Sommaire de ce numéro

  1. Notre agenda.
  2. Mot de la Présidente.
  3. Message du CCAS de la ville de Caen.
  4. Communiqué SNCF Accessibilité.
  5. VHI Spécial de mars 2020.
  6. Compte-rendu de la visite au musée des Beaux-Arts du 18 janvier 2020.
  7. Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 15 février 2020.
  8. PCH : des avancées enfin votées par le parlement.
  9. le "ciseau génétique" Crispr-Cas9 pour éditer les cellules d'un patient.
  10. Un plan de la ville pour les personnes en situation de handicap visuel.
  11. prise de notes des étudiants en situation de handicap sensoriels dans les collèges et universités grâce à l’apport des tablettes tactiles.
  12. Le prix UNICEF de littérature jeunesse désormais accessible aux enfants aveugles et malvoyants.

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Notre agenda

  • Mardi 3 mars de 14h à 17h : formation à l'IRTS.
  • Jeudi 5 mars : sensibilisation auprès des étudiants du CFPPA de Sées.
  • Mardi 16 juin de 10h à 11h45 : Formation à l'IRTS suividun repas dans le noir.

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Mot de la Présidente

Chers lecteurs,

Compte tenu des mesures de confinement décidées par le gouvernement, l’activité de l’association Cécitix va être mise en sommeil pendant quelques temps. C’est pourquoi nous allons suspendre la publication de notre prochaine lettre d’informations. Nous espérons reprendre le cours normal de nos activités au plus tard au mois de juin, ce qui nous permettra de vous tenir informés dans la prochaine lettre prévue en juillet.

D’ici là, pensez bien à respecter les gestes barrières et prenez soin de vous.

Bonne lecture

Emmanuelle Gousset
Présidente de l'association Cécitix

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Message du CCAS de la ville de Caen

Monsieur Bruneau Maire de Caen a demandé au CCAS de prévenir les personnes ayant des difficultés pour faire leurs courses alimentaires ou pour se rendre à la pharmacie qu’un numéro de téléphone a été mis à leur disposition :
02 31 15 38 57.

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Communiqué SNCF Accessibilité

« Dans le cadre de la pandémie Covid-19 et tenant compte de l’allocution du Président de la République, les transporteurs du Groupe SNCF, SNCF Réseau et sa filiale Gares & Connexions, appliquent les préconisations relatives à la protection des personnes « les plus vulnérables ».

Nous invitons ainsi nos voyageurs les plus fragiles à reporter, dans la mesure du possible, leurs déplacements, en cohérence avec les prévisions de trafic des transporteurs ferroviaires et jusqu’à nouvel avis.

Il est également recommandé de différer l’utilisation des services d'assistance aux personnes à mobilité réduite dans les gares. »

Où trouver d’autres informations utiles ?
Sur le site www.accessibilite.sncf.com
sur l’Appli SNCF à télécharger gratuitement sur iOS et Android.
sur le site www.sncf.com
Par téléphone au 36 35 puis dites « Horaires » (numéro non surtaxé).
OUIGO : sur www.ouigo.com/horaires
Thello : https://www.thello.com/nous-contacter/
DB : https://www.bahn.com/en/view/home/i...
Eurostar : https://www.eurostar.com/fr-fr/cont...
Thalys : https://www.thalys.com/fr/fr/aide/c...

Je compte sur vous pour nous aider à enrayer la propagation du virus et à protéger nos passagers les plus fragiles.

Pour tout besoin d’information complémentaire, Marie-Pierre Frydman , responsable de Communication à la Direction de l’Accessibilité se tient à votre disposition.

Bien cordialement

Carole Guéchi
Directrice.

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VHI Spécial de mars 2020

Mesures prises au siège de l'Association Valentin Hauy pour donner suite à l’épidémie Coronavirus Covid 19
A compter du 16 mars et pour une durée indéterminée, la boutique, la médiathèque, le service d’aide sociale, le centre d’enregistrement situés au siège de l’association sont fermés au public en raison des mesures à prendre pour limiter l’épidémie de Coronavirus Covid 19

Le Président de la République a annoncé le 12 mars au soir des mesures pour faire face à l'épidémie de coronavirus en France.
Face à cette crise sanitaire sans précédent, nous tenions à informer les bénéficiaires de notre association que la boutique situé 5 rue Duroc, le service social, la médiathèque et le centre d’enregistrement de livres audio seront fermés au public dès lundi 16 mars 2020 pour une durée encore indéterminée.
Un accueil téléphonique dans chacun de ces services sera assuré dans la mesure du possible. Les prestations du service social seront maintenues dans le cadre d’une organisation à distance.

Durant cette période l’accès au siège de la rue Duroc sera fermé au public.
Ces mesures exceptionnelles ont été prises pour répondre à la demande du Président de la République et protéger les plus faibles d’entre nous (les personnes âgées de plus de 70 ans, les personnes en situation de handicap, les personnes fragilisées par une maladie).
Vous pouvez joindre votre comité par téléphone pour tout renseignement utile.

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Compte-rendu de la visite au musée des Beaux-Arts du 18 janvier 2020

Pour cette première visite descriptive de 2020, nous étions 17 participants, dont 7 déficients visuels et un enfant.

Pour découvrir l'objet de notre rendez-vous, l'Huître et les Plaideurs, de Ribot, Adrien nous emmène au rez-de-jardin du musée, dans les salles du 18ème au 21ème siècle. Il nous fait asseoir devant une toile d'environ 2 mètres 50 de haut et 1 mètre 70 de large. Son cadre est doré. Il s'agit d'une peinture réalisée en 1866 par Théodule Ribot.

Ce peintre, né en 1823 près d'Évreux et mort en 1891, a connu de nombreux régimes politiques et donc une époque mouvementée. Il réalise des études aux Arts et Métiers à Chalon en Champagne. Son père étant décédé, il va devoir travailler dès l'âge de 17 ans pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille. Il va être formé chez Glaize où il travaille en tant qu'aide d'atelier. Il va également faire du dessin industriel. Il va partir travailler en Algérie, puis réaliser des copies de Watteau. On dit que le jour, il réalisait des copies de Watteau et la nuit, il travaillait pour lui.
C'est un artiste réaliste mais qui reste un peu à part. Par exemple, parmi les réalistes, Zola n'apprécie pas du tout la peinture de Ribot, tandis que Courbet l'aime beaucoup.
Ribot envoie ses peintures dans les salons, mais elles sont toujours refusées. En 1861, une galerie l'accepte enfin. Il peint notamment des petits marmitons.
La peinture de marmitons, ce n'est pas de la peinture de grand genre et ça ne rapporte guère. Il va donc commencer à peindre de grands formats aux thèmes historiques, proches de Caravage. Mais ces grands formats, trop sans concession, plaisent bien moins que les marmitons.
Ribot s'intéresse énormément aux peintres espagnols comme Ribera et Velasquez.

Après cette présentation de Théodule Ribot, finalement peu connu, Adrien nous décrit le tableau des collections du musée des Beaux-Arts de Caen : L'huître et les plaideurs. C'est une de ses peintures de grand genre.

Adrien nous distribue les reproductions en thermogonflage. Nous découvrons ainsi, en bas à gauche, un livre de couleur brune, au sol. Au-dessus, le tissu du vêtement d'un personnage de profil. Il a un bonnet rouge et un habit brun chocolat. Ce personnage semble assis, regardant un peu en l'air, la tête levée vers un autre homme debout. Il croise ses bras tendus et tient dans chaque main une coquille d'huître.
Ce personnage est assez âgé. Les coups de pinceaux et les traces de peinture marquent ses rides.

De manière générale, les visages sont peu visibles. Ce qui attire l'attention ce sont les lèvres. En effet, Ribot réalise de très belles natures mortes avec du gigot notamment. Il dit que la couleur du sang du gigot l'inspire pour les lèvres de ses personnages.

Entre les deux hommes qui se regardent, se tient un troisième personnage. C'est un homme plus jeune, avec un fichu sur la tête. On ne voit que son visage et sa main posée sur sa poitrine. Il semble interloqué. Il a environ 35, 40 ans, et est barbu. Il a un vêtement très sombre, vert foncé.

Le troisième personnage qui arrive par la droite, est plus haut et regarde l'huître. Il a un bandeau sur la tête, porte une besace, un short, un vêtement déchiré dévoilant son torse. Il a environ 35 ans et est très musclé. Il tient sur son bras un vêtement vert sapin, dans sa main un bâton et il semble en mouvement. C'est un voyageur apparemment démuni. Il est barbu, les lèvres rouge sang. Entre ses jambes on voit le pied nu du personnage central. La lumière arrive sur son torse et son visage. Elle arrive de derrière sur les trois personnages, mais derrière eux, le fond est très sombre. Un autre point de lumière semble venir de devant et illumine les visages.

Le livre posé au sol laisse place à toutes sortes d'interprétations.
En outre, il y a un repentir dans ce tableau : au niveau de la sacoche du voyageur, on voit des bouts de doigts sur la lanière mais qui ont dû réapparaître avec le temps car ils semblent avoir été effacés.
On voit également les traces des poils du pinceau. C'est ce qui permet de dessiner les rides du personnage de gauche. C'est aussi ce qui permet de donner du mouvement.

L'impression générale de la peinture est assez sombre, sale. C'est comme si Ribot peignait avec un couteau à beurre. Charles Blanc parle « d'épaisseur, de chair malpropre ».
Ribot illustre ici la fable de l'huître et les plaideurs de Lafontaine.
Le personnage de droite représenterait ainsi Perrin Dandin, le juge. Le personnage de gauche, avec la robe à capuchon, soit est en train d'ouvrir l'huître soit la tient après que Perrin l'a mangée.

On ne connaît que peu de choses de Ribot car en 1870, lors du siège de Paris, son atelier a été brûlé par les Prussiens.
Ribot a eu cinq enfants et en a perdu trois. Il a donc vécu des moments difficiles. C'est pourquoi il s'attache à peindre des scènes de vie des gens du peuple.

À la fin de sa vie, Ribot fait graver une médaille sur laquelle il est écrit : « A Théodule Ribot, artiste indépendant ». Même si ses sujets sont proches des réalistes, il reste en décalage et assume son caractère décalé. C'est sans doute dû à sa formation non académique.

Nous pouvons remercier Adrien de nous avoir fait découvrir cet artiste peu connu et pourtant fort intéressant.

Rédigé par Emmanuelle Gousset

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Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 15 février 2020

Pour cette nouvelle description, menée par Adrien, Cécitix avait rassemblé 12 participants.
Dans la salle du rez-de-chaussée, notre conférencier nous installe autour d'une table où nous pouvons explorer les représentations tactiles de l'œuvre.

Adrien commence par la description du tableau du vœu de Louis XIII. En bas à gauche s'étale le manteau du roi, de velours bleu à fleurs de lis dorées. En remontant, le manteau est en hermine blanche avec des petits bouts de queues noires.
Louis XIII est de trois-quarts, cheveux longs bruns, sans perruque. Il a une petite moustache et une barbichette. Il tourne son regard vers la vierge.
A droite gît le Christ dans son linceul, et à droite du Christ, un puto qui pleure, la main gauche sur son cœur.
Derrière le Christ, se tient la vierge en pieta. Elle est en manteau bleu au revers rouge.
Louis XIII porte le sceptre et tend sa couronne à la vierge. Il porte une médaille.
Au-dessus de Louis XIII et la vierge, des angelots sont assis sur des nuages. A droite, en haut du tableau, apparaît le bas de la croix du Christ.
Tout en bas à droite, une coupe dans laquelle se trouve un linge.

Le manteau de Louis XIII est d'un bleu roi tandis que celui de la vierge est bleu canard.
La lumière tombe sur Louis XIII, sa couronne et sur la vierge, mais le tout est assez sombre. Le roi est caché sous son grand manteau. Tout ce qu'on voit de lui, c'est son visage et ses mains. Son visage n'est pas particulièrement beau. Il a des cernes, une bouche charnue, des yeux assez peu expressifs. Il est pâle, maladif. Il est agenouillé sur un coussin, à la même hauteur que le Christ.
La vierge, quant à elle, a un visage quelconque.
Le Christ repose sur un rocher et au loin, on aperçoit un paysage. Sous la roche, on aperçoit un tout petit bout de verdure. Le corps du Christ est très blanc, quasiment verdâtre, très musclé.

L'auréole autour de la tête du Christ est très lumineuse, celle de la vierge est un peu plus discrète. La couronne du roi est un peu en hauteur. Elle semble en or et diamants.
Le roi porte un col de dentelle juste au-dessus de l'hermine. Adrien nous rappelle que tout vêtement qui doit toucher le corps est blanc.
Ces tissus sont très réalistes, très palpables. En effet Champaigne est spécialisé dans la représentation des textiles.

En bas à droite, près du seau avec le linge, on voit des tenailles et les clous.
La manière dont sont placés les tenailles, les clous, la couronne d'épines fait qu'on les perçoit comme des vanités. Les vanités se développent en Flandres où les représentations religieuses ne sont plus possibles. On va donc utiliser d'autres codes. Par exemple, la tulipe va représenter le commerce. La rose fait référence à l'amour, la vierge. La présentation du crâne renvoie au crâne d'Adam, en bas de la crucifixion, à la mort, à la finitude de l'être humain.

La toile est composée de plusieurs lés de tissu. Avec le temps, les coutures entre les lés apparaissent.

Ce tableau a été réalisé par Philippe de Champaigne en 1638. La toile mesure 3,42M sur 2,65m.
L'artiste est né en 1602, et Louis XIII en 1601. Louis XIII est mort en 1643. PHILIPPE DE CHAMPAIGNE, lui, est mort en 1674.

PHILIPPE DE CHAMPAIGNE est Bruxellois. Il travaille d'abord pour Marie de Médicis, mère de Louis XIII, puis pour Richelieu et Anne d'Autriche, épouse du roi. Il va un peu travailler pour Louis XIV et à la fin de sa vie pour l'académie royale de peinture.

PHILIPPE DE CHAMPAIGNE perd son fils âgé de 8 ans. Il va alors faire venir son neveu Jean-Baptiste Champaigne à qui il va apprendre à peindre. Il va confier ses deux filles au couvent janséniste de Port Royal en particulier sa jeune fille malade. Il va lui-même devenir janséniste.

Le tableau s'appelle « le vœu de Louis XIII ou Notre-Dame de pitié ».
Le roi se remet entre les mains de la vierge en lui donnant son sceptre et sa couronne.
En 1630, il est proche de la mort, atteint de la maladie de Crohn. Puis il guérit et attribue à la vierge cette rémission miraculeuse.
Il n'a pas de relation avec sa femme, Anne d'Autriche, reine d'Espagne.
En effet, lui faire un enfant serait mêler son sang aux Habsbourg.
Cependant, en plaçant son royaume sous la protection de la vierge, Louis XIII fait sans doute le vœu d'avoir un héritier. Or Louis XIV est né en 1638, année de réalisation du tableau.

En 1630, il se voue donc à la vierge. Mais le tableau n'a pas de lien avec cette idée. En 1635, la France entre en guerre contre les Habsbourg contre le Saint empire germanique (Ferdinand II) et Philippe IV, roi d'Espagne. Louis XIII et Richelieu vont décider de soutenir les protestants. En 1636, la France gagne une bataille. Richelieu décide d'offrir à Notre Dame une lampe. Puis la France gagne une seconde bataille. Louis XIII et Richelieu vont alors décider de lui dédier un autel. Ils ont donc passé commande à Champaigne.

Le roi était très critiqué puisqu'en guerre contre les catholiques Habsbourg. Il a donc besoin de montrer que c'est un bon roi Chrétien, et qu'il est bien catholique puisque contrairement aux protestants, il accepte les représentations religieuses.
Mme de Lafayette a également joué un rôle de conseil auprès du roi. Fervente catholique, elle a pris le voile et conseillait Louis XIII.

Ce tableau a été terminé plus tôt que prévu. Il a donc été décidé de l'accrocher à côté de l'autel de Notre-Dame. Mais finalement c'est un autre tableau qui lui a été préféré et ce tableau a été relégué dans d'autres églises.

Louis XIII s'inscrit dans la continuité de Saint Louis. On voit ici une représentation de la monarchie absolue de droit divin qui s'affirmera avec Louis XIV. Mais c'est ici une représentation beaucoup plus austère.

Louis XIII a réalisé le ballet de merlaison qui raconte l'histoire d'une chasse au merle. Adrien nous en fait écouter un extrait. Ce ballet compte de nombreux personnages : des flamands, une fermière, le printemps. On dit que Louis XIII endossait lui-même ces costumes.

Pour terminer la description, Adrien nous fait remarquer que le musée compte plusieurs œuvres de Philippe de Champaigne : la Samaritaine et l'annonciation.
Il nous décrit également le cadre du tableau : large d'une trentaine de centimètres, il est doré et bleu, avec des petites fleurs dorées.

Une nouvelle fois nous avons pu découvrir dans ses plus intimes détails une œuvre des collections du musée grâce au talent de descripteur d’Adrien.

Rédigé par Emmanuelle Gousset

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PCH : des avancées enfin votées par le parlement

Auteur Handicap.fr / E. Dal'Secco @cecitroc-infos

Ce combat durait depuis 15 ans. Un texte voté par le Parlement le 26 février va améliorer les contours de la prestation de compensation du handicap. Limite d'âge, reste à charge... Un bon début mais il faut aller plus loin selon les associations.
Du mieux pour améliorer l'accès à la prestation de compensation du handicap ? Peut-être ! Les sénateurs (trop peu, l'hémicycle étant presque vide) ont en effet voté à l'unanimité ce 26 février 2020 une proposition de loi portée par le sénateur LR Mouiller apportant plusieurs avancées (en lien ci-dessous). Elle est adoptée en 2ème lecture en l'état, après le vote favorable de l'Assemblée nationale, ce qui clôture les allers-retours entre les parlements et permet son entrée en vigueur. Enfin ? En effet, les contours de la PCH adulte n'ayant pas évolué depuis 2005, cette loi répond, partiellement, à 15 ans de combat des associations. La rénovation de la PCH était l'un des 5 chantiers prioritaires de la Conférence nationale du handicap (CNH), qui s'est achevée le 11 février 2020 à l'Elysée en présence d'Emmanuel Macron
Rappelons que 370 000 personnes sont titulaires de cette prestation créée par la loi de 2005 qui permet la prise en charge de certaines dépenses liées au handicap (aides humaines en majorité mais également techniques comme l'aménagement du logement ou du véhicule, les frais de transport). Elle représente un coût global de 2,2 milliards d'euros en 2019.

Quelles nouvelles dispositions ?
Dans cette nouvelle loi figurent quatre dispositions. L'article 1er supprime la limite d'âge, aujourd'hui fixée à 75 ans, au-delà de laquelle il n'est plus possible de demander la PCH -jusqu'à maintenant, les demandeurs devaient être âgés de moins de 60 ans mais, si le handicap a été reconnu avant cet âge, la limite était repoussée à 75 ans-. Une disposition qui concerne autour de 10 000 personnes selon la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel. L'article 3 prévoit l'attribution à vie de la PCH dès lors que le handicap n'est pas susceptible d'évoluer favorablement. « Le corollaire de cette simplification, c'est qu'il ne faudrait pas non plus que les MDPH laissent les bénéficiaires à leur sort, modère Malika Boubekeur, conseillère nationale compensation pour APF France handicap..
Un suivi actif demeure nécessaire. »
L'article 4 prévoit la création d'un comité stratégique qui aura pour vocation de proposer des solutions nouvelles pour les modes de transport des personnes handicapées, avec l'objectif de simplifier et d'harmoniser ce maquis d'intervenants : le département pour le transport scolaire, l'Assurance maladie pour le sanitaire, les transports en commun, la dotation de certains établissements pour le transport adapté…

Des fonds de compensation enfin opérationnels ?
Quant à l'article 2, il vise à concilier l'obligation de réduction du reste à charge des personnes en situation de handicap avec les ressources des fonds départementaux de compensation. Rappelons que les FDC, un par département, ont été créés en vue de financer les frais liés à la compensation des diverses situations de handicap afin que les bénéficiaires ne supportent pas un reste à charge supérieur à 10 % de leurs ressources nettes d'impôts. Or selon les départements, ces fonds n'étaient pas suffisamment et ne parvenaient pas à remplir leurs objectifs. « Ce texte, qui répond à un engagement de Sophie Cluzel, va enfin pouvoir permettre la parution du décret attendue depuis des années », se félicite Malika Boubekeur. Un bémol, tout de même : un terme précise « dans la limite des fonds disponibles », qui risque, selon elle, de « limiter les contributions des co-contributeurs (Etat, départements, CAF, CPAM, CNSA, Agefiph…) ». Comment garantir leur capacité financière pour alimenter ces fonds ?

Un lissage sur 6 mois
Par ailleurs, le conseil départemental n'aura plus le droit de contrôler l'utilisation de la PCH sur une période de référence inférieure à six mois, permettant aux bénéficiaires de consommer leur aide humaine comme ils l'entendent, d'un mois sur l'autre. Par exemple, une personne disposant de 100 heures mensuelles pourra n'utiliser que 80 heures en janvier et reporter son solde de 20 heures sur un autre mois, dans un délai de six mois maximum. « C'est une très bonne chose car des contrôles intrusifs obligeaient trop souvent des bénéficiaires à devoir rembourser de fortes sommes mais nous aurions aimé que ce lissage se fasse plutôt sur une période d'un an », regrette Malika Boubekeur.

Une nouvelle aide à la parentalité
En parallèle de ce projet de loi, le gouvernement s'est engagé lors de la CNH à ce que les « besoins attachés à la parentalité » soient « intégrés en 2021 dans la PCH, avec un plan d'aide gradué selon les besoins ». En d'autres termes, cette annonce permet d'accorder l'assistance d'un tiers aux parents en situation de handicap afin de les accompagner dans les tâches quotidiennes auprès de leur jeune enfant : le changer, l'emmener à l'école, préparer ses repas… Pour ce public, les aides techniques étaient déjà couvertes mais pas les aides humaines. « Il s'agit d'éviter que des personnes renoncent à devenir parents en raison de leur handicap », a déclaré Emmanuel Macron lors de la CNH.
184 millions d'euros seront débloqués par le gouvernement, « et non les départements », précise ce dernier, d'ici 2022, pour financer ce nouveau droit. Pour autant, cette aide n'est accordée que jusqu'aux 7 ans de l'enfant, une limite jugée « discriminatoire ». « Après, qui prend le relais ?, interroge Malika Boubekeur. A 7 ans, un enfant n'est pas autonome. » Le président a également annoncé une aide à l'alimentation afin d'élargir le périmètre de la présence humaine autour du repas qui devra désormais intégrer dans son contenu les courses, la préparation et la vaisselle, et non plus seulement le fait de « donner à manger ». Pour APF France handicap, cette disposition mettra fin à une situation « incohérente » qui « mettait les usagers en grande difficulté puisqu'il fallait faire appel à une autre personne ». Dans un « esprit de cohérence », l'association réclame un élargissement à toutes les tâches ménagères, sans qu'il n'y ait, selon elle « de promesse des pouvoirs publics à court terme ».

Encore du boulot…
Face à la mobilisation conjuguée des parlementaires et de l'Etat, les associations ont salué « une nouvelle avancée en faveur des personnes handicapées et de leur famille » mais ont souligné « l'ampleur des défis restant à relever » en matière de PCH. Quelques exemples ? Le fait que ses tarifs et plafonds ne sont pas revalorisés depuis 2006 et occasionnent toujours de lourds restes à charge ; « C'est précisément cette situation qui oblige les personnes à solliciter les fonds départementaux de compensation », précise Malika Boubekeur. Les associations entendent également continuer à militer pour faire sauter la barrière d'âge de 60 ans -lorsque le handicap survient après cet âge, la compensation est traitée au titre du vieillissement avec des conditions moins favorables-. Par ailleurs, les assistants de communication pour les personnes aphasiques n'entrent pas dans le périmètre de la PCH tandis que trop de handicaps en restent exclus. Dans ce contexte, le gouvernement a annoncé le lancement de travaux pour une « adaptation effective de la PCH au handicap psychique et aux troubles du neuro-développement ». Ils seront portés par Denis Leguay, président de Santé Mentale France, avec l'appui de trois experts (handicap psychique, troubles du neuro-développement et autisme). Des propositions seront faites d'ici mi-2021. Enfin, ils sont nombreux à déplorer « l'absence de véritable PCH pour les enfants » ; un travail spécifique concernant l'adaptation du droit à compensation du handicap pour les enfants doit être mené par le comité stratégique dédié au transport.

Et maintenant ?
Pour conclure, selon Malika Boubekeur, « le texte voté aujourd'hui au Sénat n'est pas totalement abouti » mais elle tient à saluer ce gouvernement qui a « eu le courage de mettre la question de la compensation à l'ordre du jour, ce qui n'avait jamais été fait depuis 2006 ». Prochaine étape pour cette loi toute fraîche, la parution des décrets d'application, qui, selon elle, « ne devrait pas prendre trop de temps puisque ces mesures sont soutenues par le gouvernement et concertées avec les départements et ont fait l'objet d'une grosse communication lors de la CNH ». Courant 2020, donc ?

Vincent Hoefman
pour une information francophone, plurielle et indépendante du handicap visuel

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le "ciseau génétique" Crispr-Cas9 pour éditer les cellules d'un patient

Pour la première fois, une étude en cours utilise le "ciseau génétique" Crispr-Cas9 pour éditer les cellules d'un patient atteint de cécité, au sein même de son oeil. Une nouvelle avancée de la thérapie génique qui pourrait aider à soigner des maladies génétiques.
Pourra-t-on un jour “découper” certaines maladies génétiques à même les cellules des malades pour les guérir ? C’est l’espoir que porte l’essai clinique en cours à l’Institut Casey pour la vue (Casey Eye Institute) de l’Université de Portland (Etats-Unis), a été rapporté mercredi 4 mars par l'agence de presse AP.

Avec l’aide de la société étatsunienne spécialisée dans l’édition génomique Editas Medicine et de la firme pharmaceutique irlandaise Allergan, des scientifiques ont utilisé la technique d’édition génomique Crispr-Cas9 directement dans le corps d’un patient. L’objectif de cette première mondiale est de Tenter de guérir son amaurose congénitale de Leber, une maladie génétique cause de cécité.

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Un plan de la ville pour les personnes en situation de handicap visuel

(ville de Paris, @cecitroc-infos, repéré par Vincent Hoefman)
Mise à jour le 07/02/2020

Installé au point d’accueil de l’office du tourisme et des congrès de Paris, au 29, rue de Rivoli (4e), le plan en relief permet aux personnes malvoyantes ou atteintes de cécité de se repérer dans la ville.
La Ville de Paris et l’office du tourisme et des congrès de Paris (OTCP) en collaboration avec l’Association des parents d’enfants déficients visuels (APEDV), l’association Valentin Haüy et la Fédération des aveugles de France ont travaillé à la conception du premier plan en relief de la capitale à l'attention des personnes en situation de handicap visuel.
Paris au bout des doigts
Réalisé par Tactile Studio, ce plan en relief de la ville de Paris améliore l'accessibilité de la capitale aux personnes en situation de handicap visuel.
La présence du Corian® pour souligner les arrondissements, le bord tournant du plateau, les pieds en bois massif avec des renforts métalliques et le plaquage chêne sur lequel est imprimé le texte en braille et gros caractères apportent un rendu esthétique et agréable au toucher. Son allure élégante s'intègre parfaitement dans la scénographie du point d’accueil de l’office du tourisme et des congrès de Paris.
Des pastilles et pictogrammes en relief représentant les monuments et points touristiques de Paris et une légende associée en braille donnent la possibilité aux personnes en situation de handicap visuel de se représenter la ville.
Ce plan donne également des informations sur son environnement afin de se guider. Chaque arrondissement est séparé des autres par un vide tactile, permettant au doigt de bien les distinguer. Le numéro correspondant, en relief lui aussi, facilite le repérage au toucher.
Par ailleurs, la présence des canaux et du périphérique déterminent les limites de la ville et indiquent aux visiteurs des points de repères géographiques.

Plan en relief de la ville de Paris installé au point d’accueil de l’office du tourisme et des congrès de Paris, 29, rue de Rivoli (4e)
Joséphine Brueder / Ville de Paris
Ce plan en relief vient compléter les différents outils déjà mis en place par la Ville et l’office de tourisme pour faciliter l’organisation du voyage et la venue à Paris des visiteurs en situation de handicap, à l’instar de la rubrique Visiter Paris avec un handicap disponible sur le site parisinfo.com et de la brochure Paris accessible, proposée en braille.

Un point d’accueil touristique accessible
L’espace d'accueil de l’office du tourisme et des congrès de Paris est aussi accessible aux personnes se déplaçant en fauteuil roulant : accès par élévateur, porte à ouverture automatique, circulation aisée, guichets d'accueil et borne digitale adaptés…
Avec la solution ACCEO , les personnes sourdes ou malentendantes accèdent par téléphone aux services de l'office du tourisme et des congrès de Paris. L'un des guichets est équipé également d'une boucle à induction magnétique améliorant le confort d'écoute des personnes malentendantes appareillées.
Les personnes non voyantes peuvent se déplacer sans crainte, les potentiels obstacles dans les circulations étant neutralisés. Pour ne pas rater son tour aux guichets, l'annonce visuelle des numéros est doublée d'une annonce sonore.
Le bureau est enfin équipé d'assises pour les personnes souhaitant se reposer.
Et pour l'accueil de tous, l’équipe est sensibilisée aux différents handicaps et se tient disponible pour prendre un ticket à la borne d'entrée, attraper une brochure…

En savoir plus sur l'office du tourisme et des congrès de Paris

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prise de notes des étudiants en situation de handicap sensoriels dans les collèges et universités grâce à l’apport des tablettes tactiles

Mon nom est Vincent Leone.

Je travail au sein du Creth en Belgique (centre de resources et d’évaluation des technologies pour les personnes handicapées). http://creth.be

Avec mon collègue Pierre Muraille, nous réalisons un travail sur la prise de notes des étudiants en situation de handicap sensoriels dans les collèges et universités grâce à l’apport des tablettes tactiles.

Ce travail s’articule en 4 phases.

1) Rencontre des professionnelles du secteur du handicap travaillant avec des étudiants, (services s’occupant des étudiants à besoins spécifiques, services d’accompagnement pédagogique en Belgique.
Ces rencontres avec les professionnelles avaient pour but d’échanger sur ce qui est mis en place pour accompagner l’étudiant lors de son parcours à l’université.

2) rencontre avec des étudiants aux études.
Nous souhaitons placer l’étudiant au coeur de notre démarche. Nous avons donc rencontrés des étudiants afin de recueillir leur expérience sur leur parcours, leur vécu, et la manière avec la quelle il gèrent la prise de notes à l’université en Belgique.

3) Visite d’étude à Montréal. Le Canada à la réputation d’être en avance en matière d’éducation et de handicap. Qu’en est-il réellement?
Durant cette phase, nous avons souhaité aller à la rencontre des professionnels de l’accompagnement des étudiants à besoins spécifiques à Montréal afin d’échanger sur leur pratiques.
Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’établir un constat que nous serions ravis de vous présenter.

4) En mai prochain, nous poursuivrons notre travail en nous rendant en Suisse et en France ou nous rencontrerons des étudiants et professionnels.
Nous cherchons à rencontrer des services d’aide aux étudiants à besoin spécifiques.

Nous serons à Paris le 11 et 12 mai, et à Lion le 12 et 13 mai.

Dans ce cadre, nous souhaitons rencontrer des étudiants, des professionnels afin d’échanger sur la prise de notes et la gestion de celle-ci.

Pourriez-vous nous aider?

Déjà merci pour votre précieuse collaboration,

Vincent Leone
vincent.leone (chez) creth.org

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Le prix UNICEF de littérature jeunesse désormais accessible aux enfants aveugles et malvoyants.

(UNICEF, @cecitroc-infos, repéré par Vincent Hoefman)
Publié le 11 mars 2020

Alors que naissent, chaque année en France, pas moins de 600 bébés atteints de maladies oculaires graves, UNICEF France s’est associé à la Fondation VISIO afin que les enfants aveugles ou malvoyants puissent aussi participer aux votes de la 5e édition de son Prix de littérature jeunesse.
C’est une démarche novatrice dans l’univers de la littérature jeunesse : les livres des catégories 3-5 ans et 6-8 ans en lice pour le Prix UNICEF de littérature jeunesse 2020 sont tous audiodécrits, avec en plus un travail inédit de design sonore pour les livres de la catégorie 6-8 ans.
L’audiodescription permet de rendre les livres accessibles aux enfants déficients visuels car le texte est enregistré et, surtout, les éléments visuels de l’œuvre sont décrits par une professionnelle. Cette technique est particulièrement importante car les livres pour enfants sont très illustrés.
Il faut savoir qu’un enfant voyant, entre 3 et 5 ans, dispose d’un vocabulaire de plus ou moins 1 500 mots : il peut utiliser plusieurs adjectifs, connaît plusieurs notions et il a la capacité à formuler des phrases simples. Il n’en va pas de même pour le tout jeune enfant atteint de cécité. Leur audiodécrire un livre ne se limite donc pas à raconter une histoire ou à lire un texte. L’enjeu est tout autre :
outre décrire les dessins, les images, tout un travail est mené afin d’adapter le vocabulaire employé pour que les enfants, compte tenu de leur jeune âge, soient en capacité de comprendre et de saisir l’ensemble de l’histoire alors qu’ils ne peuvent pas voir les images et, ainsi, de se forger leurs propres interprétations, leur propre imaginaire.

Le descripteur a pour règle d'or de se faire discret

« C’est tout le travail que nous avons réalisé avec la collaboration de Dune Cherville, audiodescriptrice extrêmement active au sein de l’audiovisuel français. C’est un travail de longue haleine qui demande beaucoup de préparation, de temps de rédaction, d’échanges, d’écoute… afin d’arriver à un résultat de qualité et facilement compréhensible par les enfants. Le design sonore réalisé pour les livres des 6-8 ans est une innovation qui va permettre aux jeunes lecteurs de plonger littéralement dans l’atmosphère du livre ! », explique Pascale Humbert de la Fondation VISIO.
« Depuis sa création, nous avons à cœur de faire participer le plus grand nombre d’enfants aux Prix UNICEF de littérature jeunesse pour qu’ils soient les grands acteurs de cette compétition. C’est pourquoi nous sommes particulièrement fiers de cette initiative avec la Fondation VISIO, pour rendre accessible notre sélection d’ouvrages aux jeunes enfants déficients visuels », s’enthousiasme Julie Zerlauth, Responsable du Plaidoyer et de la Sensibilisation à UNICEF France.
« Le propre de la description est que celui qui écoute soit à même de construire sa propre image mentale, son propre point de vue. Comme le conteur traditionnel, le descripteur a pour règle d’or de se faire discret. Il est une présence bienveillante qui s’exprime par le biais de cette petite voix qui tend à se fondre dans l’œuvre », raconte Dune Cherville, audiodescriptrice sur le Prix UNICEF, pour définir son métier.

« Objectif Terre : lisons pour la planète ! »

Depuis 2016, le Prix UNICEF de littérature jeunesse permet de sensibiliser aux droits de l’enfant grâce à la lecture, et de récompenser des ouvrages porteurs des valeurs d’UNICEF. Après avoir été soutenu par Maxime Chattam, le Prix est parrainé cette année par Christophe Galfard, l’auteur de la trilogie jeunesse à succès Le Prince des nuages.
Sur la thématique « Objectif Terre : lisons pour la planète ! », la sélection 2020 élaborée par des enfants et des professionnels de l’éducation et de la littérature jeunesse, se compose d’albums, romans, BD, documentaires sur le climat, en lien avec les droits de l’enfant.
Les livres choisis traitent notamment de l’engagement des jeunes, des conséquences des changements climatiques sur les enfants, de pollution de l’air, d’alimentation, d’accès à l’eau…
Le jury ? Les enfants eux-mêmes ! A l’école, au collège, en bibliothèque, au centre de loisirs ou en famille, les enfants et jeunes de 3 à 15 ans ont jusqu’au 31 août 2020 pour voter pour leurs livres préférés, répartis par catégorie d'âge (3-5 ans / 6-8 ans / 9-12 ans / 13-15 ans).

Vincent Hoefman
pour une information francophone, plurielle et indépendante du handicap visuel

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