Sommaire de ce numéro

  1. Notre agenda du mois de décembre 2011.
  2. Visite de l'exposition Munch à savourer au musée des Beaux-Arts de Caen.
  3. Compte-rendu de la rencontre du 30 novembre 2011 autour de l'aménagement de la promenade maritime d'Equeurdreville.
  4. Présentation du stage de sensibilisation à la lecture des images tactiles.
  5. Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux Arts du samedi 19 novembre 2011.
  6. Compte-rendu de la visite de l'exposition "meeting point wood au musée de Normandie du vendredi 25 novembre 2011.
  7. Access-Key le portail de l'accessibilité numérique pour personnes handicapées.

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Notre agenda du mois de décembre 2011

  • Jeudi premier décembre de 10 à 12h : permanence à la maison des associations 7 bis rue neuve bourg l'abbé à Caen.
  • Mardi 6 décembre à 17h30 : Réunion sur le cadre bâti et la voierie à l'hôtel de ville de Caen.
  • Samedi 10 décembre de 10h à 12h : Assemblée générale de notre association.
  • Mercredi 14 décembre :
    • Réunion à 16h45 concernant le plan en relief de la ville de Caen.
    • Réunion publique à 18h à Viacités : Quels types de transport demain à Caen.

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Visite de l'exposition Munch à savourer au musée des Beaux-Arts de Caen

Bonjour à tous,

A l'occasion de l'exposition « L'Univers d'Edvard Munch », nous vous proposons une visite descriptive inédite le samedi 7 janvier 2012 à 11h.

La découverte de l'œuvre de ce grand artiste norvégien sera accompagnée de dégustations culinaires, imaginées spécialement par Julie Amselem, cuisinière et plasticienne, qui interviendra en tandem avec la conférencière pour évoquer ces créations, inspirées par les tableaux de Munch et la cuisine norvégienne.

Tarif : 8 euros

Compte-tenu du caractère particulier de cette visite (nous devons prévoir précisément les achats alimentaires), il est indispensable que les personnes intéressées s'inscrivent avant le 23 décembre 2011 par mail :
asbertrand@caen.fr

A bientôt au musée !

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Compte-rendu de la rencontre du 30 novembre 2011 autour de l'aménagement de la promenade maritime d'Equeurdreville

après deux entretiens préparatoires, l'entreprise Biplan ayant remporté l'appel d'offre de l'aménagement de la promenade maritime d'Equeurdreville, Cécitix a été convié pour donner ses avis éclairés sur le terrain.

Il s'agit d'une promenade en bord de mer, longue d'environ 2,5 kilomètres sur laquelle sont installés des panneaux racontant l'histoire de 150 ans de traversée transatlantique.
Notre visite du 30 novembre dernier portait plus particulièrement sur l'accessibilité du site (guidages au sol par exemple).

Etaient présents à cette réunion les représentants d'Equeurdreville (cabinet du maire, CCAS et services techniques), un représentant de l'APF, une personne malvoyante d'Equeurdreville, les représentants des entreprises Biplan de Cherbourg et Polymorphe Desing de Lyon en charge de la réalisation du projet et deux membres de Cécitix.

Nous avons d'abord vérifié la lisibilité des plans en relief qui seront implantés sur les trois points d'accès de la promenade. Ces plans montrent la promenade et son implantation par rapport à la rade de Cherbourg et à l'Arsenal tout proche.

Nous sommes ensuite allés sur le terrain pour tester les projets d'implantations de guidages au sol et de bandes d'éveil et de vigilance. L'objectif est de permettre une circulation des aveugles et malvoyants en toute sécurité.

Sur les 15 panneaux en lave émaillée, longs d'environ 3 mètres, sera gravé un texte racontant l'histoire des paquebots transatlantiques. A la droite de chaque panneau, sur le parapet, sera apposée une pastille en Braille indiquant le titre du panneau et son numéro.

Pour prendre connaissance de ces panneaux, un texte sera enregistré au format MP3 et pourra être soit téléchargé sur le site de la ville d'Equeurdreville soit récupéré à partir de bornes placées aux trois points d'accès du parcours. Ainsi, une personne aveugle ou malvoyante pourra, en toute liberté, faire cette promenade et prendre connaissance du contenu des panneaux implantés sur le parapet tout le long du parcours.

Pour permettre de repérer chaque panneau, un marquage au sol sera réalisé perpendiculairement au parapet.

Nous serons de nouveau sollicités pour tester l'efficacité des guidages installés et aussi pour tester les enregistrements audio et la facilité de téléchargement.

Rédigé par Jean POITTEVIN

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Présentation du stage de sensibilisation à la lecture des images tactiles

16 et 17 mars 2012 / musée des Beaux-Arts de Caen

Objectif
Il s'agit de donner à voir et à toucher l'image dans sa matérialité. Analyser sa composition illustrative, détailler ses accumulation de traits, points, formes... et de s'interroger tant sur ses apports incitatifs à la lecture que sur la construction du sens.

Contenus
Pour conduire cette réflexion, quelques axes sont privilégiés : les mains et le corps comme outils de lecture. L'image et ses protocoles de description comme codes de communication. L'image et le livre. Les différents genres d'acquisition de représentations : lecture individuelle, lecture partagée, lecture collective, lecture déclamée, l'écoute et la lecture tactile en simultané... Des relations de représentations, 2D, 2,5D, 3D sont incitées en continu.

Animateurs
- Hoëlle Corvest, responsable du service accessibilité visuelle à la Cité des Sciences et de l'Industrie Universcience
- Michel Bris, Professeur à l'Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés (INSHEA)
- Christian Bessigneul, Professeur émérite Ecole supérieure Estienne des arts et industries graphiques. Président de l'Institut pour la recherche d'applications gravées (IRAG)
- Nadine Dutier, Ergothérapeute spécialisée en déficience visuelle, formatrice à la Fédération des aveugles de France (FAF)

Matériel pédagogique
- Une base de plans et dessins thermogonflés, thermoformés, gaufrés ou contrastés sont associés à des modèles réduits et objets modulaires.
- Une suite de planches en relief et les audio descriptifs associés.
- Un échantillonnage de productions existantes localement, images, livres, maquettes.

Caractéristique et pré-requis du public participant
La session s'adresse à des personnes adultes.

  • Principe d'inscription de « tandem ». L'action implique la composition de binômes, une personne atteinte de déficience visuelle et une personne voyante.
  • Personnes déficientes visuelles. La pratique du braille n'est pas impérative.
  • Personnes voyantes. Tout responsable en charge « d'aide à la lecture » et toute personne confrontée à la déficience visuelle... Bibliothécaires, conservateurs, médiateurs culturels, animateurs du patrimoine, ergothérapeute, instructeurs de locomotion, assistants de vie journalière.
  • Agents ou bénévoles associatifs, accompagnateurs.
  • formateur, instructeur, professeur, animateur...

Programme du stage
16 mars

  • 9h30 – 12h30 :
    • Accueil – présentation et exposé sur les caractéristiques du lieu.
    • Familiarisation aux tracés de représentation et lien linguistiques volumes surfaces.
  • 12h30 – 14h Pause-déjeuner (possibilité de partager le repas au Café Mancel)
  • 14h – 17h30 :
    • Représentation mentale et utilisation des codes graphiques utilisés en création d'objets.
    • Harmonisation des vocabulaires et termes architecturaux.

17 mars

  • 9h30 - 12h30 :
    • Collection d'images audio tactiles, l'exemple éditorial d'un Sensitinéraire (Carcassonne).
    • Ecoute et lecture tactile collective de pages spécifiques.
  • 12h30 – 14h Pause-déjeuner (possibilité de partager le repas au Café Mancel)
  • 14h – 17h30 :
    • Présentations du contexte de différentes réalisations adaptées
    • Inventaire des impressions individuelles.

Lieu :
Musée des Beaux-Arts / atelier
Le Château – 14 000 Caen
02 31 30 47 70

Parking gratuit dans l'enceinte du château

STAGE DE SENSIBILISATION A LA LECTURE DES IMAGES TACTILES
16 et 17 mars 2012 / musée des Beaux-Arts de Caen

Vous pouvez télécharger la fiche d'inscription en cliquant sur le lien ci-dessous et nous la renvoyer à l'adresse indiquée dans la
Fiche d'inscription

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Compte-rendu de la visite descriptive au musée des Beaux Arts du samedi 19 novembre 2011

Après une petite incursion dans le monde de l'art plastique contemporain avec la visite de l'exposition consacrée à Frédérique Lucien au mois de septembre dernier, le musée des Beaux-Arts de Caen nous a proposé pour cette deuxième visite de la saison une œuvre plus classique puisqu'il s'agit d'une peinture de Paolo Véronèse intitulée « Judith et Holopherne ".

Pascale FISZLEWICZ nous a accueillis puis accompagnés dans la salle consacrée aux œuvres du 16ème siècle vénitien. Avant d'entamer la description de l'œuvre elle-même, elle nous a dressé un rapide portrait de l'artiste. Véronèse est né en 1528 à Vérone, ville qui lui donnera son surnom. Après plusieurs séjours dans différentes villes d'Italie, il s'installera à Venise en 1553. C'est à partir de cette époque que les commandes officielles deviennent nombreuses. Il réalise notamment les fresques du palais des Doges en compagnie d'autres peintres et une multitude de retables dans des églises.
Paolo Caliari dit Véronèse est un peintre baroque de l'école des maniéristes. Il formera avec Titien et le Tintoret le trio de tête des peintres Vénitiens de la renaissance tardive.
Véronèse est un artiste de la couleur. Il fait ressortir l'éclat et l'harmoniedans le jeu des colorations. On notera dans ses principales œuvres « la tentation de Saint-Antoine » et « les noces de Cana ». Ce dernier tableau sera à l'origine de la vocation du peintre Eugène Delacroix.

Pascale nous a ensuite décrit le tableau qui nous était présenté. Il s'agit d'une huile sur toile de 231 sur 273,5 cm. La scène qu'il représente est terrible puisqu'il s'agit de judith venant de trancher la tête du général Holopherne. Voici en quelques mots le récit biblique de cette légende.
Holopherne, général assyrien, et son armée assiègent la ville de Béthulie. Alors que les assiégés envisagent de se rendre, Judith, une jeune veuve très riche et de toute beauté, décide de les sauver. Pour parvenir à ses fins, elle se rend dans le camp ennemi avec sa servante et des cruches de vin. Son intense pouvoir de séduction ensorcelle Holopherne qui organise en son honneur un grand banquet. Il invite la belle Judith dans sa tente pour une nuit d'amour. La jeune femme en profite pour l'enivrer encore davantage. Une fois le général couché et hors d'état de se défendre, Judith lui tranche le cou avec son épée. Elle prend alors la tête dans une main pour la mettre dans le sac que lui tend sa servante et s'empresse de la ramener à Béthulie. Le lendemain matin, les assiégeants trouvant leur général mort, sont pris de panique et s'enfuient.

Le tableau représente la scène suivant la décapitation, lorsque Judith tient encore la tête d'Holopherne dégoulinante de sang dans sa main gauche pour la mettre dans le sac que sa servante lui présente. Elle tient la tête tranchée orientée face au public, ce qui permet de voir son nez, son œil gauche légèrement ouvert, le droit restant dans l'ombre. Nous pouvons également apercevoir son oreille gauche.

Judith se tient au centre de la toile. Elle est la parfaite représentation de la femme telle que Véronèse l'a peinte dans tous ses tableaux : une très belle blonde aux courbes gracieuses. Elle a des reflets de perles dans ses cheveux qui donnent à l'œuvre une sensation de l'instant. Elle est vêtue d'une superbe cape orange avec des fils rouges qui évoquent le sang et rappellent le meurtre. Sa robe est mauve avec des reflets jaunes. Judith est baignée dans des ombres oranges et mauves. Son bras est nu car sa manche est remontée. Il est garni d'un splendide bracelet de pierres rouges et brunes. Son chemisier est échancré, dévoilant son épaule et la naissance d'un sein. On remarque également que sa jambe est nue jusqu'au genou et qu'elle porte une chausse orange qui laisse apparaître ses doigts de pied.
La source de lumière qui l'éclaire est projetée sur ses cheveux et son front par la flamme orangée d'un immense chandelier placé dans le tiers droit du tableau. Son visage est terrible voire inquiétant avec son regard sur le côté. Il contraste avec sa grande beauté.

La servante, sur la droite de la toile, est une femme noire. Le peintre lui a donné un aspect rustique, sauvage. Elle esquisse un pas en direction de Judith pour lui approcher le sac qu'elle tient de ses deux mains. Elle porte des chausses vertes, une couleur peu présente dans ce tableau. Son vêtement est de qualité moins riche que celui de sa maîtresse. Il est rayé et de couleur rose blanc aux reflets jaunes. Il laisse apparaître son bras gauche, son épaule et son dos nu. Dans ses cheveux, pas de bijou mais une simple coiffe blanche avec des taches rouges qui viennent dégouliner comme du sang rappelant une fois de plus le drame.

Holopherne, lui, est représenté sur la gauche du tableau. Son bras droit forme une diagonale. L'homme est recouvert d'un drap bordé de dentelle et sa main gauche est juste au-dessus de la main de Judith. La partie haute de son corps est visible. On peut apercevoir son cou tranché et des gouttes de sang sur son thorax. La couverture de son lit est verte et le dessus de lit est de couleur vert clair et vert foncé. Sont également présents près du corps l'épée encore imprégnée du sang du général assyrien et un coussin brodé. A l'extrême gauche de la toile, on remarque la cuirasse du guerrier, de couleur noir avec des grands reflets de lumière blancs bordés d'or avec des petits éléments de rouge. Elle est coiffée d'un casque typique de l'époque contemporaine de l'artiste. Le tableau nous présente également un bouclier et une gouttière de protection pour le bras.

La scène est couronnée par une tenture théâtrale : une grande frise de couleur orange et or traverse le tableau dans sa partie supérieure et retombe avec des petits festons agrémentés de pompons. Evoquant également un décor de théâtre, un rideau, dont un pan rouge orangé et bordé d'or, se perd derrière l'armure. Le fond de la tente est de couleur orange foncé, avec une ouverture sur la nuit de teinte clair bleu pâle afin de faire ressortir les personnages de la scène. La nuit étoilée laisse apparaître au second plan les tentes de l'armée assiégeante et les murs de la ville de Béthulie.

Après quelques questions du public, l'heure est venue de quitter la violence de cette œuvre pour retrouver la sérénité d'une ville en paix.

Rédigépar Nicolas FORTIN.

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Compte-rendu de la visite de l'exposition "meeting point wood au musée de Normandie du vendredi 25 novembre 2011.

Histoires de charpentiers Basse-Normandie - Hordaland

L'association Cécitix a organisé, le 25 novembre 2011, une visite de l'exposition « Meeting Point Wood », au musée de Normandie. Cette exposition a été réalisée pour célébrer le 1100ème anniversaire de la Normandie et sa coopération avec le comté norvégien du Hordaland. La Région s'associe au CRÉCET (Centre Régional de Culture Ethnologique et Technique) pour valoriser un patrimoine commun tant naturel que culturel, le bois, à travers ses essences et ses savoir-faire.

Anne-Cécile nous a accueillis puis guidés jusqu'à l'église Saint-Georges où se tient l'exposition. Ensuite, elle nous a fait une petite présentation de la filière du bois en Norvège et dans notre région. Les zones forestières recouvrent 29% de la superficie du territoire français. Cependant, la Basse-Normandie se situe bien en dessous de cette moyenne nationale puisque la forêt n'occupe que 10% de notre territoire. Ce sont pour l'essentiel de petites forêts privées. Elles sont constituées d'environ 80% de feuillus contre 20% de résineux. Ces essences sont utilisées majoritairement comme bois de chauffage, dans la construction, l'ameublement et le papier. La filière bois représente 15 mille emplois, ce qui n'est pas un facteur négligeable de notre économie. Plusieurs grandes villes de Normandie sont les principales importatrices de notre pays. L'entreprise Savare, une vieille famille de Caen qui s'est lancée dans le négoce du bois de père en fils, a marqué l'industrie locale. Elle a été revendue à des norvégiens au cours du siècle dernier puis à des Anglais.

En Norvège, les forêts représentent 39% du territoire. Mais seule la moitié est exploitable en raison des conditions d'accès difficiles de certaines zones, trop élevées ou trop froides. Les essences norvégiennes sont majoritairement composées de pins et de sapins. Le bois issu de ces forêts peut prétendre à l'appellation « bois du nord » réservée au bois qui pousse au-delà du cinquante-septième parallèle. C'est un bois de grande qualité car il pousse très lentement en raison du froid qui sévit sur la région.

L'abattage du bois a tendance à revenir à des méthodes ancestrales telles que le débardage à l'aide de chevaux, plus faciles à conduire au cœur de la forêt et plus écologiques que le tracteur. Anne-cécile nous a également indiqué que la hache, outil du bûcheron par excellence, est toujours très utilisée ainsi que la scie appelée « scie passe-partout » qui date du seizième siècle.

Nous avons ensuite pu découvrir les différentes techniques de construction à base de bois.
La plus ancienne s'appelle « technique du bois debout », et date du néolithique. Elle consiste à aligner des planches à la verticale. Elle se retrouve aussi bien en Norvège qu'en Normandie. Dans notre région l'église de Honfleur par exemple est construite de cette façon ainsi que de nombreuses églises en Norvège.
La technique par empilage, consistant à empiler des planches horizontalement, est beaucoup moins utilisée en France qu'en Norvège à cause de la qualité de notre bois ; elle nécessite parfois de rajouter des rondins pour rehausser la construction lorsque celle-ci s'enfonce dans un sol trop meuble. On peut trouver jusqu'à 7 ou 8 mètres de rondins sous un bâtiment de ce type. La technique par empilage rappelle le jeu de construction des petits chalets qui font la joie des enfants. Nous avons pu toucher une maquette faite avec ce procédé de rondins chevillés permettant de les emboîter entre eux.
La technique du colombage, quant à elle, est pratiquement ignorée en Norvège tandis qu'elle a été très pratiquée en France à partir du quinzième siècle. Les encorbellements ont toutefois été rapidement interdits à cause des trop grands risques d'incendie qu'ils pouvaient provoquer et de l'assombrissement des rues qu'ils entraînaient. Cette technique consiste à mettre du torchis ou des briques entre des poutres espacées. La structure de bois n'est en effet pas autoporteuse. Il existe deux procédés : le pan long, une seule poutre servant pour les deux niveaux de la construction et le pan court, une poutre utilisée pour chaque étage ce qui donnera l'encorbellement.
A cette époque, les charpentiers étaient de vrais dessinateurs. Ils créaient sur le sol ce qui deviendra un bâtiment. L'UNESCO a d'ailleurs classé cet art du trait au patrimoine mondial immatériel.
Nous avons là aussi pu toucher une maquette qui nous permet de mieux comprendre la structure de ce type de construction.
La technique du solin, ou en portique, consiste à placer deux piliers verticaux et une poutre horizontale sans poutre de soutien au milieu ; elle permet de faire des bâtiments de très grande longueur. On a par exemple retrouvé en Norvège un hangar à bateau de 35 mètres de long et dans ce pays, il est prévu de construire une tour qui atteindra 45 mètres de haut. En Normandie, une réunion internationale de charpentiers a eu lieu pour reconstruire une grange dans l'Eure afin de retrouver la technique ancestrale, pratiquement perdue de nos jours. Une fois encore, nous avons pu toucher une belle charpente réduite pour mieux comprendre la structure obtenue par cette méthode.

Enfin, nous avons découvert l'utilisation du bois dans la construction des bateaux. Nous avons pu toucher une chaloupe en modèle réduit, probablement un jouet d'enfant, dont la fabrication a été conçue avec la technique dite « à clin ». Cela consiste a faire recouvrir chaque planche par la précédente et de les river entre elles. Une autre technique appelée « à franc bord » consiste à mettre les planches bord à bord ; elle était utilisée pour les gros bateaux vers la fin du quinzième siècle par exemple pour la caravelle de Christophe colomb.
Il existe deux formes de construction navale : la technique « à quille » utilisée par les Vikings et celle « sur sol » utilisée par les Normands. La première consiste à monter les bords du bateau directement à partir de la quille, tandis que dans la seconde, les bords sont montés sur un fond plat. Nous avons pu constater qu'avec la technique « à quille », le profilé de l'avant de ce type de bateau permet de bien fendre l'eau.
Anne-Cécile nous a expliqué que les mots utilisés dans la navigation proviennent bien souvent de mots scandinaves. Elle nous a également parlé d'une pirogue de 5 6 mètres de long datant du cinquième siècle creusée directement dans le tronc d'un arbre qui a été retrouvée dans les marais de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Malheureusement il ne reste que le fond du bateau, les bords n'ayant pas résisté au passage des siècles.

Notre conférencière nous a fait remarquer le lien qui existe entre ces deux grandes utilisations du bois (charpentes et constructions navales), en prenant pour exemple l'église Saint-Georges où se situe l'exposition. Sa charpente, du quinzième siècle, est en effet de style roman et en forme de bateau renversé ; sa construction a été réalisée par les Anglais. C'est d'ailleurs une technique assez répandue en Angleterre.

Pour terminer la visite de façon poétique, une de nos accompagnatrices nous a lu un des poèmes exposés. Il a été écrit par un paysan poète norvégien du nom de Hauge et est intitulé « tu étais le vent » :
« Je suis un bateau
sans vent.
Tu étais le vent.
Etait-ce le cap que je devais prendre ?
Qui se soucie du cap
quand on a un tel Vent ! »

En sortant de l'exposition, Anne-Cécile nous a permis d'aller voir la grande chaloupe qui se trouve dans la salle de l'échiquier. Sa taille imposante ne permettait pas de la faire entrer dans l'église.

Ce fut une visite très intéressante, et une fois de plus Anne-Cécile a su faire partager sa passion pour les expositions du musée de Normandie.

Rédigépar Nicolas FORTIN.

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Access-Key le portail de l'accessibilité numérique pour personnes handicapées

C'est une obligation incontournable: dès le mois de mai 2012, en France, toutes les collectivités territoriales et les établissements publics qui en dépendent devront rendre leurs sites internet accessibles aux personnes handicapées et notamment déficientes visuelles.

Concevoir un site web accessible, ce n'est pas si simple. Les webmasters se trouvent souvent confrontés à une montagne de difficultés et d'interrogations diverses dès qu'il s'agit de passer du concept à la réalité.

C'est à leur intention que l'Université de Nice-Sophia Antipolis a développé des outils spécifiques, pour former et sensibiliser les professionnels du Web aux difficultés que rencontrent les utilisateurs handicapés et principalement les aveugles et malvoyants.
L'Université met ainsi à la disposition de tous un portail dénommé Access-Key. On y trouve diverses vidéos en libre accès qui illustrent de manière pédagogique les recommandations du WAI (Web Accessibility Initiatives).

Les 7 dernières vidéos décrivent les difficultés rencontrées par les utilisateurs devant certains sites Internet. Elles s'adressent surtout aux informaticiens qui peuvent y puiser des conseils pour faciliter l'accès des aveugles aux sites web dont ils ont la charge.

Chaque vidéo propose des liens vers des ressources accessibles en ligne destinées à faciliter le travail des développeurs.

Rendez-vous sur :
http://unice.fr/access-key/

Source : ceci-info.

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