Sommaire de ce numéro

  1. Notre agenda du mois de novembre et décembre 2017.
  2. Plage Bar Zoom n°37 organisé par le CREPAN.
  3. "A bras le corps" dans le cadre de l'exposition L'Etre monde. Mémoires du corps.
  4. L'opéra "La Flûte enchantée" – de Mozart en audio description au théâtre de Caen.
  5. Compte-rendu de la réunion de la CIAPH sur les transports.
  6. Escapade Nature du samedi 7 octobre : Visite odorante au Jardin des plantes de Caen.
  7. Compte-rendu de la visite au musée d'initiation à la nature de Caen.
  8. ACTE EUROPÉEN SUR L'ACCESSIBILITÉ (EAA).
  9. Les couleurs de Jean-Gabriel Causse.
  10. Galerie nationale du Grand Palais : Gauguin l’alchimiste.
  11. Le numérique pour tous les yeux.
  12. Montreuil améliore l’accueil des personnes malvoyantes.

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Notre agenda du mois de novembre et décembre 2017

  • Lundi 6 novembre :groupe de travail sur les transports au dépôt Twisto.
  • Vendredi 17 novembre de 8h30 à 10h30 : matinale au forum digital de Colombelles.
  • Samedi 18 novembre à 11h15 : visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen.
  • Jeudi 23 novembre : Etats généraux du handicap.
  • Dimanche 26 novembre à 10h30 : Plage Bar Zoom n°37 organisé par le CREPAN.
  • Vendredi 1er décembre à 15 heures : Visite guidée adaptée aux personnes déficientes visuelles de l'exposition "Des Normands au pays des pharaons au 19ème siècle".
  • Dimanche 3 décembre à 17h : L'opéra "la flûte enchantée" spectacle en audio description au théâtre de Caen.
  • Lundi 4 décembre de 14h30 à 17h : formation de sensibilisation à l'IRTS.
  • Mercredi 20 décembre de 9h à 12h30 : formation de sensibilisation à l'IRTS.

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Plage Bar Zoom n°37 organisé par le CREPAN

Plage, Saint-Aubin-sur-Mer, rendez-vous le dimanche 26 novembre 2017 à 10h30 devant l’Office du Tourisme, au bord de la mer.
Bar, le Crabe Vert, face à la mer, pour le bilan.
Zoom, Plastiques, métaux, mégots… polluent l’écosystème « laisse de mer », constat du jour et question : on laisse faire ?

En option, déjeuner au Crabe Vert à 12h30, sur réservation au restaurant, 02 31 96 61 17 en précisant groupe de madame NOËL ou auprès d’Annick NOËL, annicknoel (chez) wanadoo.fr, 0231841118

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"A bras le corps" dans le cadre de l'exposition L'Etre monde. Mémoires du corps

Collections du Frac Normandie Caen et du musée des Beaux-Arts de Caen

 

Le troisième parcours thématique imaginé autour des collections du musée des Beaux-Arts de Caen et du Fonds régional d’art contemporain Normandie Caen regroupe un ensemble de quarante oeuvres s’attachant à la représentation du corps humain.« Vivre […] n’est pour chacun d’entre nous qu’assumer la condition charnelle d’un organisme dont les structures, les fonctions et les pouvoirs nous donnent accès aumonde » (Michel Bernard, 1972). Bien au-delà de sa seule dimension anatomique et physiologique, le corps humain constitue un champ relationnel, un mode de présence à soi, aux autres et au monde. Les artistes des xxe et xxie siècles tendent à nos regards un corps indécis, glorieux ou anxieux, unifié ou hybride, entier ou fragmenté, quand il ne tend pas tout simplement à disparaître.

 

Artistes exposés :
Gerd Bonfert, Eduardo Chillida, Philippe Cognée,John Coplans, Alain Fleischer, Monique Frydman,Yvonne Guégan, Maria Hahnenkamp, Nathalie Hervieux,Zoran Music, Max Neumann, Jacques Pasquier, Judit Reigl,Piero Pizzi Cannella, Jaume Plensa, Paul Rebeyrolle,Jose Maria Sicilia, Ferdinand Springer, Yves Trémorin,Raoul Ubac.

Visite descriptive organisée par le musée des Beaux-Arts en partenariat avec l'association Cécitix le 18 novembre 2017 à 11h15.

Réservation :
mba-reservation (chez) caen.fr

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L'opéra "La Flûte enchantée" – de Mozart en audio description au théâtre de Caen

Les Talens Lyriques
Choeur de l'Opéra de Limoges
Christophe Rousset direction musicale
David Lescot mise en scène

dimanche 3 décembre à 17h
durée 3h entracte compris
22 € pour la personne déficiente visuelle et 22 € pour l'accompagnateur
dans la limite des places disponibles
Pour vous donner des clés sur cette oeuvre, rendez-vous en entrée libre sans réservation : Parlons musique ! samedi 9 décembre à 17h, grand foyer du théâtre de Caen

Le surtitrage de l’opéra est entièrement retranscrit dans l’audio description, en plus des mouvements de mise en scène, de décors et les changements de costumes.

résumé…
Le Prince Tamino est chargé par la Reine de la Nuit d’aller délivrer sa fille Pamina des prisons du mage Sarastro, présenté comme un tyran. Guidé par les trois Dames de la Reine, Tamino est accompagné de Papageno, un oiseleur truculent, dont la couardise contraste avec la noblesse et le courage de Tamino : à Papageno revient un carillon et à Tamino une flûte magique – deux instruments qui les aideront dans leur périple. Mais Tamino découvre au cours de son voyage que les forces du mal ne sont pas du côté de Sarastro mais de celui de la Reine de la Nuit :
cette dernière l’a trompé et elle est prête à tout pour se venger de Sarastro, qu’elle déteste. Truffé de mises à l’épreuve, le parcours de Tamino pour délivrer et conquérir Pamina se charge de symboles qui, de scène en scène, les mènent vers l’amour et la lumière, sous la sagesse bienveillante de Sarastro. La Reine de la Nuit et sa suite finissent anéanties.

scénographie et mise en scène…
Sol nu et craquelé, ni faune, ni flore. Des hommes vêtus de tout et de rien, de bric et de broc, errent dans un centre commercial désaffecté. Dans un monde totalement mis à mal après une catastrophe climatique, la Reine de la Nuit (climato-sceptique) règne sur une cité de femmes tandis que Sarastro (militant écologique) prend la tête d'une troupe composée d’exclus, vivant sous terre. Tout est à reconstruire. Dans une vision renouvelée et une esthétique d’inspiration très BD, David Lescot, artiste associé au CDN de Caen, s’attaque à l’ultime chef-d’oeuvre de Mozart : il en révèle l'aspect onirique et questionne son actualité. En plaçant cette Flûte dans le contexte de notre société gâchée par ses excès, David Lescot s'interroge : comment réenchanter le monde d’aujourd’hui ?

audio description assurée par l'association Accès culture
accueil par nos hôtesses à partir de 16h30 dans le hall du théâtre pour la remise des casques et l'accompagnement en salle si nécessaire
programme offert en braille ou en gros caractères
places réservées pour les personnes accompagnées de leur chien
réservation auprès de la billetterie du théâtre de Caen, esplanade Jo Tréhard
renseignements au 02 31 30 48 00 de 13h à 18h30 du mardi au samedi
e-mail :
billetterie (chez) theatre.caen.fr

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Compte-rendu de la réunion de la CIAPH sur les transports

Le mercredi 18 octobre, Nicolas et moi-même nous sommes rendus à la réunion de la Commission Intercommunale d'Accessibilité aux Personnes Handicapées. L'objet de ce groupe de travail était l'accessibilité des transports dans le cadre des transformations à venir sur le réseau Twisto et Mobisto, notamment dans la perspective de l'arrêt du TVR au 31 décembre 2017 et jusqu'en 2019.

Trois sociétés avaient répondu à l'appel d'offre: Kéolis, la RATP et Transdev. C'est Kéolis qui a été retenue.
Les bus de ville et les transports adaptés appartiendront désormais à la même société: Twisto. L'objectif est d'apporter une meilleure qualité de service avec plus de cohérence entre les deux.

1. Le temps des travaux

Il a été demandé aux entreprises qui effectueront ces travaux de maintenir des cheminements accessibles jusqu'aux points d'arrêt. Pour signaler les difficultés liées aux travaux, on peut adresser un mail à la maison du tram

a. Un réseau de substitution

Le tram sera remplacé par 2 lignes de bus (A et B) toutes les 10mn chacune, soit un passage toutes les 5mn sur le tronc commun, entre 5h30 et 0h30.
En outre, 2 lignes express seront mises en place, la ligne A pour desservir les campus, et la ligne B qui desservira Rostand et Fresnel.
44 véhicules articulés seront affectés aux lignes de substitution. Tous les bus de substitution seront équipés de synthèse vocale.
L'objectif est de différencier ces lignes par un habillage spécifique pour qu'ils soient identifiables facilement

b. Communication

Différentes possibilités d'accompagnement des travaux:
- une charte graphique positive pour communiquer sur les arrêts de report.
Projet: aller sur le terrain pour évaluer les difficultés liées au déplacement des arrêts.
- Des ambassadeurs seront présents à certains arrêts pour aider les usagers.
- Accompagnement digital: nouveau site Internet accessible
- Balise Bluetooth au niveau des arrêts: info sur le prochain passage, sur le déplacement de l'arrêt et alertes trafic.
Mme Crosnier (sourde) demande si le même dispositif sera adapté en langue des signes. L'interlocutrice Kéolis répond que non, mais il existe un numéro "relation client" qui permet de contacter un interlocuteur qui donnera des réponses en langue des signes. Madame Crosnier propose d'embaucher une personne qui maîtrise la langue des signes.
- Les supports de communication proposeront des schémas explicatifs.
- Une application, pictotravel, proposera des fiches pour chaque handicap et les aménagements.
La représentante de l'APAEI propose aussi d'adapter les supports en FALC (Facile à Lire et à Comprendre) pour les personnes handicapées mentales.
Les rendez-vous conseils mobilité : l'objet est d'expliquer aux personnes fragiles leur nouveau trajet et éventuellement les accompagner. Ce service sera assuré par Twisto.

Nicolas a soulevé le problème des conducteurs qui ne s'arrêtent pas en face de l'arrêt. Se pose la question de la qualité de la sensibilisation et de la formation des conducteurs.
Une solution serait d'équiper chaque bus d'une synthèse extérieure. A ce jour, seules les lianes sont sonorisées.
Autre solution: les beacons et le bluetooth. Cette technologie pourrait permettre de trouver les arrêts de bus. Mais le problème reste entier pour les personnes non équipées d'outils numériques.
L'objectif à terme est d'associer les arrêts de report à une adresse postale avec éventuellement un lien vers un guidage GPS.

2. Mobisto

Le service Mobisto va être intégré dans la délégation de service public à Kéolis.
A partir de janvier, Twisto aura un référent accessibilité. Le référent accessibilité d’Orléans a été mandaté pour aider à l'accessibilité à Caen.
L'idée est que Mobisto soit une solution supplémentaire de mobilité du réseau. D'ailleurs, Mobisto deviendra probablement Twisto Access.
Dans le cadre des travaux, la Communauté Urbaine a commandé un véhicule supplémentaire pour 2018.

Nouveautés: horaires élargis pour réserver, ouverture le samedi, numéro dédié, un service de traduction en langue des signes et peut-être la possibilité de réserver par Internet via une interface Web.
Les nouveau horaires de réservation: 7h - 18h30
Trois nouveaux véhicules Mobisto sont prévus en 2018 et 3 en 2019
Nouveau logiciel prévu: il devrait permettre de recevoir un message ou mail en cas de retard et une alerte à l'approche du véhicule.
Le recours aux taxis pourrait être maintenu si nécessaire. Kéolis devra étudier les fréquences de recours à la sous-traitance.
Les conducteurs seront les mêmes, avec en plus des conducteurs Twisto volontaires qui seront formés.

A l'avenir Caen la Mer aura un accès aux réclamations et aux réponses apportées.
Il est prévu de distribuer des cartes aux clients avec les contacts utiles pour obtenir des informations.

Nicolas demande si Timéo existe encore. Le service est maintenu mais organisé différemment.
Mickael Aubert demande pour quelle raison la ligne 61 n'est pas disponible sur l'application Twisto. Le système ne permet pas de capter jusqu'à la côte. Le système informatique va être changé à l'été 2018 avec des informations plus précises.

La représentante de L'APAEI propose de mettre un message dans les bus pour inciter les clients à faire attention aux autres usagers en difficulté et à éventuellement les aider.

Pour conclure, il est proposé un nouveau point en mars ou avril 2018.

Rédigé par Emmanuelle Gousset.

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Escapade Nature du samedi 7 octobre : Visite odorante au Jardin des plantes de Caen

Le samedi 7 octobre après-midi, le CREPAN et Cécitix proposaient une escapade nature sur le thème des plantes odorantes au jardin des plantes de Caen. C’est Marie Brunet, du jardin des Plantes, et Annick Noël, du CREPAN et professeur en SVT, qui nous ont guidés dans cette visite. Le temps était légèrement ensoleillé et doux pour une déambulation tranquille dans les allées du jardin. Nous étions 25 personnes, réparties en deux groupes pour palper, chiffonner et sentir, froisser encore puis humer encore des petites feuilles avec attention et curiosité.

Quelques unes sont bien connues, tellement qu’on ne retrouve plus leur nom ! Mais oui bien sûr, le romarin, la lavande, le thym, l’œillet.

Celles reconnues par les cuisiniers gourmands, fenouil, aneth, origan, Capucine au goût poivré dont certains parsèment leurs salades.

Enfin les inconnues qui embaument ou qui puent, pardon qui sentent fort et ceci, exprès pour attirer certains insectes pour la pollinisation ou les repousser : connaissez-vous la cataire qui fait fuir les chats ?

Et puis les découvertes qui enchantent : que vous aimeriez avoir sur votre balcon : la menthe fraise et la menthe bergamote, une merveille.

Les considérations sur le sens de l’odorat ont commencé pendant la déambulation entre les professeurs présents. Annick nous lit un paragraphe concernant ce sujet : la complexité des termes décrivant les substances et phénomènes en jeu dans le mécanisme de l’odorat est impressionnante mais a de quoi rebuter même l’enseignante scientifique qui veut nous en parler. Cependant lorsqu’on est particulièrement concerné, plus consciemment utilisateurs de ce sens que les voyants, quotidiennement reconnaissants de son utilité, étonnés, enfin, par sa subtilité on serait bien tenté d’en approfondir l’étude.

La présentation et la conversation se poursuivront autour d’un petit goûter offert par Annick et le CREPAN.

On dit que le sens de l’odorat est un sens animal… peut-être car les odeurs sont enregistrées, mémorisées à notre insu, sans que le cerveau les nomme. Les odeurs, les humains leur donnent des noms mais il n’est pas nécessaire de savoir leur nom pour qu’elles s’inscrivent quelque part dans la mémoire : souvent ou toujours, je ne sais, associées à une personne, un lieu, une situation ou une période de sa vie. Nous fourmillons chacun d’exemples, à la manière de Proust et sa petite madeleine.

Je voudrais ajouter une anecdote personnelle : J’avais la quarantaine et nous allons dans une crêperie en Bretagne. Une belle-sœur choisit une crêpe à la confiture de tomate verte. « Quelle drôle d’idée, lui dis-je, crois-tu que c’est bon ? ». Elle me fait goûter la confiture et là…là, je reconnais un goût que j’ai déjà eu dans la bouche, goût reconnu mais inconnu ! Il m’a fallu un certain temps de recherche intérieure pour enfin, être orientée vers la maison de ma grand-mère maternelle et mes 5, 6 ou 7 ans, pas plus. Vérification faite auprès des grandes sœurs plus conscientes de ce qu’elles mettaient sur leur tartine : en effet, il y avait toujours de la confiture de tomate verte dans cette bonne maison !
« Si vous voulez la recette je peux vous la donner m’a dit la crêpière mais je ne vous donnerai pas la recette de mes galettes ! »

Rédigé par Caroline Beaujour.

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Compte-rendu de la visite au musée d'initiation à la nature de Caen

Le samedi 16 septembre, Caroline et moi-même nous sommes rendus avec nos accompagnatrices à l’Atelier découverte "Traces et indices de la faune sauvage en Normandie". Cette visite était organisée, à l’occasion des journées du patrimoine, par le Musée d'Initiation à la Nature de Caen.

Madame Nicole Leconte nous a accueillis dans l’enceinte de l’Abbaye aux Hommes. Les murs de celle-ci datent du moyen-âge, tandis que le bâtiment où nous avons pénétré, l’ancienne boulangerie de l’Abbaye, est un peu plus récent. Il est catalogué comme le plus petit muséum de France. Il invite à une découverte de la faune, de la flore et des paysages de Normandie, propose une exposition d’oiseaux naturalisés et comporte un jardin éducatif normand. Une exposition thématique est organisée chaque année. Cette fois, le thème était « Traces et indices de la faune sauvage ».

Après cette petite introduction, Madame Leconte nous a demandé, sous forme de jeu, de lui citer quel genre de traces peuvent laisser les animaux sauvages de notre région. Nous avons bien pensé aux traces de pattes et aux crottes mais il y a d’autres indices moins évidents tels que les restes de repas, les plumes des oiseaux et les bois des cervidés. Nous avons continué à découvrir cette exposition de façon ludique en essayant de reconnaître des animaux qui ont été réalisés en tissu en trois dimensions. Nous avons ainsi pu toucher un sanglier, un cerf et un chevreuil. Ensuite Madame Leconte nous a passé des boîtes comprenant des moulages en résine de crottes et de traces de pattes. Ces boîtes comprenaient également un bouton déclenchant le cri des animaux. Ces boîtes nous ont fait découvrir, en plus des animaux déjà cités, le renard et le blaireau. Nous avons pu aussi comparer les bois du cerf et du chevreuil. Les bois du cerf peuvent être impressionnants par leur longueur car ils peuvent atteindre jusqu’à 90 centimètres. Le chevreuil, lui, a des bois beaucoup plus petit : environ 25 centimètres.

Nous avons fait une petite récréation en nous rendant dans une autre pièce pour participer à un petit jeu sonore. Il s’agissait de reconnaître les cris des animaux enregistrés en pleine nature.

Pour terminer cette exposition, chacun a pu réaliser un moulage de traces de pattes d’un animal de son choix entre le blaireau, le chevreuil, le hérisson et des pattes d’oiseaux. Nous avons réalisé ces moulages avec de la pâte à modeler qui sèche à l’air. Nous nous sommes enduit les mains de poudre de talc afin que cela ne colle pas puis nous avons appuyé le moule dans la pâte. Chaque participant est ainsi reparti avec son propre moulage.

Je remercie Madame Leconte pour son accueil très chaleureux et sa façon de nous faire partager sa passion de façon ludique. Nous avons pu ainsi passer une excellente matinée.

Rédigé par Nicolas Fortin.

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ACTE EUROPÉEN SUR L'ACCESSIBILITÉ (EAA)

(Sources : Union Européenne des Aveugles
http://www.euroblind.org/newsletter/2017/may-june/newsletter/online/fr/
Extrait du VH Info octobre 2017

La proposition d'Acte européen sur l'Accessibilité (EAA) à l'échelle européenne, conçu pour rendre enfin obligatoire la fabrication, la distribution et la fourniture de produits et services accessibles dans les secteurs bancaire, téléphonique, audiovisuel, des transports et du commerce électronique, a été lancée par la Commission européenne en décembre 2015. Depuis lors, des négociations longues, intenses et approfondies ont été menées au sein des institutions européennes concernées. L'UEA, le FEPH, la plateforme Age, l'ANEC et bien d'autres organisations européennes et nationales représentant les intérêts de plus de 80 millions de personnes handicapées ont plaidé conjointement pour un EAA fort et ambitieux qui élèverait les intérêts et les droits humains essentiels des personnes handicapées au-dessus de ceux des entreprises publiques et privées.

D'autre part, les principaux acteurs de l'industrie, les gouvernements nationaux et les autorités publiques nationales s'efforcent d'influencer les institutions de l'UE pour saper la proposition initiale de la Commission dans le but de protéger les entreprises, d'éviter les hausses de coûts et de décharger les pouvoirs publics et les entreprises privées de leurs responsabilités. Ces revendications contradictoires, formulées par la communauté des personnes handicapées et par l'industrie et d'autres parties prenantes, ont donné lieu à l'adoption du premier rapport final voté en séance plénière du Parlement européen le 14 septembre 2017. Le rapport final a été adopté par 537 députés pour 89 abstentions et 12 voix contre.

Point très positif : le rapport final de l'EAA oblige les États membres de l'UE à inclure l'environnement bâti dans le cadre des produits et services entrant dans le champ d'application de la loi. Cela signifie par exemple qu'une billetterie automatique doit être accessible, de même que ses alentours, tels que le chemin pour y arriver, le bâtiment, le carrefour ou la station où elle se situe. Malheureusement, cette obligation ne concerne que les nouveaux bâtiments ou les rénovations d'envergure. La proposition initiale de la Commission laissait à la discrétion des États membres de l'UE le soin d'inclure aussi l'environnement bâti dans leur législation nationale. Il s'agit d'une magnifique victoire pour la communauté des personnes handicapées, qui doit encore être renforcée pour garantir l'accessibilité avant le lancement de grandes rénovations ou de nouveaux travaux de construction.

L'autre succès remarquable pour nous, c'est que l'EAA fait référence à d'autres lois essentielles de l'UE qui obligent celle-ci à subventionner et à investir dans l'accessibilité. Les exigences en matière d'accessibilité porteront sur les directives de l'UE relatives aux marchés publics dans différents domaines, aux fonds structurels européens, aux fonds d'investissement de l'Union concernant les transports et leurs infrastructures ainsi que d'autres fonds européens importants. Ces références garantissent que les taxes des citoyens européens serviront à financer des bâtiments, des transports et d'autres produits entrant dans le champ de la loi.

La législation sectorielle qui concerne les produits et les services de l'EAA doit harmoniser ses prescriptions en matière d'accessibilité avec les exigences d'accessibilité fonctionnelle de la loi. Dans la pratique, cela permettra d'obtenir des exigences cohérentes en matière d'accessibilité applicables dans toute l'UE qui harmoniseront la production et créeront une norme d'accessibilité unifiée au sein de l'UE.

Le Parlement européen a renforcé la participation des organisations de personnes handicapées dans les processus de consultation et de rédaction. En voici quelques exemples : élaborer des lignes directrices pour l'évaluation par les entreprises d'une charge disproportionnée, ou créer des instruments pour aider les autorités nationales de surveillance du marché dans leur processus de vérification et de décision à accorder ou refuser des dispenses concernant les exigences en matière d'accessibilité de l'acte. Les États membres de l'UE ont l'obligation d'établir des bases de données nationales recensant les produits et services inaccessibles. Par ailleurs, les consommateurs doivent être informés des procédures de plaintes dans le cas où ils seraient concernés par l'utilisation de produits et services inaccessibles.

Outre les guichets automatiques, les machines d'enregistrement et de billetterie et les terminaux bancaires, le rapport final du Parlement européen demande l'accessibilité des terminaux de paiement liés aux services entrant dans le cadre de la loi. Cela constitue une étape importante, car il n'existe toujours pas de prescriptions en matière d'accessibilité des terminaux de paiement.

Comme indiqué précédemment, le rapport final contient également de nouvelles prescriptions qui, si elles sont mises en œuvre, amélioreront de façon considérable l'accessibilité des biens et des services.

Les micro-entreprises sont exemptées des obligations de cette directive. Cela signifie donc que les petits éditeurs ou les petits détaillants en ligne ne sont pas obligés de rendre leurs livres électroniques et leurs sites Web accessibles. Les moyennes entreprises ne sont toujours pas tenues d'informer les autorités de surveillance du marché si elles créent des produits et services inaccessibles. C'est uniquement si les autorités de surveillance du marché le demandent qu'elles devront expliquer les raisons de leur non-conformité.

Malheureusement, le Parlement européen a adopté d'autres dispositions négatives qui seront prochainement analysées dans le détail sur le site Web de l'UEA.

Le Conseil n'a pas encore publié sa position définitive. Au vu des récents rapports, les perspectives ne semblent pas très encourageantes. C'est à nous de convaincre les gouvernements nationaux de se battre afin d'obtenir une législation européenne forte, faisant de l'intégration de l'accessibilité un objectif ambitieux, gratifiant et réalisable, et une condition préalable à cette directive.

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Les couleurs de Jean-Gabriel Causse

(Yanous, cecitroc-infos)

Dans un roman fantastique publié en noir et en braille, 'Les crayons de couleurs', une chroniqueuse aveugle et un trentenaire paumé partent à la recherche des couleurs disparues de la face de la planète, une histoire haletante qui donne un autre sens à notre vision du monde...

Comment vivre dans un monde sans couleurs ? Arthur a consommé tout les stocks de pigments restants dans l'usine des crayons Gaston Cluzel lors de la dernière fabrication avant liquidation, et subitement toutes les couleurs disparaissent de par le monde ! Accompagné de Charlotte, charmante chroniqueuse scientifique aveugle spécialiste des couleurs, et de sa fille Louise, il part à la reconquête de chaque couleur pour rompre la monotonie d'un monde transformé en une gamme de gris, parabole d'une uniformité forgée par la mode et les industriels.
Jean-Gabriel Causse, l'auteur de ce roman palpitant dont les deux protagonistes principaux présentent quelques similitudes avec ceux du récent Jules de Didier Van Cauwelaert (qu'il assure n'avoir pas encore lu) s'exprime sur son écriture et le message qu'il souhaite faire passer. Un roman qui a, c'est une première française, été publié au préalable en braille par le Centre de transcription et d'édition en braille (CTEB).

Question : Vous semblez nager dans les couleurs, qu'est-ce qui vous a fait vous y intéresser de manière scientifique ?

Jean-Gabriel Causse : J'étais publicitaire et je cherchais un concept. Un jour, j'ai renversé du vin sur mon t-shirt et je me suis dit "tiens, voilà un t-shirt bordeaux, mais si je dis qu'il a la couleur exacte du Château Petrus 89, tout de suite cette couleur va prendre une dimension supplémentaire pour les amateurs de grands vins !". J'ai donc lancé la première agence de conseil en communication par la couleur, avec des couleurs assez originales que j'ai cherchées de manière scientifique, telle la couleur exacte des yeux de Mona Lisa par exemple. J'ai travaillé avec Le Louvre pour savoir quelle était la couleur des yeux les plus célèbres au monde... J'ai aussi eu la chance de travailler avec la NASA pour qu'on puisse définir ensemble la couleur de notre planète bleue : on en parle toujours mais c'est quel bleu ? J'ai développé pas mal de couleurs.

Question : Et donc, les yeux de la Joconde sont de quelle couleur ?

Jean-Gabriel Causse : Les yeux de Mona Lisa sont une sorte de caramel brun mais si je vous dis marron, ce n'est pas très attractif ! Si je vous dis que c'est la couleur des yeux de Mona Lisa, vous ne la voyez certainement pas de la même façon. Au départ, mon concept par ce qu'il a de symbolique, c'était de lancer des couleurs jusqu'à ce que le pédopsychiatre Marcel Rufo me demande de faire les couleurs de l'Hôpital Salvator à Marseille. Là, je me suis demandé ce que je pourrais mettre dans la chambre d'un enfant dépressif : du rouge qui va l'activer, du bleu pour le calmer ? Voilà à peu près toutes les connaissances que j'avais sur les influences de la couleur. Qu'est-ce que je mets dans un réfectoire où la moitié des jeunes filles sont anorexiques ? J'ai interrogé mes collègues du petit monde de la couleur, personne n'avait de réponse vraiment concrète, j'ai découvert que les scientifiques travaillaient énormément sur le sujet en particulier avec les neurosciences, et qu'il existait un vrai fossé entre ce travail scientifique sur la perception des couleurs et la façon dont nous, les designers, exploitions les couleurs. J'ai trouvé des choses fascinantes dont j'ai fait mon premier livre, L'étonnant pouvoir des couleurs, qui s'est avéré un gros succès parce que personne n'avait comblé ce fossé et voilà comment je suis devenu spécialiste de la couleur.

Question : Pourquoi avoir plongé une aveugle dans ce monde coloré pour en faire une spécialiste de la couleur ?

Jean-Gabriel Causse : Après mon essai sur le monde de la couleur, on sentait qu'il y avait quelque chose de très fort et on m'a demandé une suite. J'ai répondu qu'il fallait attendre que les scientifiques travaillent, je n'allais pas inventer des théories. Par contre, ce qui m'a intéressé c'est de faire passer ce message sous la forme d'un roman. J'ai cherché pas mal de scénarios, et je suis allé dans le restaurant Dans le noir où j'ai été accueilli par un aveugle référent. Je ne connaissais pas d'aveugles, inconsciemment j'avais un peu de pitié pour cet aveugle qui m'accueillait, et après avoir passé une heure avec lui et ses collègues où c'est nous qui sommes les vrais handicapés, que l'on comprend qu'ils ont leurs quatre autres sens plus développés que nous, on ne peut s'empêcher de les trouver absolument formidables et quand on sort, on n'a plus du tout cette pitié... Je trouvais cela intéressant, surtout pour ceux qui ne connaissent pas les personnes handicapées, de dire "qu'est-ce qu'elles sont formidables !" Je me suis dit que cette personne-là pouvait devenir ma spécialiste de la couleur, reprendre le rôle que j'avais dans mon essai, parce que de toute façon, la couleur est une illusion : il n'y a pas deux personnes qui voient exactement les mêmes couleurs, on sait que des couleurs sont hors du spectre visible pour l'homme mais visibles par des animaux, la couleur n'existe que quand on la regarde. Une aveugle ne se fait pas tromper par cette illusion puisqu'elle ne les voit pas. C'était la bonne personne pour parler des influences des couleurs, elle n'a pas besoin de les voir pour comprendre leurs effets. J'ai ensuite rencontré des non-voyants auxquels j'ai demandé "c'est quoi la couleur ?", et c'était passionnant. On leur explique que l'eau est transparente mais pourtant dans une piscine elle devient bleue, c'est bizarre à comprendre. Le vin blanc en fait est plutôt jaune, c'est le lait qui est blanc, etc. Il y a pas mal de choses assez compliquées pour eux à comprendre, surtout pour ceux qui n'ont jamais vu les couleurs, mais en même temps ils ont développé un imaginaire autour des couleurs que je trouve très intéressant.

Question : Doit-on voir dans votre roman une parabole sur la vision ?

Jean-Gabriel Causse : Mon message de fond s'adresse plutôt aux voyants, dire que nous avons perdu en Occident depuis une vingtaine d'années l'attrait de la couleur. On n'a jamais vécu dans un monde aussi désaturé, avec autant de couleurs neutres, nos murs sont devenus blancs, nos voitures sont grises, noires ou blanches, on s'habille avec de moins en moins de couleurs et c'est ça que je dénonce. En expliquant que ces couleurs nous font du bien et qu'on a intérêt à vivre dans la couleur. Si les murs de votre bureau sont blancs, sachez que vous avez un risque de burn-out supérieur de 25% : vous vous ennuyez plus vite, vous êtes moins créatif que ceux qui travaillent dans des couleurs froides, moins productif que dans des couleurs chaudes. En fait nos environnements désaturés ou blancs, c'est une erreur. C'est ce contre quoi je me bats.

Question : Publier ce roman avec une version braille, c'est votre idée ou celle de l'éditeur ?

Jean-Gabriel Causse : J'ai fait lire le roman avant son impression à des aveugles, pour ne pas écrire de bêtises, je voulais être au plus près de la réalité, et à force de rencontrer, discuter avec des personnes aveugles dont certaines lisaient le braille, je me suis dit que si je pouvais aider j'en serais ravi. Le Centre de transcription et d'édition en braille a accueilli le projet avec beaucoup d'enthousiasme et était ravi de sortir le livre en braille en avant-première. C'était une volonté et en même temps une grande fierté que la première langue de mon roman soit le braille.

Propos recueillis par Laurent Lejard, octobre 2017.

Les crayons de couleurs, par Jean-Gabriel Causse, Flammarion éditeur,
17€ en noir en librairie, 13,99€ en ePub ou PDF chez l'éditeur, et en impression braille intégral ou abrégé au CTEB, 36,50€ pour les particuliers, 73€ pour les organisations.

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Galerie nationale du Grand Palais : Gauguin l’alchimiste

Exposition du 21 septembre 2017 au 29 janvier 2018

Visite audiodécrite à l’attention des malvoyants, aveugles et leurs accompagnateurs : Mardi 14 novembre 2017 – 14h15

Paul Gauguin (1848-1903) est l’un des peintres français majeurs du XIXe siècle et l’un des plus importants précurseurs de l’art moderne.
L’exposition du Grand Palais retrace son étonnante carrière, dans laquelle il a exploré les arts les plus divers : peinture, dessin, gravure, sculpture, céramique, etc. Les chefs-d’œuvre réunis mettent en avant le travail de l’artiste sur la matière ainsi que son processus de création : Gauguin va bâtir son art sur la répétition de thématiques et de motifs récurrents.

Durée : 2h
Accompagnés d'une conférencière, la visite se déroule en deux temps :
1. Prenez le temps de découvrir confortablement l'exposition à partir d'une sélection d'œuvres traduites sous la forme de planches en relief et de commentaires adaptés
2. Puis, rejoignez les salles pour y faire un parcours parmi des créations aux techniques variées témoignant du talent de Paul Gauguin.

Tarif : 10€ pour personne en situation de handicap et 10€ pour son accompagnant
Frais internet : 1€ par billet
Billet ni repris ni échangé

Pour réserver, deux possibilités sont proposées :
Copier l’adresse suivante :
http://billetterie.grandpalais.fr/gauguin-visite-audiodecrite-a-l-attention-des-malvoyants-expo-entree-champs-elysees-paris-14-novembre-2017-css5-rmn-pg101-ri4694579.html
Puis suivez la procédure de réservation et de paiement en ligne.

ou bien inscrivez-vous sur l’adresse suivante :
contact.association (chez) rmngp.fr
- Ecrire dans l’objet de votre e-mail : Réservation visite audiodécrite Gauguin 14/11/2017
- Indiquez le nombre de personnes souhaitant venir dans votre email.
- Pour le règlement, se présenter 15 minutes avant, dans le hall de l’exposition Gauguin.
En cas d’empêchement, et afin de permettre à d’autres visiteurs de pouvoir bénéficier de cette offre, nous vous remercions de nous en informer en amont sur l’adresse contact.association (chez) rmngp.fr

Entrée par le Square Jean Perrin, avenue du Général Eisenhower
Moyens de transports : métro Champs-Elysées Clémenceau : ligne 1 et 13.
Les autres moyens d’accès sont les bus 28, 32, 42, 73, 83 et 93 desservant l’avenue des Champs Elysées.

Trajet à partir de la sortie du métro Champs-Elysées Clémenceau :
- Prenez à gauche à la sortie de l’escalator pour quitter la Place Clémenceau en direction de l’avenue du Général Eisenhower;
- Tournez à droite sur avenue du Général Eisenhower. Longez le parterre fleuri de la Ville de Paris sur environ 100 mètres) ;
- Puis traversez au passage piéton en direction du square Jean Perrin situé sur votre gauche ;
- suivre les potelets-guides par la gauche pour accéder au grand escalier du Grand Palais.

Cellule Médiation Education
Chargée de projets culturels « publics empêchés »
254/256, rue de Bercy
75577 Paris Cedex 12 – France

Coordonnées téléphoniques : 01 40 13 44 98 – 06 72 71 99 60

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Le numérique pour tous les yeux

(Marie-Alix Maes : la Croix ; cécitroc-infos)

Ses doigts glissent avec agilité sur le clavier d’un ordinateur portable noir. Chaque fois qu’il presse une touche, une commande vocale l’aide à naviguer. Jean-Philippe Mengual, aveugle de naissance, tient entre ses mains un « PC à accès universel » développé par l’entreprise Hypra dont il est, avec son ami Corentin Voiseux, le cofondateur. Cet ordinateur a été pensé pour s’adresser aux « publics fragiles » : personnes mal- ou non voyantes, personnes âgées, grands débutants en informatique. « Seulement 15 % des personnes déficientes visuelles sont équipées d’un outil informatique, alors même que celui-ci représente un outil de compensation du handicap extraordinaire », souligne Corentin Voiseux.

L’ordinateur développé par la jeune pousse, vendu autour de 2 000 €, offre des fonctionnalités d’aide précises : assistance vocale, zoom puissant, interface simplifiée et personnalisable… Hypra a fait le choix des logiciels libres par souci d’indépendance, pour garantir une meilleure maîtrise des données personnelles et une plus grande durabilité des outils.

Au-delà de l’équipement en lui-même, l’originalité d’Hypra réside dans l’accompagnement proposé avec l’ordinateur. « La technologie, c’est bien, mais si on n’y ajoute pas des sciences humaines, elle exclut », constate Jean-Philippe Mengual. Il ajoute : « Il existe des problèmes techniques objectifs pour les personnes déficientes visuelles, mais nombre d’entre eux peuvent être gérés si on sait passer les bonnes commandes. Or, aujourd’hui, les gens doivent le plus souvent se débrouiller par eux-mêmes. » Dans le prix de l’ordinateur sont donc comprises une proposition d’au moins cinq heures de formation, ainsi qu’une assistance de trois heures en cas de besoin. Depuis un an, une centaine de personnes, des particuliers mais aussi quelques professionnels, administrations et entreprises comme la gendarmerie nationale ou EDF, ont fait appel à Hypra. « Notre clientèle est très hétérogène : des personnes de 18 à 77 ans qui, le plus souvent, n’avaient jamais réussi à reprendre la main sur l’informatique », explique Jean-Philippe Mengual.

Pour se lancer, la jeune entreprise a bénéficié d’une aide de Bpifrance, la banque publique d’investissement, de son programme d’investissement d’avenir, ainsi que de prêts du Réseau entreprendre. Elle vient par ailleurs de remporter un appel à projets « Accessibilité numérique », pour soutenir ses projets de recherche et développement.
Pour les mener à bien, Hypra est en train de lever 300 000 € auprès de particuliers.

Plein de confiance dans l’avenir de l’entreprise, Jean-Philippe Mengal confie : « Je me suis lancé avec le désir de transmettre et de rendre la technologie accessible. Ce projet ne peut pas ne pas exister, car, autrement, cela aurait des conséquences dramatiques : notre monde techno-centré exclura de plus en plus de monde. »

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Montreuil améliore l’accueil des personnes malvoyantes

(le parisien ; cécitroc-infos)

N.B. : dans cet article il faut traduire « malvoyant » par « déficient visuel ».

Montreuil, ce jeudi 26 octobre. Le centre administratif Opale a été équipé d’une balise sonore donnant des informations sur l’équipement aux malvoyants.

La ville distribue à ses habitants malvoyants des télécommandes leur permettant d’avoir accès à des informations sonores émises par des balises installées à l’entrée de bâtiments publics.
C’est un petit boîtier qui va faciliter les déplacements des malvoyants de Montreuil. La municipalité vient de s’équiper de nouvelles télécommandes permettant aux piétons souffrant de cécité d’obtenir des informations aux passages protégés (possibilité de traverser ou non) et à l’entrée des lieux publics (horaires d’ouverture par exemple) équipés de balises sonores.
« Jusqu’ici, nous distribuions des boîtiers que les personnes devaient activer à proximité de ces haut-parleurs, il fallait donc savoir où ils étaient placés pour les utiliser. Ces nouveaux modèles, eux, se mettent automatiquement en route lorsqu’ils repèrent une balise », explique Marine Vermande, responsable de la mission handicap à la mairie. « C’est bien plus pratique lorsqu’on se déplace dans un endroit qu’on ne connaît pas, complète Roger Lecocq, un habitant non-voyant qui vient tout juste de s’équiper. En plus, ces télécommandes fonctionnent également avec les haut-parleurs installés dans les autres communes. »

Les balises installées par la mairie Autrefois limitées aux passages piétons, de nouvelles balises viennent d’être installées au centre administratif Opale, à l’hôtel de ville, au cinéma Méliès, mais aussi dans des magasins comme Naturalia. « Celle de l’hôtel de ville ne se contente pas de donner les horaires, elle guide les usagers jusqu’au 1er guichet. Ils peuvent d’ailleurs écouter les consignes directement sur la télécommande », détaille Marine Vermande.

Des exemplaires en stock
Une quinzaine de bâtiments municipaux supplémentaires devraient prochainement être équipés. Depuis la loi Handicap de 2005, les établissements recevant du public ont en effet obligation de rendre leurs locaux accessibles d’ici 2018, 2021 ou 2024 (selon le nombre de personnes accueillies) à tous, quel que soit son handicap. Mais pour que ces balises fonctionnent, encore faut-il que les Montreuillois concernés soient équipés. « Nous avons du mal à faire connaître ce dispositif. Nous ne savons pas combien la ville abrite de non-voyants, mais de nombreuses personnes âgées développent des déficiences visuelles », souligne la responsable. Une dizaine d’exemplaires ont déjà été distribués. La mairie en a commandé une trentaine à récupérer à la Mission handicap.

Renseignements :
missionhandicap (chez) montreuil.fr

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