communiqué de presse commun à l’attention des candidats aux élections européennes.
- Administration : Le numérique de gré ou de force.
- La carte vitale sur smartphone arrivera en 2021.
- Transports – Accès unifié aux transports adaptés.
- Trottinettes : trottoirs interdits, pas plus de 25 km/h, écouteurs bannis... ce qui va changer.
- Microsoft Research présente une boîte à outils pour aider les malvoyants à utiliser la réalité virtuelle.
- Un conseil ? Ne donnez pas de conseil !
- Dans le cortex visuel des aveugles.
- 'Louis Braille m'a transformée !
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Notre agenda
- Dimanche 12 mai à 11h15 : Visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen.
- Vendredi 17 mai à 14h : réunion préparatoire de la journée de sensibilisation des étudiants en médecine de deuxième année au siège du RSVA.
- Mardi 4 juin à 9h :Réunion Twisto au dépôt d’Hérouville-Saint-Clair.
- Dimanche 16 juin à 11h15 : visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen.
- Lundi 17 juin A 10H : intervention dans le cadre de la journée de sensibilisation des étudiants en médecine de deuxième année.
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Prochaines visites descriptives au musée des Beaux-Arts de Caen
La prochaine visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen aura lieu le dimanche 12 mai à 11h15. Elle aura pour thème "le portrait dans les collections" et la suivante aura lieu le dimanche 16 juin à la même heure elle aura pour thème "XXL, Estampes monumentales contemporaines".
Réservations auprès du service des publics : 02 31 30 40 85 (9h-12h du lundi au vendredi) ou mba- reservation (chez) caen.fr
Tarif: 4 euros par personne + accès au musée (sauf visiteurs en situation de handicap munis de la carte d'invalidité, et leur accompagnateur).
http://mba.caen.fr/visites/visites-deficients-visuels
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Compte-rendu de la visite descriptive au musée des beaux arts de Caen du (28 avril 2019)
Lors d’une visite précédente, nous avions été attirés par cette sculpture de Jaume Plensa posée sur la pelouse juste devant l’entrée du musée des Beaux Arts.
Ce dimanche Lise Joly nous l’a fait découvrir.
Tout d’abord, elle nous a présenté Jaume Plensa :
Celui-ci est né à Barcelone en 1955 où il a suivi des études à l’école de la Lotja. D’abord graveur, il se lance dans la sculpture sans abandonner des travaux de collage et de dessin.
Il se fait connaître par une première exposition en 1980 et est récompensé par de nombreux prix dont le prix international d’art plastique en 2012.
En 1982, il a construit un livre de verre transparent pour éviter de perdre ce qu'on vient de lire en tournant la page. En superposant les pages transparentes, on peut les lire simultanément.
Ses œuvres monumentales sont exposée dans le monde entier. Citons « the clown fountain » à Chicago. L'eau et le granit se mêlent aux clichés numériques de 1000 visages d'habitants locaux qui apparaissent sur un écran Led dans une tour en verre de 15 mètres de haut. Il a reçu pour cette sculpture le prix Bombay Sahppire à Londres.
Jaume Plensa s'est représenté dans un Autoportrait de 2005 assis sur un tertre funéraire avec entre ses bras son arbre de vie calé entre ses genoux repliés et retenus par ses bras. Cette sculpture en aluminium est parsemée de lettres formant des mots précis. C'est comme s'il avait tatoué sur sa peau tous les auteurs qui avaient comptés pour lui : Blake, Canetti, Baudelaire, Dante, Goethe, Vincent Andrès Estellés ou William Carlos Williams. L'artiste a voulu suggérer que tout ce qui nous arrive nous marque physiquement. Les sculptures nous parlent d'elles-mêmes, les mots qu'elles portent sont écrits avec une encre invisible.
En 2007, il commence un projet dans lequel il travaille en étroite collaboration avec un groupe d'ex-mineurs à la création d'une nouvelle œuvre sur le site historique d'une ancienne mine de charbon près de Saint Helens (Merseyside), dans le cadre du projet Big Art, initié par Channel 4. Cette œuvre Dévoilée au printemps 2009, Le Rêve, se compose d'une structure allongée d'un poids de 500 tonnes, sculptée elle représente la forme de la tête et du cou d'une jeune femme méditant les yeux fermés. La structure est recouverte de dolomite d'Espagne blanche, contrastant avec le noir du charbon habituellement extrait.
Le 16 juin 2008, la sculpture Breathing de Jaume Plensa est dédiée par le Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, à la mémoire des journalistes tués en mission. La sculpture d'acier et de verre se trouve au sommet de la nouvelle aile de la Broadcasting House à Londres.
IL travaille d’abord avec des matériaux de récupération puis revient à une inspiration classique pour, après être passé par une période abstraite et avoir abandonné la figuration se consacrer uniquement à une recherche sur les formes et les volumes, et introduit des matériaux ou dispositifs technologiques, principalement afin d'ajouter de la lumière ou des oppositions entre la transparence et l'opacité.
Sur le parc des sculptures du château de Caen est présentée une sculpture faisant partie d’une série. On la retrouve sous différents noms à Madrid, à bordeaux (place du théâtre elle prend le nom de Sana) à Nice (place Macénat).
Cette sculpture représente la tête d’une fillette de dix ans environs, les yeux clos. La forme est traitée selon la technique de l’anamorphose. D’une hauteur de 4,50 mètres, elle est formée de quatre parties superposées de fonte de fer couleur noire. On retrouve ici le contraste couleur noire lumière. Sur la partie gauche, on voit le profil gauche en entier, plus une partie du profil droit la bouche, les yeux et l’oreille, le nez et une partie de la joue. Sur la partie droite n’apparaît que l’oreille. La chevelure est une queue de cheval. Cette sculpture intrigue car de loin, on voit bien un visage, mais plus on s’approche on découvre l’écrasement produit par l’ anamorphose et on est surpris de voir une sculpture toute plate, sans épaisseur, comme si on avait procéder à un écrasement asymétrique des deux côtés de la tête. On peut également sentir la liaison entre les parties superposées, du moins celles à portée de main.
Avant de découvrir la sculpture, Lise nous a mis entre les mains une miniature réalisée par une bénévole du musée. Cette approche avec une sculpture réduite nous a été d’un grand secours. Pour découvrir un peu plus de la sculpture, Jocelyne, une participante à la visite, a été emprunter un tabouret au Café Mancel ce qui nous a permis de pouvoir en toucher un peu plus, notamment les yeux ou tout ou partie des oreilles.
La partie gauche de la tête de Lou se compose donc de la bouche, du nez et d’une oreille très bien dessinée.
Le profil droit est plus effacé ; on y voit la joue et l’oreille beaucoup moins marquée.
L’ensemble donne une impression de mouvement. Les yeux clos de Lou laissent un sentiment de paix.
Cette sculpture est en prêt et beaucoup souhaitent, vu l’intérêt qu’elle suscite chez tous les visiteurs, qu’elle prenne définitivement sa place sur le parc des sculptures du château de Guillaume.
Rédigé par Jean Poitevin.
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Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen du 24 mars 2019
Ce dimanche 24 mars, la visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen avait pour thème la peinture hollandaise du 17e siècle. C’est Adrien qui nous a présenté le tableau choisi : l’œuvre du peintre Salomon Ruysdael intitulée « paysage maritime ».
Après avoir traversé plusieurs salles, nous nous sommes installés autour d’une table disposée devant le tableau. Adrien nous a remis une représentation tactile de celui-ci afin que nous puissions plus aisément suivre sa description.
L’œuvre de Salomon Ruysdael a été réalisée pendant l’âge d’or de la peinture hollandaise dont les sujets étaient des natures mortes ou des paysages. En Flandre à cette époque la peinture religieuse était abandonnée car le protestantisme interdisait la représentation biblique.
Le tableau qui nous est décrit mesure 36 sur 39 centimètres et il est au format paysage. Cette taille correspond bien à la demande de l’époque car cette dimension s’adapte parfaitement à l’intérieur des maisons bourgeoises dans lesquelles il sera exposé.
Adrien commence sa description par le bas gauche du tableau où se trouve une bande de terre. Cette bande de terre semble indiquer que l’eau s’est retirée. En dessous de cette terre il y a de l’eau avec deux canards. Et en prolongeant la bande de terre vers la droite, on rencontre des bateaux. Ce sont des bateaux assez plats avec des voiles et, sur l’un d’entre eux, apparaissent deux têtes humaines. Il y a également une barque avec un personnage et différents éléments. En continuant vers la droite, nous rencontrons une bande de terre avec de la verdure puis encore un bateau et une nouvelle bande de terre avec toujours de la verdure.
Adrien reprend la description à partir de la gauche mais cette fois en remontant sur la toile. Au-dessus de la bande de terre se trouve une maison perdue dans un grand arbre. L’artiste a représenté la verdure par de petites touches de peinture comme s’il les avait déposées avec une brosse. En continuant sur la droite, nous trouvons une chaumière disposée à flanc du fleuve. Encore un peu plus à droite, un toit mal défini et dans son prolongement, à nouveau de la verdure. Au lointain, quelques bâtiments font penser que ce paysage est à proximité d’une ville portuaire.
Dans la partie haute du tableau se trouve des nuages de différentes couleurs s’imbriquant les unes dans les autres avec des touches de pinceau montrant le mouvement. L’artiste a utilisé une brosse ou des pinceaux assez larges surtout dans le blanc des nuages.
Les couleurs de cette œuvre sont assez sombres et très fortes. Le vert de l’arbre est presque noir, et c’est également le cas pour le brun des maisons. L’eau reflète les bateaux et les nuages dans ses vaguelettes.
Ce sont les nuages et leurs reflets dans l’eau qui donnent de la luminosité à cette toile.
Notre conférencier nous explique la différence qui existe entre la peinture hollandaise et la peinture italienne de cette époque. La première est plutôt imprécise voire floue, les couleurs se chevauchent parfois. Tandis que la seconde est beaucoup mieux dessinée : on sent la précision des motifs.
Adrien nous explique également qu’il y a deux écoles : celle des puristes qui peignent les paysages tels que nous pouvons les voir et celle des peintres qui cherchent à donner une valeur culturelle et artistique en ajoutant quelques ruines antiques romaines. Pour appuyer ses propos, Adrien nous décrit rapidement le tableau « Paysage de Vulcano avec les îles Eoliennes » du peintre Schellinks. Ce dernier, contrairement au Ruysdael, est très dessiné. Nous y trouvons des ruines antiques et un volcan ainsi que des personnages dont l’un est sur un cheval, ce qui indique que l’artiste n’a pas voulu se cantonner à la peinture d’un paysage. Ce dernier tableau est totalement imaginé : il semble factice, il est composé d’éléments qui ne devraient pas se trouver assemblés dans la même vue.
Par contraste, le tableau de Salomon Ruysdael nous montre un paysage tel que nous pourrions en voir au Pays-Bas. Il nous projette un petit bout de l’infini et même les personnages qui sont sur le tableau sont anecdotiques, contrairement à la peinture italienne où l’homme est au centre de l’univers.
Un grand merci à Adrien pour cette remarquable description d’un paysage pas forcément facile à commenter, et pour son travail sur la représentation tactile qu’il a faite de cette oeuvre.
Rédigé par Nicolas Fortin.
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Il crée des tableaux avec une imprimante 3D pour permettre aux aveugles de voir les peintures du bout des doigts
Braque, Picasso, Van Gogh et Rouault deviennent accessibles aux aveugles
@cecitroc-infos - transmis par Vincent Hoefman
Jusqu'à présent, les personnes aveugles ou malvoyantes n'avaient pas accès aux tableaux peints par les grands maîtres. Un Strasbourgeois est en train de révolutionner cela en donnant du relief à ces œuvres, par l'intermédiaire d'une imprimante 3D. Découverte.
Par Catherine Munsch de France3Alsace
Publié le 15/04/2019 à 06:35Mis à jour le 15/04/2019 à 06:37
Les personnes aveugles ou malvoyantes ont encore trop rarement accès aux arts. En Alsace, l'association L’Art au-delà du regard s’attache depuis des années à améliorer cette situation. Elle organise des visites de musée où les aveugles peuvent toucher des meubles, des vases ou des sculptures. Désormais les tableaux vont aussi pouvoir entrer dans leur champ d’exploration.
C'est Régis Kern, un Strasbourgeois passionné d'informatique et de 3D, mais aussi très engagé dans l'accès aux connaissances pour les personnes en situation de handicap, qui en a eu l'idée. "Je suis transcripteur professionnel, j’adapte des documents pour les élèves malvoyants, dans le domaine des cartes géographiques et des schémas scientifiques comme le cycle de l’eau, le fonctionnement d’une turbine etc. Pour les tableaux, le gros du travail se passe avant l’impression. J'essaie de choisir une œuvre qui, à mon sens, sera intéressante tactilement. Je retiens ce qui -est pertinent, à savoir ce qui peut être traduit par des épaisseurs, des reliefs."
"François Schmitt, président de l'association L'Art au-delà du regard m'a sollicité pour créer une œuvre en relief pour la foire d'art contemporain ST'ART 2017. J'ai donc sélectionné quelques œuvres que j'ai redessinées avec un logiciel de dessin." Grâce à son imagination, Régis Kern conçoit un relief composé de différentes hauteurs: plus il veut une impression épaisse, plus il représente la zone en clair, plus l'impression doit être fine, plus il l'assombrit. L'imprimante reproduit les épaisseurs en fonction de ce dégradé entre le blanc et le noir.
Régis Kern explique aux aveugles et malvoyants comment il crée ces tableaux en 3D: "J'essaie de respecter le sens de l'œuvre, en respectant les dessins principaux. Je redessine tous les contours et je simplifie, en essayant de ne pas détourner le sens de l'œuvre et ensuite je joue sur les niveaux de gris pour mettre plus ou moins de relief."
La découverte des premiers tableaux tactiles par des aveugles et malvoyants est un événement, parce qu'ils sont souvent exclus à cause de leur handicap visuel.
Les œuvres "complexes" sur papier sont d'autant plus compliquées à transposer en trois dimensions.
Pour de nombreux participants à cet atelier, c'est un premier contact avec un art purement visuel. Christiane reconnaît: "Avant, je ne m'étais jamais intéressée à la peinture, car pour moi les tableaux ne voulaient rien dire." Seront-ils nombreux désormais à vouloir découvrir les tableaux de maîtres plus ou moins célèbres, par ce biais?
En tout cas, la technique va pouvoir se développer et s'affiner. La proposition de toucher des peintures en relief existe déjà au Musée du Louvre, mais l'approche y est différente. Les aveugles touchent des maquettes en relief des œuvres, construites dans les ateliers du Louvre.
Pour Jean-Claude Boeglin, organisateur des sorties et ateliers culturels de l'association L'Art au-delà du regard et lui-même aveugle:
"Le relief est excellent; mais de prime abord, je n'ai aucune idée de ce que représente l'œuvre dans sa totalité. Une personne aveugle va avoir besoin de temps pour l'explorer. Dans ce cas, on m'a dit qu'il s'agit de la femme à la guitare, on arrive à repérer les différents éléments, mais ça demande du temps et un accompagnement.".
Comprendre le contexte
L'expérience en est à ses débuts. Régis Kern est conscient que le défi à relever est grand. Pour lui et pour les personnes malvoyantes ou aveugles. D'où l'importance des premiers retours de la quinzaine de participants à cet atelier: "On sent bien le relief, mais il faut l'accompagnement d'une tierce personne pour nous expliquer le tableau."
A terme, lorsque ce type de "transcriptions" sera exposé dans des espaces culturels, voire des musées, il faudra un historien de l'art capable de contextualiser l'œuvre pour les visiteurs aveugles et malvoyants. Une visite guidée, à préparer donc avec une expression orale adaptée, car évoquer du jaune, rouge ou vert, à quelqu'un qui n'a jamais vu de couleur serait malvenu.
Chaque interprétation d'œuvre nécessite un long travail d'analyse.
Un des prochains défis de la société Kern transcription: rien de moins que le visage peint par Léonard De Vinci: Mona Lisa et son énigmatique sourire.
Les dégradés de gris imaginés par Régis sont traduits par le logiciel puis transmis à l'imprimante qui réalise l'impression en 3D.
Le travail de Régis Kern est encouragé et soutenu par l'Éducation nationale, car il pourra servir à des élèves souffrant d'autres types de handicap. "Je travaille actuellement sur une application pour laquelle j'ai eu l'aval du ministère de l'Education nationale.
L'objectif est d'inclure des élèves souffrants de troubles dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie etc) dans le système scolaire ordinaire."
Cerise sur le gâteau, cette innovation va même permettre à un peintre de découvrir ses propres œuvres pour la première fois. Jacques Halon avait cessé de peindre quand il a perdu la vue. Depuis deux ans, il s'y est remis. Grâce à une impression en 3D de tableaux, mise au point par Régis Kern, il espère "voir" un jour ses travaux du bout des doigts.
Je vous montre quelques tableaux que j'ai peint dernièrement. Je ne les ai jamais vus, mais mentalement quand je les fais, je sais ce que je vais faire. Ce sont les gens qui m'en parlent qui me confortent dans ce que j'ai fait. Mais ce serait intéressant pour moi un jour qu'on me les transcrive en 3D, puisque je ne les ai jamais vus.".
Jacques Halon exposera ses dernières peintures au printemps, à Strasbourg. La prochaine sortie culturelle organisée par L'Art au-delà du regard aura lieu au Musée Würth d'Erstein. Il s'agira pour les aveugles et malvoyants de l'association de découvrir une quarantaine d'artistes africains qui travaillent et vivent en Namibie. Cette visite se fera avec un guide aguerri à la présentation d'œuvres à un public non-voyant.
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Communiqué de presse commun à l’attention des candidats aux élections européennes
Futurs élus européens, ne nous oubliez pas. Ciblez le numérique ! (Acte3)
Juste une fiction : demain, par quelque fatalité, vous devenez aveugles ! Que se passe-t-il ? D’abord un cap difficile et une nécessaire période de réadaptation. Et puis, vous souhaitez continuer d’être ce que vous êtes, poursuivre votre vie professionnelle, votre vie citoyenne, tout simplement. C’est possible, mais à une condition : que la technologie réponde à votre besoin d’autonomie, que les outils dont vous allez vous servir soient accessibles. C’est cela qu’on appelle l’accessibilité numérique.
Ces outils, en voici la liste non exhaustive :
- les « logiciels métiers » : ils sont partie prenante de la vie professionnelle et permettent le travail en temps réel. Accessibles, ils mettent les personnes déficientes visuelles à égalité avec leurs collègues. Seules restent les compétences.
- les sites de e-commerce : accessibles, ils permettent aux personnes déficientes visuelles d’être autonomes dans leurs achats en ligne ou toute recherche incombant à la vie d’aujourd’hui.
- les sites de réservation en ligne : accessibles, ils permettent l’accès aux billetteries pour les transports, la vie culturelle (théâtre ou musée), ou toute autre forme de loisirs.
- les sites des organismes publics ou privés : accessibles, ils permettent notamment aux personnes aveugles et malvoyantes de gérer leurs comptes bancaires en toute autonomie.
Il faut agir sur les pouvoirs publics et sur les professionnels : tout doit être nativement accessible !
L’Acte Européen d’Accessibilité, récemment adopté, est tourné vers le numérique. Il faudra rester vigilant et à la hauteur de toutes les avancées technologiques à venir. La politique numérique de l’Europe doit être forte pour impliquer toujours davantage les transpositions nationales.
Pour finir sur une note qui pourrait presque être humoristique, il faut souligner que la directive pour l’accessibilité du Web ne s’applique pas, et c’est un comble, aux sites et applications mobiles des institutions européennes ! Nous savons que la diversité des langues entraîne une complexité de mise en place, mais, au moins le Parlement, qui représente le citoyen, devrait montrer l’exemple !
Nous ne pouvons pas rater le tournant du numérique. Il est vital pour l’ensemble de la population impactée par une déficience visuelle.
Merci de votre attention.
30 avril 2019
Contacts :
Voir Ensemble
Olivier Randria
plaidoyer chez) voirensemble.asso.fr
Tél : 01 53 86 00 59
CFPSAA
Chantal Le Solliec
contact (chez) cfpsaa.fr
Tél : 01 45 30 96 12
Fédération des Aveugles de France
Julie Bertholon
j.bertholon chez) aveuglesdefrance.org
Tél : 01 44 42 91 83
AVH
Manuel PEREIRA
Mn.pereira (chez) avh.asso.fr
Tél : 01.44.49.27.33
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Administration : Le numérique de gré ou de force
(extrait du site Yanous)
Le Gouvernement n'envisage pas d'alternative au tout-numérique en matière de formalités et relations avec les administrations. C'est ce qui ressort de la réponse du secrétaire d'Etat au numérique Cédric O, à une question écrite du sénateur socialiste de Loire-Atlantique, Yannick Vaugrenard. Ce dernier s'inquiétait de l'absence de toute procédure pour les personnes handicapées sous tutelle ou curatelle dont les tuteurs doivent utiliser les comptes et codes d'accès pour réaliser les téléprocédures. Dans sa très longue réponse, le secrétaire d'Etat au numérique n'évoque aucune alternative aux procédures actuelles qui reposent toutes sur un cadre commun. Il ne prévoit que des actions visant à former des personnes qui n'ont pas accès au numérique, sans que les moyens dépassent quelques centaines d'usagers alors que 500.000 sont concernés.
Et pour la déclaration de revenus ?
Bien que l'impôt sur le revenu soit prélevé sur les salaires depuis janvier dernier, l'établissement d'une déclaration de revenus demeure obligatoire et doit être faite en ligne. Le remplissage et l'envoi d'une déclaration sur formulaire papier n'est possible, sur justification, que pour les personnes sans accès au web, très âgées et en difficulté d'utilisation d'un ordinateur, ou handicapées. Afin de contraindre les contribuables qui se rendent dans les centres des impôts pour s'informer et remplir une déclaration papier, ceux-ci sont systématiquement dirigées vers des ordinateurs en libre-service dans ces bureaux de l'administration fiscale.
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La carte vitale sur smartphone arrivera en 2021
>Société>Santé|Daniel Rosenweg|25 avril 2019, 20h43|0
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé ce jeudi l’expérimentation de la future e-carte Vitale «dès cette année», pour une généralisation en 2021, et l’arrivée de la e-prescription à partir de 2020.
Fini la carte Vitale oubliée ou perdue au milieu d’autres cartes dans le portefeuille. Voilà l’« apCV », la future appli « Carte Vitale » qui bientôt ne quittera plus votre smartphone qui déjà ne vous quitte plus.
Mise au point par l’Assurance maladie, en coopération avec le GIE Sesam-Vitale, elle a été testée en avant-première ce jeudi matin par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à l’occasion de la présentation de sa feuille de route sur le « virage numérique en santé ». Un virage qu’est donc en passe de prendre la Carte Vitale et ses 59 millions de détenteurs.
Expérimentation en 2019
Avec près d’un an de retard sur le calendrier initial, une expérimentation va débuter, après publication d’un décret spécial, au troisième trimestre 2019. Sans doute dans les départements du Rhône et des Alpes-Maritimes, et pour un an. Cette e-carte sera bien entendu très sécurisée et sera proposée en 2021 à l’ensemble des assurés sociaux. Dans un premier temps, ce sera en doublon avec la bonne vieille carte physique jaune et verte qui célèbre en ce mois d’avril ses 21 ans de bons et loyaux services, dont l’accès aux tiers payant chez les médecins et les pharmaciens.
Carte d’identité en santé
Cette « apCV » est destinée à « devenir l’outil d’identification et d’authentification des patients dans le système de santé », précise l’entourage d’Agnès Buzyn. Parmi les avantages de cette dématérialisation figure la mise à jour automatique des droits, simplement, sans avoir à se connecter à une borne. Cette application va également permettre d’accéder à différents services, notamment à son compte Ameli et aux services associés, présents et à venir. Et pourquoi pas, à terme, à son dossier médical personnel.
Et bientôt la e-prescription
Cette application n’est qu’une des 26 propositions présentées jeudi par Agnès Buzyn pour une santé résolument numérique. Après l’apparition du DMP, le dossier médical personnel, après la télémédecine, ce virage va bientôt concerner également la prescription médicale. Particulièrement les prescriptions de médicaments qui représentent 50 % des ordonnances.
Une expérimentation de e-prescription sera là aussi lancée cette année en vue d’un « début de généralisation » en 2020. Elle doit permettre, précise le ministère de la Santé, de « sécuriser le circuit de transmission de l’ordonnance et favoriser la coordination entre les professionnels ». Grâce à cette e-prescription, le patient pourra trouver, lorsqu’il arrivera dans sa pharmacie habituelle, sa commande déjà prête, car le pharmacien aura reçu l’e-ordonnance dans sa boîte email à peine le patient sorti du cabinet de son médecin. Et s’il est loin de chez lui, il pourra la retrouver facilement dans son compte.
La digitalisation ne s’arrête pas là. Les actes infirmiers et les analyses biologiques suivront le même chemin un an plus tard, puis ce sera au tour des kinés l’année suivante.
Source :
http://www.leparisien.fr/societe/sante/la-carte-vitale-sur-smartphone-arrivera-en-2021-25-04-2019-8060454.php
Transmis par Ceci_info.
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Transports – Accès unifié aux transports adaptés
Le Sénat a adopté le projet de loi d'orientation des mobilités, qui réforme l'organisation des transports sur l'ensemble du territoire. Les sénateurs ont amendé ce texte, notamment en matière d'accès aux services de transports adaptés de personnes handicapées : "L’accès à ce service ne peut être restreint, ni par une obligation de résidence sur le ressort territorial, ni par l’obligation d’un passage devant une commission médicale locale, au minimum pour les personnes handicapées et à mobilité réduite disposant d’une carte mobilité et inclusion".
Actuellement, la plupart de ces services sont réservés aux seuls résidents permanents du territoire desservi, et lorsque des visiteurs sont admis c'est généralement après inscription subordonnée à des formalités médicales.
L'amendement sénatorial ouvre également l'accès à ces transports aux titulaires de cartes de priorité, puisqu'il ne distingue pas les mentions invalidité et priorité qui peuvent y figurer. Autre amendement, l'obligation faite aux régions d'élaborer avant fin juin 2021 un "rapport d’étape sur la mise en oeuvre des schémas directeurs d’accessibilité-agenda d’accessibilité programmée de tous les services de transports publics existants sur son territoire".
Source : Laurent Lejard,
Yanous
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Trottinettes : trottoirs interdits, pas plus de 25 km/h, écouteurs bannis... ce qui va changer
(le parisien, cecitroc-infos, transmis par Vincent Hoefman)
Auteur Frédéric Mouchon
Alors que les accidents avec les piétons se multiplient, le ministère des Transports a finalisé un projet de décret modifiant le Code de la route et fixant des règles strictes pour ces nouveaux engins.
Traumatisme crânien avec perte de connaissance, nez et côte cassés, œdème à l’œil droit, cornée touchée… à la lecture du dossier médical d’Aline, on comprend pourquoi cette Parisienne de 60 ans ressent encore aujourd’hui les séquelles de l’accident qu’elle a subi le 24 septembre dernier. Ce jour-là, une trottinette électrique la percute à vive allure sur un passage piéton.
Ce genre d’accident est malheureusement devenu si fréquent en ville que le gouvernement a décidé de frapper fort en interdisant sur les trottoirs, à partir de la rentrée prochaine, en septembre, la circulation des engins électriques de type monoroues, hoverboards ou trottinettes motorisées. Le ministère des Transports a rédigé un projet de décret en ce sens.
135 euros pour ceux qui circulent sur les trottoirs, la même contravention s’appliquera prochainement partout en France. Les engins de déplacement personnels motorisés (aussi appelés EDP, comme les monoroues, gyropodes, trottinettes, etc.) seront interdits de circuler sur le trottoir. Si vous devez néanmoins l’emprunter pour rentrer dans un immeuble, vous devrez conduire votre trottinette à la main sans faire usage du moteur. « Laisser ces engins que l’on n’entend pas arriver débouler à 25km/h sur les trottoirs était une folie », estime Marie, 58 ans. Renversée il y a deux ans sur un trottoir près de Lyon, elle a littéralement « volé en l’air », subi une fracture de la malléole et dû subir un an de rééducation. Elle se dit « traumatisée à vie ».
Pas plus de 25km/h.
Pas question pour le gouvernement de revoir cette vidéo devenue virale d’un homme lancé à 85km/h sur l’autoroute A86 au guidon d’une trottinette débridée. Il sera donc interdit de circuler avec un engin dont la vitesse maximale n’est pas limitée à 25km/h.
Le décret interdira par ailleurs la circulation des EDP en dehors des agglomérations, sauf s’il existe une piste cyclable ou des voies vertes. En ville, les usagers auront obligation de circuler sur les pistes cyclables s’il y en a et sur les routes où la vitesse n’excède pas 50km/h.
« Instaurer des règles est une très bonne chose car avec la multiplication des opérateurs qui proposent des trottinettes électriques en libre-service, c’est devenu le far west, reconnaît Grégoire Hénin, vice-président de la fédération des professionnels de la micro-mobilité. Ces nouvelles règles vont permettre d’éduquer les utilisateurs. »
Casque pour les enfants, écouteurs interdits, sonnette et lumières obligatoires.
Le décret du ministère des Transports, qui sera présenté au Conseil national d’évaluation des normes puis au Conseil d’État, prévoit aussi des règles d’usage et d’équipements. Il faudra avoir « au moins huit ans » pour avoir le droit de conduire un EDP. Le transport de passagers sera interdit, de même que le fait de porter à l’oreille des écouteurs. Les utilisateurs de moins de douze ans devront, comme à vélo, porter un casque. De nuit, ou de jour par visibilité insuffisante, les usagers devront obligatoirement porter un gilet rétroréfléchissant. Les engins devront eux être équipés de feux avant et arrière, de dispositifs rétroréfléchissants (comme sur les vélos), de freins et d’un avertisseur sonore.
Vincent Hoefman, cecitroc-infos, l'actu francophone, plurielle et indépendante du handicap visuel!
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Microsoft Research présente une boîte à outils pour aider les malvoyants à utiliser la réalité virtuelle
La réalité virtuelle est une technologie prometteuse, mais elle n'est aujourd'hui pas accessible à tous. Elle repose en effet sur la vision binoculaire de l'utilisateur, ce qui la rend inadaptée, voire inutilisable, pour les personnes malvoyantes. Une équipe de Microsoft Research a tenté de remédier à cet état de fait à l'aide d'une suite d'outils universels pour les applications Unity.
(Virtuel, @cecitroc-infos, transmis par Vincent Hoefman)
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Julien Bergounhoux | Publié le 23 avril 2019 à 12H25
La réalité virtuelle permet de vivre des expériences impossibles, mais la technologie dans sa forme actuelle a elle-même des limites sur qui peut s'en servir. En l'occurrence, elle n'est pas toujours adaptée aux malvoyants : les personnes qui souffrent de problèmes de vue que des lunettes ne peuvent corriger. D'après l'OMS, cela regroupe 217 millions de personnes à travers le monde. Les ordinateurs intègrent par défaut des outils d'aide, mais ce n'est pas encore le cas pour la VR.
14 outils pour une accessibilité personnalisée
Des chercheurs de Microsoft Research ont tenté de remédier à cette lacune à l'aide d'une boîte à outils logicielle baptisée SeeingVR (en référence au projet SeeingAI pour les non-voyants). Elle se compose de 14 outils pour le moteur Unity qui peuvent être combinés en fonction des besoins des utilisateurs, chaque pathologie se manifestant de façon différente (effet de tunnel, zones mortes, sensibilité exacerbée à la lumière, acuité visuelle limitée, etc.), mais aussi de l'application qu'ils utilisent.
On trouve parmi les outils une fonction loupe, un effet "verre progressif" (bifocal), un réglage du contraste et de la luminosité, la possibilité de mettre en surbrillance les bords des objets virtuels pour les rendre plus faciles à distinguer, un outil de mesure de profondeur, et la possibilité de pointer un objet ou une zone de texte dans une scène et d'en avoir une description audio. Un gros avantage est que la majorité de ces outils est rétro-compatible avec les applications Unity existantes, sans qu'un gros travail d'adaptation ne soit nécessaire.
Cette boîte à outils a été testée sur un groupe de 11 personnes malvoyantes. Il leur a été demandé de compléter diverses tâches en VR, comme celle de sélectionner une option dans un menu, d'attraper des objets virtuels, ou de tirer pour atteindre une cible en mouvement.
Tous les participants ont réussi à effectuer ces tâches plus rapidement et avec plus de précision en utilisant SeeingVR par rapport à l'expérience de base. De plus, chaque participant a utilisé une combinaison d'outils différente, validant l'approche flexible et personnalisable choisie par les chercheurs.
Un entraînement virtuel à la navigation pour les aveugles
Parallèlement à ces efforts, une autre équipe de Microsoft Research travaille sur une expérience de réalité virtuelle non-visuelle à destination des aveugles. Baptisée Microsoft SoundScape, elle utilise un environnement sonore spatialisé pour permettre aux non-voyants de s'entraîner à naviguer dans un environnement avec lequel ils ne sont pas familiers.
Ces travaux sur SeeingVR et SoundScape seront présentés lors de la conférence ACM CHI 2019 (sur les facteurs humains dans l'informatique) qui se déroulera du 4 au 9 mai à Glasgow.
Julien Bergounhoux
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Un conseil ? Ne donnez pas de conseil !
En réponse à la vidéo "Comment se comporter avec un collègue handicapé ?" réalisée et publiée par l'Agefiph sur l'attitude à avoir à l'égard d'un collègue de travail handicapé,
https://www.youtube.com/watch?v=T_bY3F9hXeg
un groupe de personnes handicapées diffuse sa réponse sur un mode satyrique.
https://www.youtube.com/watch?v=TB-1jDr5JEI&t=13s
Réunissant notamment le dirigeant associatif Hamou Bouakkaz et l'handisportif conférencier Michael Jérémiasz, elle reprend toutes les situations de la vidéo d'origine estimée clivante (s'adresser à un collègue en fauteuil roulant, aveugle, déficient intellectuel, etc.) en y ajoutant des exemples absurdes, par exemple comment s'adresser à un collègue obèse, un hipster.
Cette parodie "Ah je flippe - Pour une approche flippante du handicap", se conclue sur des conseils de bon sens, et notamment que tout le monde commet des bourdes, handicapé ou pas...
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Dans le cortex visuel des aveugles
(ICM, @cecitroc-infos, transmis par Vincent Hoefman))
Mis en ligne le 4 mars 2019
Une étude conduite par Laurent Cohen et Sami Abboud à l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière met en évidence une réorganisation importante du cerveau d’aveugles de naissance, dont le cortex visuel prend en charge des fonctions cognitives sans rapport avec la vision.
Les résultats sont publiés dans la revue Cerebral Cortex
Environ le tiers du cortex cérébral, situé le plus en arrière dans le cerveau, est dédié à la vision. On trouve dans cette région la zone qui reçoit les informations en provenance des yeux, mais aussi toutes les aires spécialisées s’occupant de l’identification ou de la localisation des objets. Mais à quoi toutes ces régions servent-elles chez des individus n’ayant jamais rien « vu », comme les aveugles de naissance ?
Des données de littérature suggèrent qu’en l’absence du sens de la vue, ces régions contribuent toujours à la perception, mais pour le compte d’autres sens comme le toucher ou l’audition. D’autres études d’imagerie fonctionnelle montrent une activation des régions visuelles lors de tâches cognitives sans rapport avec la perception, chez les aveugles mais pas chez les voyants.
« Plusieurs questions restent en suspens : S’agit-il juste d’une activation parasite du cortex visuel, la même dans tous les cas, sans implication réelle dans les fonctions cognitives? Ou alors ces activations sont-elles spécifiques de certaines tâches cognitives ? » explique Sami Abboud, premier auteur de l’étude
Pour répondre à ces questions, Laurent Cohen et Sami Abboud de l’ICM ont réuni des sujets aveugles depuis la naissance et leur ont fait passer 4 tâches cognitives différentes, mettant en jeu de façon différente le langage, la mémoire ou l’agilité mentale. Ils ont montré que le cortex visuel s’active chez les aveugles plus que chez les voyants, mais aussi que chacune des 4 tâches active des zones différentes du cortex visuel.
Les chercheurs ont ensuite fait passer à ces mêmes sujets une IRM de repos (« resting state »), sans aucune tâche à effectuer. Ces images permettent de voir les réseaux de collaboration entre des régions cérébrales éloignées. Ils ont mis en évidence que les zones du cortex visuel activées par les 4 tâches cognitives chez les aveugles sont synchronisées avec des régions différentes du cerveau, impliquées dans la fonction en question. Par exemple, la région du cortex « visuel » qui chez les aveugles s’active lorsqu’ils manipulent la signification des mots est synchronisée au repos avec des régions normales du langage.
« Nous montrons ici que chez les aveugles, certains systèmes cérébraux adoptent chacun une partie du cortex visuel vacant. Il s’agit d’un exemple remarquable de plasticité, illustrant les capacités du cerveau à se réorganiser fonctionnellement dans une situation inhabituelle, où toute une partie du cerveau n’est pas alimentée par le type d’information qu’elle reçoit habituellement. » conclut Laurent Cohen, co-directeur du PICNIC Lab à l’ICM
Source
Distinctive interaction between cognitive networks and the visual
cortex in earlySTLS blind individuals. Abboud et Cohen, Cerebral
Cortex, 2018
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'Louis Braille m'a transformée !
Dans un émouvant roman, Hélène Jousse livre une biographie des années-clés de la vie de Louis Braille, comblant une lacune et offrant aux lecteurs sa perception d'une personnalité d'exception qui l'a profondément marquée.
"Les mains de Louis Braille",
tel est le titre du premier livre de la sculpteuse Hélène
Jousse.
Une biographie romancée des années d'enfance de l'inventeur du système de lecture et écriture qui a ouvert aux aveugles un accès universel à la connaissance.
Hélène Jousse raconte l'accident qui a rendu Louis Braille aveugle dès trois ans, ses années d'enfance en famille à la campagne puis à Paris à l'Institution
Royale des Jeunes Aveugles alors installée dans un ancien séminaire insalubre et malsain, les rencontres bonnes ou mauvaises qui ont construit sa personnalité,
ses tâtonnements dans l'élaboration du système d'écriture par points qui portera son nom bien après sa mort prématurée, à 43 ans. Une biographie romancée
sensible portée par une narratrice (dans laquelle l'autrice se livre également) chargée d'écrire un scénario de film qui va profondément remettre en cause
sa philosophie et sa relation à l'autre. Hélène Jousse revient sur ce qui l'a conduite à écrire la première biographie de langue française consacrée à
Louis Braille.
Question : Qu'est-ce qui vous a amené à écrire cette biographie romancée ?
Hélène Jousse : Ce qui m'a poussée à écrire ce livre, c'est Louis Braille lui-même ! Un personnage que j'ai vu d'abord comme un petit garçon, tout comme
mon héroïne la narratrice. C'est l'enfant Louis Braille qui m'a bouleversée. J'ai découvert sa vie grâce à un livre pour enfant que m'a tendu mon fils
alors petit à l'époque "
Louis Braille l'enfant de la nuit".
Je n'avais pas acheté le livre, je ne sais pas comment il est entré à la maison mais j'ai eu l'impression que Louis Braille venait à ma rencontre.
Quand j'ai refermé le livre, j'étais tellement émue et aussi mal à l'aise de l'avoir ignorée que je me suis dit "il faut que j'écrive sur Louis Braille,
que je partage cette émotion". En cherchant d'autres ouvrages, j'ai découvert qu'il n'y avait rien, pas de biographie ni en français ni en anglais. Je
suis allée au Panthéon où repose Louis Braille depuis le centenaire de sa mort : dans la librairie on trouve des livres sur tous les grands hommes qui
sont en-dessous... et rien sur Louis Braille !
Question : On ne trouve effectivement qu'un seul ouvrage, traduit de l'américain.
Hélène Jousse : A l'époque, quand j'ai commencé à écrire, le Mellor n'existait pas ["Louis Braille : le génie au bout des doigts", par Michaël Mellor,
traduit de l'américain par Claire Mulkai, Éditions du Patrimoine en 2008, épuisé, c'est plutôt un ouvrage documentaire qu'une biographie. Il a réuni
des documents assez confidentiels, des lettres de Louis Braille qui écrivait avec un guide-mains. Moi, je voulais faire un récit, qui n'est pas romancé
parce que tous les événements sont vrais. On connaît les faits mais on sait peu de chose sur leur déroulement parce que Louis Braille est mort jeune et
totalement inconnu. On dispose d'un petit récit de François-René Pignier, le directeur de l'Institution Royale des Jeunes Aveugles avec lequel Louis Braille
avait lié amitié, ce qui était étonnant vu l'écart de générations. Mais c'était la personnalité tellement lumineuse de Louis Braille qu'il attirait les
gens, avec une grande modestie, une grande humilité. Ce qui m'a attirée, c'est autant son génie que ses qualités humaines, tellement désintéressé, généreux,
tourné vers les autres. Et à la fois un héros très contemporain, je crois, je tiens à parler de lui aux adolescents. C'est un adolescent qui a inventé
le braille, et le premier codeur : je dis aux adolescents que Louis Braille aurait été aujourd'hui un génie de l'intelligence artificielle !
La cellule
braille est d'une grande intelligence autant que d'une grande simplicité, et un code génial qui permet en six points que la pulpe du doigt peut reconnaître
de façon synthétique de donner tout l'alphabet, la ponctuation, les chiffres, etc.
Question : C'est le procédé qui a donné la lecture et l'écriture aux aveugles.
Hélène Jousse : Par chance, la famille Braille lisait. Dans les campagnes au début du XIXe siècle, une famille sur trois seulement avait accès à la lecture, la plupart était analphabète. La mère de Louis Braille, une femme extraordinaire très inventive dans sa manière de l'aider, lui lisait des histoires. Sinon jamais il n'aurait eu conscience de ce à côté de quoi il passait. Quand il a compris le trésor que les livres représentent, la liberté de penser qui ne peut pas se développer sans la lecture et l'écriture, l'indépendance, il s'est dit très jeune "je ferai lire les aveugles, je n'accepte pas que les aveugles restent dans cet obscurantisme". Il n'avait que 12 ans quand il a commencé à chercher, qu'il a compris ce qu'il pourrait faire du système de lecture dans le noir par des points qu'apportait le capitaine Barbier.
Question : Sous la poussée du numérique, le braille est en recul et ne concerne plus selon les pays que 8 à 12% des personnes non-voyantes, même parmi celles qui sont nées ou devenues précocement aveugles...
Hélène Jousse : C'est aussi l'une des raisons qui m'a poussée à écrire ce livre. C'est tout à fait dommage, et aussi dommageable pour les gens qui ne font
pas l'effort de devenir braillistes. Je ne vais pas m'arrêter à ce livre, j'ai d'autres projets qui visent à faire prendre conscience aux aveugles, tout
particulièrement aux jeunes, de l'intérêt de lire. C'est la même chose que pour nous : quelqu'un qui ne lit pas peut accéder aux histoires d'une autre
manière, regarder des séries, écouter des CD. Mais la lecture permet à l'imaginaire de se mettre en branle de toute autre manière, rien ne la remplace,
ni pour nous, ni pour les aveugles. La publication de mon livre m'a permis de plonger dans cet univers, je suis très admirative des gens que je rencontre.
Louis Braille m'a éclairée sur moi et mon enfance. Comme ma narratrice, Louis Braille m'a transformée. Ce livre est une porte vers des personnes passionnantes
et avec lesquelles j'ai envie de faire des choses !
Propos recueillis par Laurent Lejard,
Yanous
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