Sommaire de ce numéro

  1. Notre agenda du mois de janvier et février 2018.
  2. Voeux de la Présidente.
  3. Communication de la Direction transports de la Communauté urbaine Caenlamer.
  4. Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 18 novembre 2017.
  5. Nouvelles menaces sur le stationnement.
  6. Demandez votre Carte Mobilité Inclusion.
  7. Transports - Réserver à la SNCF.
  8. L’accessibilité oubliée dans le baromètre 2017 du numérique.
  9. HANDICAPZÉRO.COM : Un nouveau site marchand inclusif.
  10. >Huit centres-bourgs qui ont réussi leur mise en accessibilité.
  11. Forum emploi pour déficients visuels.
  12. L’innovation médicale et technologique pour préserver la vue.

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Notre agenda du mois de janvier et février 2018

  • Samedi 13 janvier à 11h15 : Visite descriptive au musée des Beaux-Arts de Caen.
  • Jeudi 25 janvier à 11h : réunion de présentation des différents aménagements réalisés à la Bibliothèque Alexis de Tocqueville.
  • Vendredi 26 février de 9h à 12h30 : sensibilisation au handicap visuel à l'IRTS.
  • Samedi 3 février à 10h : Assemblée générale de l'association Cécitix.
  • Samedi 10 février : rencontre pour préparer l'adaptation du guide de visite de l'abbaye du Mont-Saint-Michel (date à confirmer).
  • Du jeudi 22 février au dimanche 25 février : visite à l’observatoire du Puy de Dôme.

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Voeux de la Présidente

Chères lectrices et chers lecteurs,

Je vous présente, au nom de l’association Cécitix, mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.

Pour nous, aveugles et malvoyants, de grands bouleversements se profilent et ont même déjà commencé dans les déplacements urbains. Engendrés par le remplacement du TVR par des bus avant de passer au tramway fer et l’intégration de Mobisto à Twisto, ils risquent de considérablement perturber notre quotidien. C’est pourquoi les membres de Cécitix resteront vigilants et veilleront à faire entendre les problématiques et besoins des aveugles et malvoyants dans cette nouvelle configuration.

Nous poursuivrons donc nos interventions auprès des commissions d’accessibilité de la ville de Caen et de la Communauté Urbaine Caen la Mer. Par conséquent nous demeurons à votre écoute si vous souhaitez nous faire part de vos difficultés et de vos demandes d’aménagements afin que nous puissions les intégrer dans nos courriers aux institutions.

Et pour ne pas perdre notre légèreté, nous allons poursuivre notre travail sur les nuages. C’est cette année que nous devrions enfin concrétiser notre rêve d’aller les touchers à l’observatoire du Puy de Dôme.

Nous allons également terminer notre travail sur le plan en relief de la ville de Saint-Aubin sur Mer en collaboration avec l’office de tourisme de Terre de Nacre.

Enfin nous poursuivrons nos activités devenues habituelles et toujours très appréciées : les visites descriptives au musée des Beaux-Arts et les interventions de sensibilisation au handicap visuel.

Toutes ces perspectives laissent à penser que l’année 2018 sera passionnante, riche de rencontres et de découvertes, même s’il va nous falloir affronter de nouveaux obstacles.

Nous vous souhaitons à vous aussi une bonne année et, pour commencer, une bonne lecture de notre lettre d’informations, bravement concoctée par moi-même et notre super Webmaster, Nicolas.

Rédigé par Emmanuelle Gousset
Présidente de l'Association Cécitix.

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Communication de la Direction transports de la Communauté urbaine Caenlamer

Le 1er janvier, le tram sur pneu a été remplacé par un réseau de bus de substitution dans l'attente de la fin des travaux du tramway fer qui sera inauguré en septembre 2019.

Afin de permettre aux usagers du TVR en situation de handicap de conserver un maximum d'autonomie dans leurs déplacements, l'ensemble des véhicules de la ligne de substitution est accessible.

Conscients de l'appréhension que peut engendrer ce changement de mode de transport et de cheminement vers les points d'arrêts, Caen la mer et Keolis, exploitant du réseau Twisto, proposent un accompagnement personnalisé aux personnes qui en ressentent le besoin.

Disponibles sur réservation, des agents Twisto aideront les clients à se repérer lors de leurs premiers trajets, de leur domicile à leur arrêt de report, lors de leurs premiers voyages.

Afin de réserver un accompagnement, les clients désirant profiter de ce service sont invités à se rendre en Agences Mobilités Twisto, ou à contacter Twisto via le Centre de Relation Clients au 02.31.15.55.55.

Il est également possible de s'inscrire directement en complétant notre formulaire en ligne.

Ce service et le formulaire d'inscription sont présentés dans le lien suivant :
http://twisto.fr/affichage.php?actu=3031&Nouveau_service

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Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux-Arts du 18 novembre 2017

Cette visite, organisée à l’intention du public déficient visuel, avait pour objet l’exposition « L'Etre monde : Mémoires du corps ».

Ce même jour avaient lieu au musée deux vernissages, l’un de l’exposition Lambert Sustris, et l’autre de l’installation de la Finlandaise Kaarina Kaikkone dans le cadre du festival des Boréales.
Avant d’entamer la visite descriptive Claude Lebigre, notre conférencière, nous a fait découvrir cette installation étonnante. Kaarina Kaikkone a collecté des chemises auprès des habitants qu’elle a suspendues en passant un fil dans les manches. Elle a ainsi créé un labyrinthe de chemises étendues dans le hall du musée.

Claude nous a ensuite entraînés dans une première salle de l’exposition. Un premier tableau représentait 2 nus semblant surgir de la matière par la lumière, évoquant Adam et Eve sortant de la glaise.
Un deuxième tableau était en gris: "la femme de sable" de Raoul Ubac. Il évoque la déesse mère.
Enfin Claude nous a présenté une troisième peinture, de Philippe Cognée. Il a utilisé une planche de bois qu'il a mal traitée, poncée, percée. Il y a appliqué une préparation blanche. Et par-dessus, il a dessiné au fusain des centaines de têtes, comme une référence au primitivisme.
Cette première partie de l'exposition rappelle le corps primitif, la peinture rupestre.

Nous avons poursuivi notre découverte par une salle consacrée à la photographie.
Au début de la photographie, au 19e siècle, les artistes étaient dans la recherche du spiritisme, représentants des ectoplasmes obtenus par des jeux de captation de la lumière.

Claude nous a tout d’abord présenté un autoportrait. La seule partie du corps bien nette, c'est le pied. Tout le reste du corps est flou: l'artiste a dû faire un mouvement qui a créé cette distorsion du corps.
Le visage semble presque se confondre avec le fond de la photo qui est un papier peint déchiré. Les touches de papier peint forment des taches.
Cet autoportrait a été réalisé grâce au procédé même de la photographie: le temps de pause, l'impression sur la pellicule, le mouvement pendant ce laps de temps qui crée la distorsion.

La seconde photo est plus grande que nature. Elle a été obtenue avec le même procédé. Elle s’intitule "vénus à la lampe de poche" d’Alain Fleischer. On a l'impression d'une vénus cubiste ou d'une statue africaine. Elle a quelque chose de très sculpturale.
L'artiste a éclairé le modèle successivement à la lampe torche sur certaines parties du corps. Il a commencé par balayer avec la lampe juste les jambes. Puis le modèle a tourné, et il a éclairé juste les cuisses et le bassin. La femme a de nouveau tourné, le photographe éclairant la nuque et les épaules. Toutes ces postures s'étant imprimées sur la même pellicule, on a l'impression que le corps est vrillé.

Nous nous sommes alors déplacés vers une nouvelle salle. Pour nous présenter le prochain tableau, Claude nous a rappelé que les images au départ, dans la tradition chrétienne, étaient les icônes. La première icône dans la tradition chrétienne, c'est le voile de Véronique.
Véronique, avec son voile, éponge le visage du christ. Et sur ce linge, apparaît la face du Christ, isolée du corps, comme flottante. Le tableau que nous a présenté Claude est celui d’une petite robe noire.
Elle aussi semble flotter sur la toile. Elle paraît très sage, cette petite robe. Mais on s'aperçoit que le bas de la robe a été fait avec les doigts. Il y a là une charge physique et sensuelle. Claude se réfère alors au cartel pour constater que l'œuvre s'intitule "bella cuello mio", "mon beau cœur". Or quand on regarde la petite robe au niveau du cœur, on constate qu'il y a un trou.
Claude a fait un parallèle avec la chanson de Juliette, "la petite robe noire dans le placard", qui évoque les violences conjugales. En effet, ce petit trou dans la robe au niveau du cœur laisse la porte ouverte à toutes les hypothèses, laissant penser qu'il y a une histoire.

Nous avons poursuivi par Zoran Music, un peintre qui pendant plusieurs décennies a peint une série intitulée "nous ne sommes pas les derniers". Il a été, pour des raisons politiques, enfermé dans un camp de concentration. Il va témoigner, plus de 15 ans après son retour, sur les charniers qu'il avait pu voir pendant ses années de camps. Il fait donc une peinture de témoignage. Le tableau que nous a présenté Claude est un double portrait juste esquissé. Il est réalisé directement à la peinture, avec des jus. On voit très nettement, par transparence la toile. Et il y a même des parties qui ne sont pas peintes, où on voit la toile, en lin beige. On voit 2 silhouettes: à droite, la femme, Ida, l'épouse du peintre. On la reconnaît à sa masse de cheveux orange sur la tête. Elle est assise, plus basse que son mari qui semble debout. Il surgit d'un fond sombre. En fait les silhouettes de ces deux personnages sont dans le noir. Le noir s'évanoui en s'éloignant des silhouettes. Mais les 2 corps sont appuyés par du blanc: les mains, le visage, les yeux. A gauche, la silhouette du peintre a les mains jointes. Ida elle aussi a les mains jointes sur les genoux. Pour Claude, cette image rappelle le couple qui apparaît sur le fond du tableau des Ménines. C'est un tableau au fond de la pièce qui représente le roi et la reine d'Espagne. Or à cette époque on ne représente pas ensemble le roi et la reine.

Notre exploration du corps s’est poursuivie par une série d'un peintre espagnol, José Maria Sicilia. C'est une œuvre qui ressemble à un herbier. Ce sont des fleurs, exposées sur la dentelle. Il a utilisé deux procédés: d’abord l'empreinte, le peintre ayant encré la dentelle et l’ayant posée sur le papier, puis la lithographie de fleur par-dessus la dentelle. Mais l’artiste a donné un étrange titre à sa toile. Il l'a intitulée "Orifice". Il est vrai que la fleur est l'organe sexuel de la plante. Et en fait, en regardant à nouveau les fleurs, on peut y voir des sexes.

Claude nous a ensuite décrit l’œuvre d’un artiste Anglais, John Coplans. Il s’agit d’une grande photographie au sujet surdimensionné.
Elle représente deux mains jointes très serrées, un poing dans l'autre.
Ce sont les mains d'un homme manifestement âgé. On peut voir les ongles jaunis, striés, des taches sur la peau, les poils des bras qui descendent jusque sur le poignet. L'artiste met en scène les parties de son corps, mais jamais la tête.

Nous avons également découvert une installation d’un Espagnol, Jaume Plensa. C'est un polyptique en quatre parties, avec un fond rouge vermillon. Sur chaque panneau, des lettres en relief. Ce lettrage a un sens: le premier signifie le sperme, le deuxième les larmes, le troisième le sang, et le dernier la salive.
Le premier panneau, représentant le sperme, c'est une photo, avec une loupe posée dessus. A travers, on voit la tête d'un enfant.
La deuxième image, pour les larmes, est celle d'un cochon égorgé.
Sur l'image associée au sang, on voit un pigeonnier.
Enfin, pour la salive, c'est une image de barrière avec des avertissements écrits en Arabe, en Hébreu et en Anglais qui interdisent le passage comme si c'était très dangereux.

Pour terminer la visite, Claude nous a emmenés à la découverte de croquis d’Yvonne Guégan. En 1981, elle avait une de ses amies internée au Bon-Sauveur. Chaque jour elle venait lui rendre visite et elle faisait des croquis des malades. Elle a ainsi dessiné la sidération à travers une femme debout, complètement bloquée, hébétée, les yeux exorbitée, très raide, les cheveux, les bras et les épaules qui tombent, les poings serrés.
Le deuxième personnage est une femme assise, tassée dans sa chaise, qui agite les bras, les mains en l'air.
Une troisième femme est représentée debout, de profile, très maigre, aux os saillants, formant des angles aigus, les bras sur le côté, qui évoque l'agressivité.
La dernière est debout, en train de marcher, complètement fermée, recroquevillée, voûtée, les bras croisés sur sa poitrine.
Yvonne Guégan a ainsi traduit tout un vocabulaire de souffrance à travers les gestes de ces femmes.

Pour conclure, Claude nous a annoncé la prochaine visite descriptive autour de l'exposition sur Lambert Sustris. Rendez-vous a été pris pour le 13 janvier.

Rédigé par Emmanuelle Gousset

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Nouvelles menaces sur le stationnement

(Un article de Yanous)

La réforme du stationnement payant entraîne une remise en cause du droit à la gratuité pourtant garanti par la loi, du fait de l'automatisation du contrôle par des véhicules lecteurs de plaques d'immatriculation. Enquête.

Depuis le 2 janvier, des "sulfateuses à PV" sillonnent les rues de quelques villes françaises. Ces voitures équipées de caméras haute-définition détectent et identifient les plaques d'immatriculation des véhicules pour vérifier si leur conducteur a payé la redevance de stationnement. En cas de manquement, ces machines roulantes peuvent éditer un Forfait de Post-Stationnement (FPS) expédié au domicile du titulaire du certificat d'immatriculation ou de la carte grise. Ce nouveau procédé découle de la dépénalisation du stationnement payant :
jusqu'au 31 décembre 2017, ne pas le régler était passible d'une amende de 17€ désormais remplacée par l'obligation d'acquitter un FPS sous peine d'une amende pénale plus élevée. Plus de ticket à placer derrière le pare-brise, mais une appli mobile pour chaque ville et des nouveaux horodateurs informatisés dans lesquels les automobilistes doivent entrer le numéro d'immatriculation du véhicule dont ils acquittent le droit de stationner. Le contrôle est effectué par des terminaux informatiques qui permettent une vérification en temps réel, travail qui peut être délégué à des sociétés privées. Le montant du FPS est fixé par chaque municipalité qui pratique le stationnement payant : 50€ à Paris, 60€ à Lyon, 17€ à Marseille par exemple. Cette réforme ne remet pas en cause la gratuité accordée aux véhicules transportant des personnes handicapées, mais l'édition automatique de FPS piétine allègrement ce droit.

Les voitures équipées de Lecteur Automatique de Plaque d'Immatriculation (LAPI) pour verbalisation assistée par ordinateur sont fournies par l'Agence Française de Sécurisation des Réseaux Routiers (AFS2R) qui, comme son nom ne l'indique pas, est une société commerciale. Son directeur commercial, Michaël Sdika, a déclaré dans le magazine Capital que son système ne remettait pas en cause la gratuité
: "Nous avons bien pris en compte cet élément, car les handicapés sont invités à se signaler à la mairie, ou via l'horodateur s'ils sont simplement de passage." La Commission Nationale de la Communication et des Libertés, qui a publié le 14 novembre dernier des recommandations sur l'usage des LAPI, rappelle toutefois qu'aucun texte n'oblige les usagers handicapés à se faire connaître en mairie ou à introduire un numéro d'immatriculation dans un horodateur. Elle oppose deux arguments : tout d'abord, l'usager peut se prévaloir de la gratuité sur tout le territoire national, ce qui l'obligerait à se signaler dans toutes les communes où il se rendrait ! Ensuite, la carte de stationnement est attachée à la personne et pas à un véhicule, ce qui contraindrait l'usager à renseigner les plaques d'immatriculation des voitures dans lesquelles il serait transporté. Par ailleurs, le législateur a voulu simplifier la vie et les déplacements des personnes handicapées en leur accordant la gratuité du stationnement. Or, se rendre auprès d'un horodateur pour renseigner un numéro d'immatriculation afin de bénéficier de la gratuité fait porter une charge sur la personne handicapée, rappelle la CNIL... si tant est que la personne puisse accéder à cet horodateur. Dans ses recommandations, la CNIL valide l'emploi des LAPI pour repérer les contrevenants mais rappelle que la loi Informatique et Libertés "interdit la prise de décision produisant des effets juridiques sur le seul fondement d'un traitement automatisé." La verbalisation automatique par LAPI sans constatation par un agent assermenté est donc illégale.

Pourtant, des municipalités ont utilisé des voitures LAPI dès 2017 pour verbaliser. Au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) par exemple, comme le relevait le quotidien Le Parisien le 8 décembre dernier : un habitant handicapé déplorait que son véhicule ait été verbalisé deux fois malgré la présence d'une carte de stationnement (lire plus bas ce qu'en dit le maire). Brest (Finistère) en revanche n'utilise la LAPI que pour repérer les véhicules en stationnement gênant, des agents assermentés devant ensuite se rendre sur place pour verbaliser. Le contrôle du paiement est également effectué par ces agents, la gratuité pour les usagers handicapés est donc respectée. A Paris, la LAPI ne sera utilisée que pour identifier les "gisements" à sanctionner, comprenez les rues dans lesquelles les agents assermentés pourront établir un maximum de FPS, véhicule par véhicule.

Casse-tête exemplaire à Pau.

La ville de Pau (Pyrénées-Atlantiques) utilise une LAPI pour verbaliser automatiquement, bien que ce soit illégal, et met en place un dispositif déclaratif pour identifier les titulaires de la carte européenne de stationnement ou Mobilité Inclusion portant la mention "stationnement". Ces usagers pourront enregistrer, auprès de la mairie, l'utilisation de leur carte pour un seul véhicule, soit via son site web, en joignant un formulaire de déclaration "avec copie de la carte grise du véhicule concerné et copie de sa carte de stationnement, précise une porte-parole de la ville. Chaque dossier est ensuite instruit (vérification date de validité de la carte notamment), et après validation l'immatriculation du véhicule est enregistrée dans notre système pour 2 ans. L'usager n'a alors qu'à signaler à nos services un éventuel changement de véhicule au cours de cette période
le cas échéant." Il est toutefois possible, en cas d'accompagnants multiples récurrents, d'enregistrer d'autres plaques d'immatriculation.
Les autres usagers pourront déclarer la plaque d'immatriculation d'un véhicule utilisé pour une journée, ajoute la porte-parole : "Cette déclaration ponctuelle peut se faire directement sur nos horodateurs (en sélectionnant simplement le profil PMR et en saisissant la plaque d'immatriculation du véhicule concerné), mais également depuis un smartphone à partir d'un compte Woosh! (là aussi en choisissant le profil PMR, l'usager active le début/fin de période du stationnement à chaque fois que nécessaire)."

Ces formalités ont été validées par la Maison Départementale des Personnes Handicapées des Pyrénées-Atlantiques et la commission intercommunale Accessibilité : "Chaque présentation a reçu un avis favorable, ces instances voyant également dans ce système de déclaration auprès de la Direction Prévention et Sécurité Publique de la Ville de Pau le moyen de lutter contre la fraude aux fausses cartes". Et gare aux petits malins qui seraient tentés d'identifier leur numéro d'immatriculation avec profil PMR : "Il convient néanmoins d'exercer un contrôle de la présence d'une carte valide afin de lutter contre l'usage du véhicule par un tiers sans paiement ou les fausses déclarations de profils PMR aux horodateurs. Une alerte remonte donc dans le véhicule chargé du contrôle à chaque fois qu'il détecte un de ces véhicules, ce qui permet aux agents de contrôler la présence sur le tableau de bord du véhicule d'une carte valide." Les associations paloises de défense des personnes handicapées ont accepté de faire porter à leurs usagers la charge d'une verbalisation automatique illégale.

Marseille, Saint-Denis et Le Kremlin-Bicêtre s'y mettent aussi !

La seconde ville de France utilise également des LAPI et entend contraindre tous les usagers handicapés à s'identifier, comme l'explique son porte-parole : "Désormais, les agents de contrôle se basent sur la plaque d’immatriculation pour savoir si le véhicule a enregistré son stationnement. C’est pourquoi, à Marseille, les usagers handicapés titulaires de la carte européenne de stationnement ou mobilité-inclusion sont tenus comme tous les autres usagers du stationnement payant de signaler le début de leur stationnement en saisissant l’immatriculation du véhicule sur l’horodateur. Afin de garantir la gratuité du stationnement un bouton 'PMR' est installé sur les horodateurs. En appuyant sur ce bouton et en saisissant leur numéro d’immatriculation, ils bénéficient de la gratuité dans la limite de 24 heures sur le même emplacement." Une procédure de référencement est prévue pour les seuls Marseillais, mais uniquement en se rendant physiquement à l’agence SAGS Marseille de la rue des Frères Barthélemy
pour bénéficier d’un "abonnement annuel" gratuit, avec une liste invraisemblable de documents exigés pour les étudiants handicapés.
Royale, la SAGS vous fait cadeau des frais de gestion ! Comme à Pau, les agents contrôleurs conduisant la LAPI devront s'assurer que les véhicules référencés stationnent avec une carte en cours de validité.

La ville de Marseille affirme avoir "pris en compte les exigences déclaratives de la CNIL pour mettre en oeuvre son service d’abonnement gratuit pour les personnes handicapées. Ce service n’est en aucun cas obligatoire et constitue une facilité proposée aux PMR habitant Marseille." Cela veut dire que les usagers qui ne résident pas à Marseille devront systématiquement entrer le numéro d'immatriculation du véhicule dans un horodateur : "Tous les horodateurs bénéficient du même niveau d’équipement (moyens de paiements, informations à l’utilisateur, bouton PMR...) et sont conformes aux normes PMR [sic].
En cas de panne occasionnelle d’un horodateur, les usagers sont invités à se rendre à l’horodateur le plus proche." Pas d'échappatoire dans cette ville aux nombreuses rues pentues, il faudra s'acquitter de la formalité ou prendre le gros risque de recevoir un FPS à contester selon la procédure. "La Ville de Marseille dispose des informations horodatées sur les indisponibilités d’horodateurs et annulera, le cas échéant, l’avis de paiement", conclut le porte-parole.

Future ville olympique et paralympique, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) impose également aux usagers handicapés d'identifier leur véhicule. "Oui, précise le porte-parole de la ville, les horodateurs ont été placés en des lieux accessibles aux handicapés, la grande majorité se trouve sur des trottoirs ou il n'y a aucune entrave à la circulation des PMR, de plus la communauté des PMR aura bientôt la possibilité par le biais d'un portail-ville de signaler leur présence sur le territoire." Pendant le premier semestre, l'établissement des FPS ne sera effectué que par des agents "pédestres", mais après place à la verbalisation automatique illégale.
"Les horodateurs communiquent avec les [appareils] des agents et la LAPI si la plaque du véhicule est correctement inscrite il ne pourra y avoir d'émission de FPS", conclut le porte-parole de Saint-Denis.
Actuellement, le site web de la ville n'informe pas les usagers handicapés de ces dispositions.

Aux portes de Paris également, Le Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) utilise une voiture LAPI depuis septembre 2016 sans que les habitants aient fait remonter de difficultés particulières, affirme le maire, Jean-Marc Nicolle : "La LAPI permet de faire revenir du civisme sur la voirie, pour que les trottoirs soient libres et le code de la route respecté." Employée pour verbaliser le stationnement gênant, entre autres, cette voiture assure en plus le contrôle du stationnement payant, mais qu'en est-il pour les usagers handicapés ? "C'est assez simple, poursuit le maire. Pour le tarif résident ou la gratuité PMR, il faut s'enregistrer au service ou par voie électronique. On a voulu travailler avec la Maison Départementale des Personnes Handicapées pour qu'elle nous transmette le fichier des titulaires de cartes de stationnement, elle a opposé une fin de non-recevoir." Les usagers handicapés peuvent-ils s'enregistrer sur un horodateur ? Jean-Marc Nicolle n'en sait rien, de même qu'il ne peut préciser le nombre de contestations formulées par des personnes handicapées sanctionnées indûment. Enfin, il estime que la verbalisation par LAPI est légale puisqu'un agent assermenté assure la validation, même s'il ne sort pas du véhicule pour vérifier la présence d'une carte de stationnement. Le maire oublie toutefois de préciser que le site web de sa ville, à l'instar de Saint-Denis, n'informe pas les usagers handicapés de ces dispositions.

Pau, Marseille, Saint-Denis, Le Kremlin-Bicêtre, et quelles autres villes ? Faudra-t-il que des grands médias ou associations s'émeuvent pour que soit mis un terme à une intolérable attaque contre la loi instaurant sans formalité la gratuité du stationnement ? Ce droit nécessite seulement de placer de manière visible derrière le pare-brise de la voiture une carte européenne de stationnement ou mobilité-inclusion. On attend encore l'expression de la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, peut-être cherche-t-elle ce qu'elle peut penser de cette curieuse inversion de la charge de la loi...

Les usagers handicapés qui recevront un FPS n'auront d'autre possibilité que de le contester au moyen d'un recours administratif préalable obligatoire (RAPO), par lettre recommandée avec accusé de réception, dans un délai maximum d'un mois suivant la date de notification de l'avis de paiement du FPS. Une formalité coûteuse et contraignante destinée à décourager les réclamations, d'autant qu'en cas de rejet la juridiction d'appel est installée à... Limoges. Son président s'attend à traiter 100.000 procédures d'appel en 2018.
Combien d'usagers handicapés subiront-ils la dépénalisation du stationnement ?

Laurent Lejard, janvier 2018.

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Demandez votre Carte Mobilité Inclusion

(Article de l’actu Yanous)

Le site portail de demande de la Carte Mobilité Inclusion, qui remplace désormais les cartes d'invalidité, de priorité et de stationnement, est en ligne sans qu'aucune information n'ait été communiquée au public. Il permet de suivre l'état d'avancement de la fabrication de la carte après que la Maison Départementale des Personnes Handicapées a adressé au demandeur un courrier de demande de photo contenant l'identifiant et le mot de passe nécessaires pour accéder à cette téléprocédure. La FAQ (foire aux questions) fournit quelques explications sur la CMI, mais dans une police de caractères minuscule pénible à lire et avec d'importantes lacunes : elle oublie notamment de préciser la date de fin de validité (31 décembre 2026) des cartes qu'elle remplace pour les particuliers, le droit de substituer la CMI aux cartes que l'on détient en s'adressant à sa MDPH, la gratuité que procure la "CMI stationnement" pour les emplacements situés sur la voirie. Enfin, le coût d'un second exemplaire ou d'un duplicata en cas de perte est imprécis, 8,52€ plus TVA à un taux non précisé plus frais d'envoi au montant également non indiqué.

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Transports - Réserver à la SNCF

(Article de l’actu Yanous)

La SNCF a lancé un nouveau site web d'achat de voyages incluant celui de billets de train, OuiSncf. Comme précédemment, les voyageurs handicapés peuvent réserver et acheter en ligne, via la rubrique Rechercher du Menu, puis Voyageurs handicapés, ou via un lien direct tout en bas de page. Cette interface intègre les tarifs promotionnels Prem's ou commerciaux, et les réductions tarifaires dont bénéficie un éventuel accompagnateur. Il reste toutefois nécessaire de réserver l'assistance embarquement/débarquement auprès d'Accès Plus en remplissant un formulaire en ligne au moins 48 heures avant le voyage, la SNCF n'ayant pas fait évoluer ce service depuis sa création en mars 2007 et son extension un an plus tard. Par comparaison, l'équivalent belge de la SNCF, la SNCB, a récemment réduit pour une quarantaine de gares à trois heures avant le départ du train le délai limite de réservation d'une assistance, et pour 90 autres gares ce délai est de 24 heures.

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L’accessibilité oubliée dans le baromètre 2017 du numérique

(Article de l’actu Yanous)

Présenté à Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat chargé du numérique, le Baromètre 2017 du numérique n'aborde dans aucune rubrique l'accès des personnes handicapées à ces nouvelles technologies. De ce fait la question des facilités ou difficultés, des apports positifs et des obstacles n'est pas posée. Interrogé, le secrétariat d'Etat n'est pas en mesure de préciser si des usagers handicapés font partie du panel d'enquête portant sur plus de 2.200 personnes, alors que les entretiens sont censés avoir été effectués en face-à-face. Dans le même temps, le secrétariat d'Etat au numérique ne répond pas aux demandes réitérées de la Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et Amblyopes (CFPSAA) d'information sur l'état d'avancement du décret d'application des dispositions relatives à l'accessibilité incluses dans la loi numérique du 7 octobre 2016. Leur calendrier de publication mentionne janvier et mars 2017 mais ces textes n'ont pas été mis en concertation, ce qui laisse penser qu'ils n'ont pas été élaborés.

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HANDICAPZÉRO.COM : Un nouveau site marchand inclusif

(Article du bulletin CFPSAA de décembre)

Handicapzéro.com : + 100 % sur l’accessibilité !
Handicapzéro.com, un nouveau site de commerce en ligne qui s’adresse à tous, sans exclusion, débarque sur le net !

Jusqu’ici inimaginable, c’est une nouvelle expérience attendue par de nombreux e-acheteurs, dont les personnes aveugles, malvoyantes et par tous ceux dont les contraintes de navigation n’ont pas été prises en compte. Handicapzéro.com, comme un démenti au mot impossible (trop) souvent rapporté par cette population à propos de ses expériences de shopping en ligne (1).

Voilà donc un site où l’on va pouvoir parcourir des rayons accessibles composés d’une multitude de produits pour équiper la maison comme pour faciliter l’autonomie : lave-linge, vidéo-agrandisseur, téléviseur, téléphone à larges touches, cafetière, lecteur d’écran… 5 000 références sont proposées dès l’ouverture : petit électroménager, gros électroménager, image et son, multimédia, soins du corps et matériel adapté… avec des tarifs compétitifs et des modes de livraison appropriés.

A l’origine de ce site : Handicapzéro, dont la démarche est de rendre accessible l’information sous toutes ses formes, dans tous les domaines, notamment sur le web avec handicapzero.org. L’association, soutenue par la Fondation MAAF Assurances, s’est de nouveau appuyée sur les compétences d’aYaline, son partenaire digital historique, concepteur et développeur de sites e-commerce en France. Dès la page d’accueil, exit le désordre des promos flash qui perturbent la lecture ! On découvre des contenus d’une lisibilité optimale : contrastes renforcés, typographie aérée, pictogrammes facilement identifiables, images agrandissables sans déformation… Tout a été testé et validé pour faire de ce site marchand un classique du genre, l’accessibilité et la simplicité en plus ! Et si la lisibilité était encore insuffisante, l’application open source conFort de lecture accompagnera les internautes jusqu’au paiement. L’application a évolué pour les besoins du site et offre une nouvelle interface fonctionnelle et audio, plus en phase avec les exigences d’un site marchand.

A l’accessibilité viennent s’ajouter des services originaux et des offres exclusives. Tout d’abord, la "sélection autonomie" recense des produits d’équipement dont l’ergonomie et l’accessibilité ont été repérées par l’association. Ces produits bénéficient d’une description en ligne spécifique et d’une notice d’utilisation en braille, caractères agrandis ou audio qui accompagne la livraison du produit. Du détail de la commande à la facture, les formats accessibles sont au choix de l’acheteur, tout comme les e-mails de confirmation et de suivi qui sont conformes aux critères de lisibilité du site.

La plateforme de paiement Ogone, pour un paiement avec une carte de crédit, a été rendue plus lisible, y compris lorsque le parcours achat se fera avec un profil conFort de lecture. Pendant la période de lancement la livraison à domicile est offerte ! En Chronopost pour les produits légers, avec déballage dans la pièce souhaitée pour les produits lourds. Également offerte, la mise en service sur une sélection de produits gros électroménager, avec enlèvement de l’ancien matériel si nécessaire.

1) (encadré) web marchand, des freins et des obstacles dans le parcours d’achat
- typographies pas assez lisibles, contrastes insuffisants, choix de couleurs inappropriées, visuels trop petits… découragent le client en ligne
sélection d’un produit, description souvent illustrée, tunnel de commande, validation du panier… perturbent ou interrompent le parcours de l’e-acheteur malvoyant ou aveugle.
- accessibilité modérée des procédures de paiement entame la confiance et interdisent dans certains cas la finalisation d’un achat. À ce jour, aucune directive européenne, ni texte de loi n’impose un niveau d’accessibilité dans le secteur privé. L’e-commerce passe à côté de milliers d’e-acheteurs rien que sur le territoire français ! Plus de 7 millions de personnes sont aveugles ou malvoyantes en France.

Découvrir :
http://www.handicapzero.com

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>Huit centres-bourgs qui ont réussi leur mise en accessibilité

Par Stéphanie Odéon, (Batiactu, @cecitroc-infos)

Le ministère de la Cohésion des territoires met en avant sur son site huit exemples de réalisation de mise en accessibilité dans des communes de moins de 10.000 habitants. Travail sur les sols et les éclairages, choix du mobilier, des revêtements,... découvrez les initiatives mises en œuvre pour rendre ces centres-bourg accessibles à tous.

L'accessibilité concerne tout le monde à commencer par les collectivités locales. La loi du 11 février 2005 précise les obligations et entend créer une dynamique en faveur de l'accès à tout pour tous. Alors que Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, a dévoilé les contours du plan villes moyennes qu'il devrait présenter "d'ici la fin de l'année, le ministère a publié une série de mini- reportages présentant les réalisations de communes de moins de 10.000 habitants pour revitaliser leur centre-bourg. Une revitalisation qui passe par sa mise en accessibilité.

Au total, huit initiatives de petites villes sont présentées. Des réalisations qui répondent à la question que beaucoup d'élus se posent
: "Comment aménager les villes pour qu'elles soient accessibles à tous ?" Chacun des projets présente des similitudes. Dans la plupart des cas, les municipalités ont entrepris un travail de réaménagement des sols. Les chaussées ont été surélevées pour éviter les différences de reliefs et permettre un accès de plain-pied aux différentes zones, qu'elles soient publiques ou commerçantes. Dans plusieurs cas, l'idée a été de limiter les obstacles dans les rues. Par exemple, à La Verpillère, en Isère, la création d'un caniveau central a permis de rehausser la chaussée et de combler les seuils pour accéder aux commerces.

Des matériaux identifiables

Plusieurs de ces communes ont créé des cheminements plus surs, bien délimités par la présente de matériaux différents qui permettent à chacun de se repérer facilement dans l'espace. Beaucoup d'entre elles ont fait réaliser des voies en béton désactivé pour le confort des usagers et pour sa différenciation avec d'autres matières.
Rambervilliers, dans les Vosges, a choisi des matériaux différents pour permettre d'identifier la nature de l'espace, et Cap d'Ail, dans les Alpes-Maritimes a mis en œuvre un revêtement de sol spécifique avec de forts contrastes visuels pour favoriser l'accès aux personnes aveugles et malvoyantes.

Mobilier urbain et éclairage

La majorité de ces huit communes a profité de ces travaux pour multiplier les espaces de repos et de convivialité en installant du mobilier urbain adapté et accessible. Elles sont aussi nombreuses à avoir repensé les espaces communs, comme les places, les espaces verts pour créer ou recréer des lieux de rencontre. Certaines ont choisi de privilégier les zones piétonnes et de laisser les voitures à l'écart de ces espaces pour offrir plus de sécurité à chacun.

Enfin, plusieurs d'entre elles ont travaillé sur l'éclairage urbain. A Virey-le-Grand (71), un éclairage bleu marque désormais la voirie la nuit. Et à la Verpillère (38), les éclairages ont été installés sur les façades des immeubles pour libérer le passage des piétons.

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Forum emploi pour déficients visuels

Pour la quatrième année consécutive, l’Institut National des Jeunes Aveugles de Paris organise dans ses murs un forum sur la Formation et la Recherche d’Emploi pour les Déficients Visuels. (Forum FRE-DV). Cet évènement aura lieu le jeudi 8 février 2018 de 8 h 45 à 17 h 00.
L’objectif de cette journée est de sensibiliser nos publics au monde de l’entreprise, à la recherche d’emploi ainsi qu’aux parcours de formation. La journée est organisée autour de deux temps forts :

La matinée sera découpée en deux temps :
- Le témoignage particulièrement intéressant de Hakim KASMI, grand reporter à France Culture, non voyant ;
- Un temps d’écoute et d’échange en séance plénière avec des partenaires sociaux, institutionnels et des responsables de centres de formation, autour d’une table ronde intitulée « En quoi le braille peut-il être un facteur de réussite professionnelle ? », organisée autour de témoignages de personnes déficientes visuelles et de professionnels reconnus pour leur expertise dans ce domaine. Ce sera l’occasion de se renseigner et d’obtenir des informations sur la diversité des parcours et les conditions nécessaires à la réussite d’un projet professionnel.

L’après-midi est un temps de rencontre et de prise d’informations :
quatre types d’intervenants seront présents dans des espaces identifiés afin d’échanger individuellement ou en petit groupe avec le public :

1. Le monde de l’entreprise : seront présents des professionnels issus du monde de l’entreprise afin d’évoquer leurs métiers ;
l’insertion professionnelle ; l’autonomie dans l’entreprise ; les outils de travail ; les nouvelles formes de travail... Les professionnels seront regroupés par domaines d’activités ou famille de métiers : Artisans ; Services publics ; Interprétariat ; Vente/commerce ; Journalisme ; Enseignement ; Environnement ; Informatique ; Droit ; Banque/Assurance ; Bien-Être ; Paramédical.

2. Les parcours de formation : responsables de centre de formation professionnelles ; relais handicap d’université ; Centre de formation d’apprentis ; ESAT ; personnes en cours de formation...

3. Les partenaires de l'insertion : associations qui accompagnent la recherche d’emploi ; institutions publics liées à l’emploi ;
partenaires des projets individuels, partenaires dans l’accompagnement vers l’emploi…

4. Les entreprises : qui viendront directement proposer des stages; des emplois et des formations en alternance ; recueillir des C.V. ; présenter les métiers de leur entreprise...

Ce forum est destiné aux élèves, présents ou anciens, de l’Institut, en recherche de formation ou d’emploi, ainsi qu’à toutes personnes déficientes visuelles à la recherche d’informations et de contacts afin de préparer le mieux possible leur insertion dans l'emploi.

Pour vous inscrire ou demander des renseignements complémentaires, merci d’écrire à
forumfredv@inja.fr

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L’innovation médicale et technologique pour préserver la vue

par Daniel Dimermanas (son site)
(Agoravox, @cecitroc-infos)
mercredi 13 décembre 2017

L’innovation technologique appliquée à la vision a fait des bonds en avant phénoménaux ces dernières années. Elle profite des progrès de l’optique, de la miniaturisation des éléments et des perspectives de la recherche sur les cellules souches. Et permet d’envisager qu’un jour viendra où nous relèguerons les lunettes au rang des objets désuets et où la cécité sera considérée comme une maladie des temps anciens.

Le point sur notre vision de demain et sur les traitements en cours d’étude de certaines maladies oculaires handicapantes.

Fini les lunettes, à nous la vision augmentée !

Des lentilles artificielles implantées à la place du cristallin de l’œil corrigeront la vue comme le font les lunettes mais depuis l’intérieur de l’œil. Mises au point par la société canadienne Ocumetics Technology, les lentilles Bionic Lens permettront de retrouver une vision humaine parfaite, de près comme de loin. Mais leurs propriétés potentielles n’étant limitées que par la technologie, rien n’interdit également d’imaginer qu’elles puissent se contracter ou se dilater mieux que ne peut le faire notre cristallin, et donc offrir une vision « augmentée » au-delà de nos limites humaines : nous pourrions distinguer des détails invisibles à notre œil jusqu’alors, parce que microscopiques ou trop lointains. Fini les lunettes, lentilles et chirurgie laser de la myopie avec les risques de brûlures que comporte l’utilisation du laser. Fini aussi peut-être la cécité. Cette lentille bionique ne nécessitera qu’une intervention rapide, d’environ dix minutes, et comportera peu de risques d’après ses promoteurs.

Des lunettes multicorrectrices

Pour ceux qui redoutent la pose d’implant dans l’oeil, il y aura bientôt des lunettes intelligentes, qui s’adapteront à l’évolution de notre vue et corrigeront tous ses défauts.
Mises au point par des chercheurs de l'Université de l'Utah aux Etats-Unis, ces lunettes règlent deux vrais problèmes : l’impossibilité de cumuler certaines corrections en un seul verre, c’est-à-dire avec une seule focale, et l’obligation de changer régulièrement ses lunettes pour prendre en compte l’évolution de la vue.
Le secret de ces lunettes intelligentes ? Un dispositif de haute technologie constitué de deux lentilles reliées aux montures. Tout part du capteur infrarouge contenu dans les montures qui mesure la distance entre le visage du porteur et les objets alentours. Le calcul définit la forme que doivent prendre les lentilles en fonction du défaut de vision à corriger. En 14 millisecondes, la focale s’ajuste pour une vision parfaitement nette des objets regardés.
Mais ce n’est pas tout : les paramètres de correction de ces lunettes sont renseignées dès le premier usage et au fil du temps via une application mobile, ce qui permet de les adapter aux évolutions de la vue. Ce ne sont plus les lunettes qui changent avec la vue, ce sont juste leurs données de fonctionnement. Ces paires de lunettes se gardent à vie.
Les dernières mises au point portent sur le design du produit, encore un peu trop futuriste pour être facilement adopté par les consommateurs.

Un implant « à champ de vision étendu » pour soigner la cataracte

Face à la cataracte, maladie fréquente qui opacifie progressivement le cristallin de l’œil et peut conduire à la cécité, le seul traitement existant est une intervention chirurgicale. Elle consiste à fragmenter puis aspirer le cristallin et à insérer sous sa coque l’implant ou cristallin artificiel permettant de restituer la vue.
Les implants proposés ont longtemps été uniquement des lentilles monofocales, dont le gros inconvénient est de ne corriger que la vision de loin, obligeant le patient à utiliser des lunettes pour la vision de près et à sacrifier la vue à des distances intermédiaires.
Mais des lentilles bifocales sont apparu et ont changé la donne. Elles procurent désormais dans 80% des cas une bonne récupération visuelle à la fois de près et de loin. Certains patients opérés peuvent se passer totalement de lunettes. Ce type de lentille est cependant réservé à des indications particulières.
Puis les lentilles trifocales ont permis la restitution complète de la vue : de près, de loin, et à distance intermédiaire, très utile pour travailler sur l’ordinateur et mener de nombreuses tâches du quotidien. Avec cependant des inconvénient jugés parfois rédhibitoires : présence de halo la nuit autour des points lumineux, dangereux en cas de conduite nocturne, vision altérée sous les faibles éclairages…
Le vrai saut qualitatif vient d’un nouvel implant TECNIS® Symfony « à champ de vision étendu », développé par Abbott Medical Optics. Fonctionnant comme un verre progressif continu, cet implant autorise aux patients une vision nette à toute distance et sans aucune aberration visuelle.

Dégénérescence Maculaire Liées à l’Age : bientôt un nouvel implant et des greffes de cellules rétiniennes pour récupérer une partie de la vision

La DLMA est en France la première cause de malvoyance et de cécité après 50 ans. C’est une maladie chronique liée au vieillissement de la macula, cette petite zone qui occupe seulement 2 à 3% du centre de la rétine mais transmet 90 % de l'information visuelle traitée par le cerveau. La conséquence est une baisse progressive de l'acuité visuelle. Avec le temps et l’absence de traitement, lire, écrire, et même reconnaître les visages deviennent pénibles puis impossibles.

Les voies explorées par les scientifiques pour parer à la dégénérescence de la macula sont nombreuses. La vision artificielle et la thérapie cellulaire sont parmi les plus avancées.

La vision artificielle

La révolution en matière de DLMA vient d’un nouvel implant. Conçu par la société française Pixium Vision société, cet implant permet de récupérer une partie de sa vision. Les premiers tests cliniques sont autorisés par l’Agence du Médicament et devraient rendre leurs conclusions au premier semestre 2018.
Introduit au fond de l’œil, ce nouvel implant, fonctionne en relation avec une caméra miniaturisée placée dans la branche des lunettes. La caméra envoie des images que l’implant traduit en impulsions électriques, reproduisant le travail de la rétine déficiente. Equipés de cet implant, les patients testés devraient pouvoir reconnaître à nouveau les visages et lire, sans que l’on sache encore quelle grosseur de caractère.

La thérapie cellulaire pour régénérer le cristallin

La thérapie cellulaire utilise des cellules souches embryonnaires qui ont la propriété étonnante de pouvoir se différencier pour prendre en charge les fonctions de n’importe quelle cellule de l’organisme. Elle offre ainsi de grands espoirs pour le traitement des maladies dégénératives en général.
Depuis trois ans, des scientifiques du Centre de biologie du développement de l’institut Riken au Japon travaillent sur la greffe de cellules souches dans le cristallin dans le but de réparer les dommages causés par les pathologies rétiniennes.
Pilotée par l’ophtalmologiste Masayo Takahashi, une première a eu lieu en mars 2017 à Tokyo : les cellules souches d’un donneur sain ont été transplantées dans la rétine d’un patient atteint de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Cette intervention a permis de tester le geste opératoire et de prouver que la technique ne présente aucun danger pour la santé, mais pas de mesurer ses effets thérapeutiques. La maladie du patient était en effet trop avancée et les photorécepteurs de la rétine trop endommagés pour que l’état de sa rétine soit réversible.
Les prochaines étapes permettront de vérifier que les cellules souches sont capables de sauvegarder les composants encore valides de la rétine et d’améliorer ainsi significativement la vue des patients. Des tests analogues sont menés avec des cellules autologues, c’est-à-dire appartenant au patient lui-même.

Vincent Hoefman @cecitroc-infos

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