Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 30 janvier 2019

La Vierge donnant une étole à Saint Hubert en présence de Saint Nicolas de Tolentino (1669)

Le tableau, qui nous est décrit aujourd’hui mercredi 30 janvier 2019 est l’oeuvre de Erasme Quellin (1607-1678. Elle fait partie d’une exposition qui lui est consacrée (24 novembre 2018-3 Mars 2019. Le tableau fait l’objet d’une restauration à laquelle le public peut assister et s’accompagne d’une plongée dans les œuvres restaurées par le musée des beaux arts de Caen précédemment.

Erasme II Quellin est un peintre flamand du 17E siècle, élève de Pierre Paul Rubens, il lui succède comme décorateur de la ville d’Anvers en 1640. Fils du sculpteur Erasme Quellin l’ancien, IL naît à Anvers en 1607 et meurt en 1678 Il passe ces premières années dans l’atelier de son père et poursuit des études poussées de littérature et de philosophie. Il obtient le grade de maître ès-arts et celui de maîtrise de philosophie. En 1633, il entre à l’atelier de Jan Baptist Verhaeghe ; la même année il est nommé à la Guilde de Saint-Luc comme peintre fils de peintre.
Le tableau décrit lors de cette visite est un format portrait de dimensions importantes ( 2,50 M sur 1,50 M).

Au centre se trouve la Vierge portant l’enfant Jésus. On peut remarquer le drapé de ses vêtements très soigné, influence de la formation que Erasme II Quellin suivit chez son père en sculpture. Elle est légèrement de trois quarts. Elle tient dans la main droite une étole qu’elle donne à Saint Hubert représenté à genoux en bas et à droite du tableau (à gauche pour le spectateur.

Saint Hubert était un seigneur Liégois du 8e siècle. La légende raconte que ce seigneur passionné de chasse partit seul à la chasse à la poursuite d’un cerf extraordinaire. Cet animal avait entre ses bois une croix lumineuse. Hubert ne parvenait pas à le rattraper, le cerf continuait à courir sans se fatiguer. Il finit par s’arrêter et interpela le chasseur lui reprochant sa vie dissolue et sa passion pour la chasse particulièrement un vendredi saint. A la suite de cette rencontre Hubert se repentit et s’en alla trouver Saint Lambert de Songe-Maestraetch. Lorsque Saint Lambert mourut le pape demanda à Hubert de devenir évêque. Celui-ci refusa une première fois puis sollicité de nouveau accepta. L’étole que lui donne la Vierge est le symbole de cette acceptation.

Dans le coin supérieur droit du tableau, est représenté un ange qui tient la crosse remise à Hubert, signe de sa fonction.

L’enfant Jésus, tend la main gauche vers Saint Nicolas qui prend quasiment tout le côté gauche du tableau (à droite pour le spectateur). Ce dernier est représenté portant dans ses mains un panier de petits pains. Il est habillé de façon plus modeste que Saint Hubert. Il porte l’habit des moines de l’ordre de Saint Augustin et la tonsure. Il vivait au 13e siècle et portait une très grande attention aux pauvres. On le représente parfois portant un oiseau ou des roses. Ici, il est représenté portant de petits pains vers les quels l’enfant Jésus tend la main.

Au-dessus de la tête de Saint Nicolas est représenté un ange aux ailes déployées.

Dans la partie inférieure du tableau sont représentés deux chiens et un cor de chasse, montrant ainsi que Saint Hubert est le patron des chasseurs. Signalons aussi qu’il est connu pour avoir guérit les blessures dues à la rage.
Le fond du tableau est très sombre, constitué d’un dégradé de noir qui s’éclaircit de façon quasiment insensible de la droite vers la gauche. Cependant, la lumière n’en est pas absente. Signalons par exemple l’éclairage sur le visage de l’enfant.

Ce tableau est une œuvre de la contre réforme qui invite comme beaucoup d’œuvres de la fin du 16e siècle et du 17e siècle les croyants à revenir dans le giron de l’église. Contrairement au œuvres baroques, il est de facture classique. On peut ainsi remarquer que deux diagonales le structurent. L’une par de la main de Saint Hubert, suit l’étole puis traverse le manteau de la vierge ; l’autremoins marquée, plus proche de l’horizontale part de la main de Saint Nicolas pour aller vers l’ange situé dans le coin supérieur droit du tableau.

On ne sait pas vraiment à qui ou à quoi était destiné ce tableau. Il était probablement exposé dans une église d’Anvers. Il fut donné par Napoléon premier au musée de Caen en 1803 après avoir subit une première restauration. Victime d’un incendie en 1905 il bénéficia d’une seconde restauration en 1966. IL est maintenant en cours de restauration dans la salle où il est accroché permettant ainsi au public d’assister à ce nouveau toilettage. Cette restauration a commencé le 24 novembre 2018.

La visite descriptive était assurée par Adrien médiateur culturel que nous remercions pour son accueil.

Rédigé par Jean Poitevin, le 15 février 2019.

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