Compte-rendu de l’Escapade Nature au jardin des plantes de Caen le 1er octobre 2016

Le samedi 1er octobre 2016, Romène, Bernadette et moi-même représentions l’association Cécitix à la visite organisée par le CREPAN (Comité Régional pour l’Etude, la Protection et l’Aménagement de la Nature), le Jardin des Plantes de Caen et Cécitix dans le cadre des Escapades Nature du Conseil Départemental du Calvados. Cette année se sont les mousses, les lichens et les fougères qui ont été retenus comme thème d’observation.
Cette visite a rencontré un grand succès car c’est plus d’une quarantaine de personnes qui ont parcouru le parc, soit avec Xavier Dussart, responsable des animations du Jardin des Plantes, soit avec Annick Noël vice-présidente du CREPAN.

Avant de commencer la visite, Xavier distribue des petits lexiques afin que nous puissions faire connaissance avec le vocabulaire technique employé en biologie pour parler des espèces que nous allons étudier aujourd’hui.

Les mousses et les lichens sont apparus sur terre il y a près de 400 millions d’années. Ce sont les premiers organismes végétaux, qui apparaissent bien avant les plantes à fleurs qui elles datent d’environ 60 millions d’années.

Après cette petite introduction, deux groupes se sont formés. Avec mon accompagnatrice, nous avons suivi celui de Xavier Dussart. Après avoir marché quelques mètres, celui-ci nous a présenté du lichen qui forme de petites taches blanches sur les pierres où il s’est incrusté. Le thalle, sorte de lichen crustacé que nous avons devant nous, est fortement plaqué sur son support, formant une croûte. Ensuite notre guide nous parle de la reproduction du lichen. Elle peut se faire par trois moyens différents.
- Le premier est la reproduction végétative, qui se fait par simple fragmentation du thalle, comme du bouturage, ou à l’aide d’organes spécialisés comme l’isidie (protubérances de formes variées sur le cortex supérieur, contenant les deux symbiotes densément associés et se détachant du thalle) ou des soralie (masses farineuses ou granuleuses produisant des sorédies, amas de cellules algales entourées d'hyphes bien individualisées se détachant aussi).
- La reproduction asexuée est assurée par le mycobionte seul qui produit des conidies à l'extrémité des hyphes.
- Le troisième moyen est la reproduction sexuée, assurée aussi par le mycobionte, qui forme deux types d'organes spécialisés : les apothécies, de petits points noirs en forme de soucoupe qui servent de points de départ pour les spores de la reproduction notamment pour les lichens crustacé.

Les lichens comme les mousses sont des organismes très fragiles du fait qu’ils ne possèdent pas de pores ce qui les rend sensibles à la sécheresse.
Les lichens ne font pas partie des plantes : il s’agit d’une association d’une algue et d’un champignon. Il en existe de différentes couleurs, blanc, jaune, orangé voire rouge. Nous les rencontrons sur différents supports : pierre, bois, substrat etc.

Nous poursuivons notre parcours puis nous nous arrêtons pour étudier les fougères. La première espèce que nous rencontrons est la fougère aigle. Nous utilisons encore le terme de thalle lorsque la fougère n’est pas encore développée. La feuille de la fougère, la fronde, se présente avec une nervure centrale appelée le rachis. Tout ce qui est accroché à cette nervure s’appelle les pennes ou les folioles. Si ces dernières sont encore découpées, il s’agit de la pinnule.
Les fougères se développent sous forme de rhizome pouvant atteindre parfois un mètre dans un terrain au milieu à tendance acide. Nous trouvons sous ses feuilles des petits points orange appelés des sores dans lesquels nous trouvons les sporanges qui contiennent les spores qui servent à la reproduction.
Les fougères aigle peuvent atteindre 60 centimètres et même jusqu’à 2 mètres. L’hiver, elles brunissent et se dessèchent et elles repoussent au printemps.

Ensuite Xavier nous présente différentes espèces de fougères avec leurs particularités en prenant soin de nous les faire toucher : la fougère à soie, très ornementale, la fougère mâle et la fougère femelle, ainsi appelées à cause de leur esthétique, la fougère scolopendre qui fait penser à l’animal de ce nom, une fougère plus petite appelée polypode et la fougère capillaire qui pousse facilement entre les pierres.

Nous revenons ensuite aux lichens en passant devant un tronc où se trouvent des lichens foliacés ainsi que des lichens crustacés que nous pouvons toucher. Xavier nous explique que les lichens sont un bon indicateur du taux de pollution atmosphérique dans le milieu où ils se trouvent.

En remontant vers la salle du jardin des plantes, notre guide nous présente la prêle. Il nous explique la façon dont cette plante envahit un terrain grâce à ses rhizomes qui s’enfoncent en profondeur et qui s’étendent très loin sous la terre, se qui permet à une nouvelle plante de voir le jour à plusieurs mètres de la plante d’origine.

Nous avons terminé cette sortie par un goûter dans la salle. Annick a pu faire toucher aux personnes handicapées visuelles des desseins en relief de fougère, lichen et mousse qu’elle a réalisés sur un papier spécial.

Un grand merci à Annick et à Xavier pour leur présentation botanique qui a été très enrichissante.

Rédigé par Nicolas Fortin, le 5 octobre 2016.

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