La greffe de cornée en France

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Lorsqu'on veut aborder ce point-là, on a envie très rapidement de connaître les besoins.
Les besoins, c'est actuellement, de façon permanente 5000 personnes qui sont en attente de cornée ; et c'est surtout, ce qu'il va falloir régler, c'est le problème de délai d'attente ; délai d'attente entre le moment où l'indication de greffe de cornée est posée par un ophtalmo :
il faut absolument essayer de réduire le moment où effectivement la greffe va pouvoir avoir lieu. C'est, actuellement plusieurs mois.
Cela concerne des gens qui sont mal voyants, voire non voyants, ce qui rend leur vie tout-à-fait dépendante des autres.
Notre pays est encore déficitaire, c'est-à-dire que l'on ne subvient pas aux besoins et que certaines régions sont encore obligées d'importer des cornées de l'étranger.
L'activité c'est 2000 greffes par an. Donc on est loin de satisfaire aux besoins et on pourrait faire beaucoup mieux.

La pathologie de ces indications ou de ces patients ne concerne qu'une pathologie de la cornée : c' est-à-dire que l'on ne peut pas rendre la vue à des gens qui ont une cécité complète dûe à une pathologie du nerf optique ou d'autres parties de l'œil.
Donc il est clair qu'on ne greffe pas les yeux, on ne greffe pas l'œil. Comme, tout à l'heure on va voir qu' on ne prélève pas l'œil dans son entier.

Bon, techniquement, le prélèvement de cornée c'est simple ; le chirurgien ophtalmologique ne va prélever que la vitrine de l'œil, la membrane transparente qui est à la surface de l'œil.
On peut dire d'une façon générale, à l'occasion de toutes formes de décès (bon, il est bien entendu qu'on ne peut pas être donneur de cornée de son vivant, on ne peut être donneur de cornée que lorsqu'on est décédé), une équipe spécialisée dans ces organisations qui sont les équipes de coordination hospitalière de prélèvements, vont rechercher la contrindication aux prélèvements Et ces contrindications sont assez rares en dehors de certaines contrindications absolues que l'on comprend de façon très aisées, on ne va pas prendre le risque de transmettre certaines maladies comme le SIDA ou certaines hépatites à des receveurs alors qu'on dispose d'énormément de donneurs, théoriquement .

La deuxième étape va être l'interrogation du registre national. En France la loi a prévu que tout le monde était donneur, sauf s'il a fait savoir qu'il était opposé. Alors la loi a prévu un moyen de faire savoir qu'on peut être opposé au don de tissu ou au don d'organes c'est par la possibilité de s'inscrire au registre national des refus. Donc, ce registre est systématiquement interrogé à chaque fois qu'il y a un décès dans une structure hospitalière agréée aux prélèvements.
Le deuxième temps obligatoire légalement c'est que cette coordination hospitalière, la coordinatrice, va avoir à recueillir le témoignage de la famille de ce défunt, sur sa position. La question est de savoir, de façon assez rapide et globale, de savoir si cette personne de son vivant s'était manifestée contre.
Donc, c'est une discussion qui s'engage avec la famille et on essaie, à travers la vie de cette personne (si elle ne s'était pas exprimée comme c'est souvent le cas), de déterminer si elle aurait été plutôt pour ou contre.

En conclusion, dans toute forme de prélèvements, sur le devenir de son corps après sa mort il faut se positionner. Et une fois qu'on s'est positionné, eh bien le faire savoir à sa famille : donc s'informer, se positionner et faire connaître sa position.

Chronique diffusée sur les ondes de RCF Calvados le mercredi 3 décembre 2003.

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